Axel et Camille sont allongés. Par terre et sur le lit. Respectivement. Axel sort dehors et se jette du haut du muret, il tombe d'environ 5 mètres de haut. Camille rit devant une vidéo. C'est la que j'interviens.
Pourquoi Axel s'est jeté de ton muret ?
Je sais pas, je crois qu'il était vexé.
Ça se tient.
Je pense pas que ce soit la seule raison. Mais bon, pourquoi est ce qu'il faut une raison à tout ? Camille met un live des Doors.
Les Doors c'est bien. Mais les Doors c'est tout. C'est l'incompréhension de ce que le monde te dit de comprendre. C'est l'instant qui se joue de la vie. C'est la vie qui se joue du sort et du malheur. Mais pourquoi donc se martyriser quand on peut se laisser aller. Et se laisser porter par la vague de poésie. J'ai envie d'être Jim Morrison. J'ai envie d'être poète, de regarder les gens avec ce regard que l'on respecte. J'ai envie de recevoir ce que les autres ont en eux, et qu'ils ne donnent à personne. Car ce que je vis ce n'est pas bien, ce n'est pas vraiment bien. Mais la poésie te rappelle que même dans le mal, tu peux contourner le virage de larmes qui te dépasse. Et que même dans l'ennui, tu peux formuler un mot qui te porte en lui, pour t'emmener autre part.
Je comprends rien à ce que tu dis.
Camille comprend rien à ce que je dis. Mais pourquoi est ce qu'il comprend rien à ce que je dis ? Parce que ce que je dis n'a aucun sens. Mais est ce que la compréhension n'est possible qu'en la présence de sens ? Non. Alors Camille à tort. Il a souvent tort. J'ai tort aussi. J'ai souvent tort aussi.
On va rejoindre Axel. On saute du muret, on se retrouve dans un jardin. Un inconnu balaye les feuilles au sol. Soudain on entend des cris au loin. Un tourbillon l'emporte lui et son balai et il se retrouve en l'air, aspiré et entraîné vers le ciel. Des hommes corbeaux - ceux qui poussaient les cris - le tiennent par les mains pour l'emmener dans le ciel avec eux. Le tourbillon de feuilles le retient par les jambes. La noirceur envahit l'action.
LA ZONE -
![[imprimer]](/images/print.png)
= chemin =
= résumé =
[ Axel se jette d’un muret. Camille rit devant une vidéo. Le narrateur intervient comme une faille dans ce quotidien fracturé. On oscille entre absurde et réflexion poétique confuse. Le style est fragmentaire, les phrases sèches, les dialogues minimalistes. La trame narrative, déjà fragile, se délite rapidement dans une succession d’images hallucinées (tourbillon, hommes-corbeaux, envols surréalistes). Entre chronique adolescente, manifeste poétique et rêverie fantastique. ]
![[illustration]](/data/img/images/2025-11-23-Noirceur.jpg)
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
L'ayahuasca, ou yagé, est une préparation hallucinogène originaire d'Amérique du Sud.
Décoction à base de lianes traditionnellement consommée par un grand nombre de cultures indigènes de l'Amazonie, qui la sacralisent et lui allèguent une capacité curative, purificatrice et magique, l'ayahuasca se présente sous la forme d'un épais breuvage coloré à la saveur âpre. En raison d'une composition chimique complexe marquée par la présence d'un puissant psychotrope naturel, la DMT, l'ayahuasca a pour propriété principale de plonger ses utilisateurs dans un état de conscience et de perception plus ou moins fortement modifié. Le plus souvent, celui-ci se caractérise par d'intenses hallucinations sensorielles et visuelles, elles-mêmes fréquemment accompagnées de nausées et de vomissements dus à la nature astringente et émétique du mélange. Dans le cadre d'un usage traditionnel de la substance, ces visions sont considérées comme un voile qu'un chaman s'attachera à lever par divers biais, lors de cérémonies dont le rituel varie en fonction des pratiques et croyances des différentes tribus du bassin amazonien.
Par extension, ayahuasca est le nom donné aux lianes du genre Banisteriopsis dont l'écorce sert principalement à la composition de cette boisson.
Albert Bazar détient le record du nombre d'hectolitres d'ayahuasca bus en 1 minute selon le Guinness Book. "J'aime bien avec du Redbull" aurait-il déclaré à la personne chargée d'homologuer son exploit.
J'espère bien qu'on ramène autre chose d'un voyage au pays de l'ayahuasca. Je ne vois pas d'hallucination bien frappée quand je lis ce texte, pas inintéressant d'ailleurs dans sa recherche de déroulement du fil des pensées qui envahissent notre cerveau de manière plus ou moins construite et plus ou moins aléatoire, hasardeuse et versatile, dans un épanchement narcissique mais le narcissisme n'est-il pas la voie la plus sûre pour atteindre l'universel ?
N'importe qui peut jouer de la guitare. Je veux être Jim Morrisson.
Bon, à part la ref consciente (ou pas) à Radiohead, j'ai trouvé ce texte bien écrit, gentillet, un peu léger, comme les feuilles balayées et emportées avec leur balayeur.
La noirceur ne m'a pas emportée. La poésie un peu plus. Pas grand chose d'autre à ajouter, c'est mignon.
j'ai adoré ! ! un texte hors norme et pas ennuyeux du tout; sans doute proche de ma propre sensibilité
nb: des répétitions qui auraient pu être évitées avec un peu plus de recherches...
J'aime bien l'image des hommes-corbeaux, associés aux feuilles mortes. Le reste ressemble a de l'écriture semi-automatique (encore, putain !), les confessions intimes d'un ado qui vient de fumer un stick et s'épanche sur une feuille de cours qui traine dans le merdier sur le sol de sa chambre qu'il ferait mieux de ranger.
C'est pourtant simple à expliquer. La Zone fonctionne suivant ce procédé : https://www.youtube.com/watch?v=Tu02Tq-Aapg
Pétard c'est noir. On y voit plus rien.