LA ZONE -

Conte de fées 3

Le 16/06/2002
par nihil
[illustration] Ca y est c'est enfin mon tour de participer à ce petit jeu débile : la parodie de conte de fées sauce Zone. Enfin ce site va retrouver sa gloire, sa profondeur et sa... euh sa magnificence puisqu'à nouveau un article signé nihil sera inscrit à sa Une.
Oh oui c'est trop bon cette phrase, je vais jouir et encore en foutre de partout, mais je m'en fout.
Si je m'envoie pas des fleurs, personne le fera sur ce site de connards, alors j'hésite pas.

Je m'attaque ici au petit Poucet, qui je l'espère ne s'en relèvera pas de sitôt.
Au fond des bois sombres d'une immense forêt vivait un couple de bûcherons. Ils avaient sept enfants, sept garçons. Très pauvres, ils avaient beaucoup de mal à faire subsister une famille aussi nombreuse. Le plus jeune était une sorte de nain ridicule, à peine plus grand que le pouce et qui ne ressemblait à rien, ce qui faisait qu'on l'appelait le petit nihil.

Cependant que la famine sévissait plus fort encore que d'habitude, les bûcherons se trouvèrent dans l'obligation de se séparer de leurs enfants, et après force larmes et discussions, le père décida d'aller perdre les garçons dans les bois.

Un soir, il les emmena donc tous ramasser du bois sec pour le feu, et cependant qu'ils travaillaient, s'éclipsa discrètement et prit le chemin de la maison.

Se retrouvant d'un coup seuls, six des garçons se mirent à paniquer et à hurler à la lune comme une meute de chiens errants. Mais le septième, le petit nihil avait pas franchement envie de hurler et se lamenter, et aurait bien savouré le silence glacial et l'obscurité opaque de ces sous-bois. Mais les glapissements de terreur de ses frères lui cognaient dans la tronche genre marteau-piqueur. Il décida donc en toute logique de tuer les autres branleurs à coups de gourdin, de les écorcher vifs et de les éparpiller par morceaux, un peu partout dans la forêt, histoire de pas se paumer trop vite.

Il commença donc à semer des orteils, des oreilles, des couilles derrière lui, se disant que ça lui permettrait de se repérer. Seulement, ayant monstre les crocs, il se servait au passage dans la viande de ses frères. Un lambeau de chair semée, un avalé, ses provisions diminuaient salement.

Jusqu'à ce qu'il finisse, quelques jours plus tard, par tomber sur une main humaine, posée en travers du chemin, et dévorée par les vers. Et merde (se dit-il en lui-même), non seulement ces enfoirés de merde de vers sont en train de s'amuser à me déboussoler grave en détruisant mes repères, mais en plus je tourne en rond comme un pauvre con. Les glandes au maximum, il balança toute ses provisions dans le lointain hostile et se cogna la tête contre un panneau indicateur qui passait par là ("Strasbourg, 200 m").
- Et voilà, je suis complètement paumé en ces lieux maléfiques, je m'en vas me fumer un morceau de fougère, ça me calmera les ardeurs, et avec un peu de chance j'en creverai illico.

Seul au monde et loin de tout, à la fois soulagé de pouvoir contempler enfin le vide et la solitude et desespéré de se dire qu'il allait rater la hardcore-rave de samedi, il s'allongea pour faire le point. A peine quelques minutes plus tard, il entendit un ricanement à quelques mètres de là. Une sorte de gnome mal dégrossi lui tomba sur le coin de la gueule, hilare.
- Tu sais quoi, rigola-t-il d'une voix nasillarde, t'as l'air bien con paumé ici tout seul comme un gland tombé de son chêne.
- Euh... C'est aussi ce que je me disais. Mais... T'es qui ?
- On m'appele Tronifiant, mon prince, et je décide désormais de t'accompagner où que tu aille !
- Alors d'accord, on fait comme ça.
- On fait comme ça.
Et sur ces bonnes paroles, Tronifiant s'enfuit en hurlant de rire et le petit nihil ne le revit plus jamais. Interloqué, le petit garçon se frotta les yeux et commença à se dire que cette fougère, putain c'était de la bonne mais qu'il allait falloir y aller plus coolos pour s'épargner ce genre d'hallus débiles à l'avenir.

Cette pensée était tout aussitôt formulée que des éclats de voix sortirent des buissons alentours.
- Bon que va-t-il encore me choir sur la gueule ? Tu parle du forêt déserte à chier, ici hein, je commence d'en avoir méchamment assez.
Sortirent des fourrés un étrange couple de personnages, mal assortis. La jeune femme, élégante et au langage chatié engueulait une espèce de vagabond à l'air idiot qui ricanait comme si de rien n'était en sirotant une flasque d'alcool. Son haleine puait la vinasse à vingt pieds à la ronde, des mouches se collaient à ses cheveux huileux.
- Salut à vous, mes gentils camarades, je suis le petit nihil.
- Bien le bonjour, mon jeune ami, fit la dame d'un air sévère mais amical. Je suis Gwen et voici mon compagnon, Philip. Euh, non : Shirow. Voilà. J'oublie toujours son nom. Dis bonjour, Shirow.
- BUUUUUURP !
- Euh, le bonjour à vous, compère Shirow.
- Je me ferais bien une bonne boîte de Zaricots, fit celui-ci d'un air absent.
- Déliiiiiire ! crut bon de rétorquer le petit nihil, et ils éclatèrenet de rire sous l'oeil sarcastique de la gente dame.

Les voilà bien barrés dans la déconnade la plus profonde, et bien près aussi de s'enculer en coeur, au point que le petit nihil fut sur le point de renier sa douce passion pour la solitude. Mais un soir, alors qu'ils étaient pieusement assis au coin d'un feu de camp, un soir de nuit glaciale, Shirow le mendiant attardé se retira quelques instants pour s'octroyer un bon massage de rondelle post-dilatation artificielle (il fallait bien se réchauffer, et n'ayant guère l'envie de se mettre la tête dans le feu, le petit nihil se contentait de tremper sa queue dans Shirow). Seul avec Gwen qui commençait à raconter n'importe quoi sur des sujets on ne peut plus sérieux, le petit garçon se dit que la solitude avait du bon. Non pas que la conversation de la dame était inintéressante, c'est simplement qu'elle était super-chiante. Après plusieurs heures, s'étant déjà balancé une trentaine de coups de poing dans la gueule pour rester éveillé et sifflé deux litres de l'alcool maison de l'autre mongol, il se dit qu'il allait finir par être obligé de retrouver le chemin de la maison-mère pour se débarrasser de ces deux lourds.
- Dieu n'est qu'un artefact créé à partir d'une intuition tapie tout au fond de nos âmes, il ne sert qu'à assouvir nos besoin instinctifs de réponses et à combler le vide terrifiant qu'on ne peut qu'entrevoir au delà de l'inconnu, délirait gravement Gwen.
- Euh... Oui euh... Certainement, enfin... Le petit nihil était méchamment en galère.
- Mdrrrrrr lol kilécon l'aut gravos ;))) ricanait Shirow dans son langage bien particulier, inaccessible au commun des mortels.
C'est alors qu'une sorte de prétresse étrange sortit de l'ombre, virevoltant dans une longue robe de velours, des batonnets d'encens entre les doigts.
- Laissez-moi me joindre à vous, Msieurs-dames, dit-elle d'une voix quasi-inaudible, je suis Amanite, reine des champignons, prétresse de ces bois et euh... Attendez, c'est quoi que vous êtes en train de fumer, là ? Fougère ? Aaaah bande de petits salauds, je m'enverrais bien une latte direct dans le poitrail, si je puis me permettre. Merci... Aaaah ça fait du bien ihihihihihi diantre, mais quelle faim subite me taraude le ventre ahahah tout comme le bas-ventre et... Zzzzzzzz.
Amanite s'était endormie la tête contre l'arbre sur lequel elle était appuyée. Gwen et le petit nihil se regardèrent puis haussèrent les épaules, pendant que Shirow s'escrimait sur cette vieille daube de Gran Turismo 3. Quel étrange personnage, qui rigolait toute seule, parlait d'une voix trop basse pour qu'on puisse saisir ses propos et s'endormait n'importe où. Une amoureuse des arbres.
- Que fait-on, dame Gwen ? Je me la fais discretos pendant qu'elle ronfle et ensuite on la droppe dans les orties, ou on trouve moyen de s'en accomoder ?
- A votre guise mon ami, mais peut-être une prétresse accoutumée à ces contrées pourrait nous être d'une utilité précieuse.
- Déliiiire kilékon tas de glavio dmerde :::;;;;))))))) ! hurla Shirow en se vautrant avec sa Dodge Viper aussi bien équilibrée qu'un Culbuto.
- Pardon ?
- Jt'emmerd glavio ala kon.

Très rapidement, cette joyeuse compagnie s'agrémenta de nouveaux venus, toujours plus nombreux, qui semaient leur cacophonie bordélique partout où ils passaient, hurlant, violant et rasant tout sur leur passage. Ils ne respectaient rien, riaient de tout et de tout le monde sans la moindre distinction, pillaient, étaient sales et laids. Tu parle d'un beau troupeau de héros à la con.

Il y avait là Djinny, une sorte d'elfe frêle et douce qui marchait avec une béquille, elle sursautait dès qu'elle entendait une vulgarité. Ce qui ne l'empêchait pas bien sûr d'être la Némésis d'un village voisin, nommé Walnut Grove, qu'elle persécutait horriblement dès qu'elle en avait l'occasion. Elle aimait ne rien faire, s'ennuyer et se foutre de la gueule de ses petits camarades moins doués d'intelligence qu'elle.
On croisa également la route d'un petit groupe de brigands à l'air sinistre. Leur chef, une sorte d'édenté ricanant du nom de Scorbut se mit à ululer de vieux refrains de chanteurs morts dès qu'il aperçut le petit nihil, et se mit à raconter n'importe quoi. Scorbut et ses amis s'amusaient à tabasser tous les pauvres passants qui se hâtaient en ces contrées. Il décidèrent de se joindre à la joyeuse troupe pour le plus grand bonheur de tous.
Il y avait là Steph West, un ami d'Amanite, dont la tête avait par magie été remplacée par un caniche mort. L'enchanteresse qui avait commis ce maléfice ne s'étant point retrouvée, le pauvre homme se devait de garder cet horrible handicap ad vitam aeternam. Il en conçut une horrible rancoeur, et souhaitant racheter ses fautes auprès de l'humanité, proposa au troupeau de nazes de leur construire un grand chariot en bois pour leur éviter trop d'efforts.
Un spectaculaire moment fut l'arrivée de Monsieur Goret, sorte de monstruosité de la nature, mi-homme, mi-porc, handicapé depuis sa naissance par un évident manque de cerveau. Cette sous-espèce de troll moche se mit dès son arrivée à se frotter contre la jambe de toutes les gonzesses passant à sa portée, et on dut le semoncer à coups de botte dans le cul.
Il y avait là Monsieur Yo, une sorte de carpette de deux de tension du genre : "mais nan je rampe pas, chuis au max là". Chef d'une autre troupe alentours, il avait tenté de s'enfuire mais c'était fait ratrapper par ses vindicatifs subordonnés qui refusaient de lui lâcher les couilles.

Bien entendu de nombreuses dissensions déchiraient le groupe. Certains arrivaient, repartaient dans l'instant et ne donnaient plus signe de vie. Un jour, pris de hurlements de rire frénétiques, Scorbut et ses amis la Flibuste et le Chanoine (une bien belle bande de brigands) s'arpergèrent d'essence et se boutèrent le feu, jusqu'à ce qu'il ne reste que des cendres, soulageant ainsi le globe de leur présence malsaine. Tout le monde poussa un ouf de soulagement.
Steph West, de son coté, se rendit rapidement compte que rendre service à cette troupe de dégénérés et de débiles mongols n'était pas rendre service au genre humain, bien au contraire, et s'étant grave pris la tronche avec le petit nihil, dut se retirer, sous les vivats de toute la bande. Le petit nihil recruta une sorte de petit mormon dépressif tout maigre, nommé Mahl, un professionnel de la conception et du design de chariots en bois pour le remplacer.

Petit à petit d'autres personnes se joignirent au groupe : Beach, un vieux sage un peu pervers sur les bords, qui adorait se foutre de la gueule des autres en se triturant sa barbe blanche et en ricanant comme une vieille fiotte.
Etylhic, personnage fantasque et très laid jamais avare de conseils et d'envoyage-se-faire-foutre, il allait et venait sans arrêt entre le groupe et une solitude poisseuse et vide.
Lapinchien, un très étonnant mutant complètement cintré et qui puait affreusement de la gueule surtout lorsqu'il poussait ses petits glapissements de fennec. Bavard comme pas deux, racontait n'importe quoi, délire délire, à moitié con. Se prenait pour un visionnaire, un sorte de prophète capable de lire l'avenir en regardant les cieux tout en marquant son territoire. Il adorait vomir de partout, et notamment sur la tronche de ses potes.
Cepu, une étrange personne douée de la faculté extraordinaire de parler toutes les langues de la planète, mais accablée de la malédiction d'être obligée de les parler toutes en même temps. Seul Shirow semblait capable de la comprendre, malgré ses facultés mentales nulles.
Tulia et sa cravache, sous-succube virée des enfers car incapable de voler l'âme de ses amants après s'être fait sauter (procédure habituelle pour les succubes normallement constituées). Elle passa sa première nuit en subissant lynchage sur lynchage, viol collectif et destruction de portrait par tous les autres qui avaient de plus en plus la haine contre tout et tout le monde. Aucune conversation, ne pense qu'à se faire défoncer la fente par tout ce qui traîne, aucun intérêt.

Le petit nihil, avide de déconnade et d'obscurité se fondait dans le groupe dans une sorte d'osmose inter-individualités. Cette sorte de substitut de bonheur lui suffisait amplement, il avait un poil l'impression d'être dans Baldur's Gate 2 version Massacre à la tronçonneuse dépliante, mais c'était pas grave.

Des personnes se joignaient de temps en temps à eux, sans trop se compromettre, l'ermite Marco, l'ours poète Noursi, ce con de Jean-Damien, bouffon de fonction, un breton, Fresbee la penseuse de génie et d'autres.

N'ayant visiblement pas la moindre intention de retrouver le droit chemin vers la civilisation, mais au contraire désireux de faire naufrage dans la plus complète démence et la plus simple barbarie délirante, ils se relayèrent au coin du feu des mois durant pour raconter des histoires tordues ou disjonctées, Shirow poussant le vice et la folie jusqu'à sortir des trucs dignes d'intérêt. Ils se lanèrent dans une croisade-course contre la montre destinée à rejoindre l'enfer le plus vite possible en détruisant tout sur leur passage. Même les plus modérés étaient entraînés dans le chaos.

Tentative de reconstitution de conversation (sachant que tout le monde parle en même temps que tout le monde) :

Lapinchien : mon module implanté en dérivation cérébrale m'indique par la présente d'aller tous vous faire foutre, bon je vais bouffer des fruits de mer, en évitant bien sûr les poulpes *Glglglglglgl*
petit nihil : pitié, faites le fermer sa gueule, j'en peux plus
Gwen : bah on a qu'à l'abattre, un point c'est tout. On m'écoute jamais ici.
Ce con de Jean-Damien : Chibromaster force rouge powaaaaa !
Gwen : qu'est-ce qu'il raconte encore ce con ?
Tulia : Laisse tomber c'est un con.
Mahl : ...
Etylhic : Ouais moi je dirais pareil.
Shirow : allé tous vou fére foutre tas d glaireux
Cepu : mwé c kan tu di mon sirop damoa lountra zhom suce
Shirow : tutafé Cep.
Amanite : passez dans mon antichambre, jeune homme
Tulia : j'amène la cravache, le pot de Nutella, la combinaison pleine de fermetures éclair et je te le prépare. Je te laisse combien de litres de sang à l'intérieur du Shirow ?
Beach : laissez moi du Nutella, ça pourra me resservir pour d'autres trucs marrants.
Shirow : buuuurp
Lapinchien : Y a plein de trucs qui...
Tous : TA GUEUUUULE !
BaN : je vous merde tous.
Djinny : mais que vous êtes bêtes, ça fait plaisir à voir ihihihih

Mais petit à petit, le petit nihil en vint à s'ennuyer à nouveau, à regretter sa belle solitude, à vouloir renouer le dialogue avec l'abîme perdu de vue. Toutes ses ombres psychotiques parasitaient son champ de vision et déformaient l'abîme auquel il aspirait de toute son âme. Car même la haine ne saurait remplacer le vide.
Il décida donc en toute logique de tuer les autres branleurs à coups de gourdin, de les écorcher vifs et de les éparpiller par morceaux, un peu partout dans la forêt, histoire de se paumer encore plus vite dans le néant.
...
...
...
Adios.



= commentaires =

emmerdeuse
    le 18/12/2006 à 18:04:09
cést nul
Lapinchien

tw
Pute : 7
à mort
    le 18/12/2006 à 19:45:19
non ! répète encore ... ni-hil ...
roi-sodomite
    le 30/07/2008 à 22:19:49
pas mal,la fin est un peu fade a mon gout,enfin le début est pas mal mais un zeste de talent ne te serait malheureusement pas superflu...;) continue comme ca gland moelleux.

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