Je crois que c’est une des pires profs que j’ai jamais connu, et pourtant c’est une espèce remplie de négriers, marchands d’esclaves, dictateurs et tyrans en tout genre. Mais elle, alors ELLE c’est la reine, l’impératrice de tous les nazis et fascistes qu’accueille cette bonne vieille Terre.
Comme tous les jeudi, on a cours avec elle et dès qu’on passe le pas de la porte, elle commence. Elle nous balance son despotisme, son autocratie à la gueule. Elle est tout ce qu’il y a de plus horriblement hautin, de plus affreusement condescendant. Elle martyrise, elle insulte, elle bat les élèves de ses mots. Du haut de ses 1m60, elle contredit, reprend, toise, rembarre, remballe ses esclaves, avec TOUJOURS aux lèvres ce même sourire. Ce sourire qui constitue ce qu’il y a de plus insultant chez elle, ce qui inspire le plus de haine dans ses rangs de bétail. Si on pouvait voir le mépris sous forme physique, on verrait ce sourire et rien d’autre.
Au bout de 5 min à faire semblant d’écouter religieusement Hitler, j’en peux déjà plus et je commence à baisser le menton et fermer les yeux. Evidemment cette nazie me voit et me dit avec sa voix monstrueusement douce :
“Vous dormez Basile !
-Ô grand jamais madame ! Je ne me permettrais pas, pas devant un cours si intéressant !
-De l'insolence ?
-Pourquoi ça ?
-Ne jouez pas avec moi Basile.
-Mais votre cours me passionne, madame, je ne plaisanterai jamais la dessus ! Un tel spectacle, une telle mélod…
-Plus un mot !”
Alors je me mets debout sur ma table et commence à danser.
“Plus un mot, vous m’avez dit, alors je ne dis plus rien.”
Cette putain de collabo est si surprise qu’elle ne dit plus rien. À notre tour de sourire, Maurras ! Et alors toute la classe m’imite, n’est-ce-pas ? Les stylos, feuilles, trousses, cahiers et classeurs volent, les chaises sont renversées et les tables deviennent un véritable dance floor. Quelqu’un arrive à mettre du son sur l’ordi relié au vidéoprojecteur. La techno nous transperce les tympans.
“Attrapez-là !”
Trois mecs plaquent l’autre dictatrice au sol et l'attachent à sa chaise.
“LÂCHEZ-MOI BANDE DE SALES SAUVAGES ! VOUS ALLEZ LE REGRETTEZ, BARBARES ! VOUS ÊTES DES INSECTES, DES INSECTES POURRIS ET PUANTS, VOUS MÉRITEZ LA MORT !
Heureusement elle est vite bâillonnée. Je cours chercher mes platines et mon ordi à l’internat et je me branche aux enceintes. Je commence à mixer, tout le monde danse, fume, crie, se drogue, c’est l’anarchie. Quelques uns des élèves les plus intelligents commencent à insulter Hitler-Maurras-Staline-Alias-La-Dictatrice. D’autres lui donnent des coups timides. Un coup de pied par ci. Une claque par là. Rien de bien concret pour l’instant. Heureusement certains ne perdent pas le sens des priorités.
“Poussez-vous !”
Voici Victor Le Breton qui se fraye alors un chemin, munie d’un pied de chaise cassé en métal. Il pousse un cri de victoire en lui assénant un coups sur les côtes. Cette esclavagiste pousse un cri digne de son rang, aigu et miséreux. Toute la classe encourage Le Breton, il la tabasse généreusement si bien qu’elle finit à moitié défigurée, le corps tordu et diforme nageant dans un bain de sang tout frais. Mais étonnamment on dirait qu’elle en a pas encore assez, car elle trouve assez d’énergie pour se dégager de son bâillon et crier :
“JE VAIS TOUS VOUS CRUCIFIEEEEEEER !
-Eh ! Ça c’est une idée !”
Je cours au fond de la salle et trouve miraculeusement un tournevis dans l’étagère. Je dévisse alors patiemment toutes les vis présentes dans la salle, celles du tableau, des portes, des bureaux…
“On la met où ?
-Sur le mur !
-Non au tableau !
-Mais non dans le couloir !”
Tout le monde commence à se disputer pour trancher du sort de La Dictatrice, ou plutôt pour trancher la question du "où diable va-t-on la crucifier ?” Je propose son bureau, c’est fort symboliquement et pratique, on pourra visser sans être obligé de la tenir à la verticale, mais aussi la mettre debout et la transporter facilement. Va pour le bureau alors. On se met à l'œuvre. Certains l’immobilisent, d’autres vissent avec ardeur et conviction. Le sang gicle, elle crie plus fort que jamais. Une vraie mélodie. On dirait une bombe à eau qu’on perce avec des petites épingles. Sauf que là c’est du sang, des veines et des nerfs qui sortent. C’est la révolution. 1789 serait fier de nous. On met le bureau debout, et toute la classe danse autour en criant de bonheur. Je me remet au platines, la musique est plus prenante que jamais. Noir Désir qui sort pleine balle des enceintes. Ah mais merde, je peux pas mettre ça. J’ai des valeurs quand même. J’ai un minimum de sens moral.
LA ZONE -
![[illustration]](/data/img/images/2025-07-13-maurras(2).jpg)
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Traiter les gens de Hitler, de Maurras et compagnie, je trouve que c'est banaliser leur usage et faire un étalonnage de leur ignominie par le bas.
Offre spéciale estivale pour juilletistes : le numéro de texte se termine par le même numéro que la date du jour.
En gros, tout le monde s'en branle mais c'est un bon moyen mnémotechnique pour moi.
trailer : https://www.instagram.com/p/DMB9827NdmU/
Plus que jamais expulser ses frustrations pour éviter le passage à l'acte.
J'ai ri parce que j'ai bien compris le second degré.
On dirait que les zonards se préparent à défiler demain.