SODOMITE !...
Gave tes brèches !
Chancelant, guette !
et gave, gave !...
Verse au-dedans des lèvres fêlées,
TA BAVE.
Mâle !... Rend charnel mon cerveau !...
Je veux des marmots de pourceau !...
J’aime ta puissance ! et la puissance de ta douceur !
J’EN VEUX.
Octroie-moi tes canines !
Que je les plante.
Je me ferai des bouches dans la peau.
(Toutes, elles suceront !)
Oui !
Transplantez-moi vos langues !
Que je te tète.
Mâle !
À travers toi,
c’est moi que j’aime,
- réfléchi !...
Enroule-toi à moi et, s’il-te-plaît !...
féconde ma stèle d’un mot d’adieu.
Homme.
Je le vois, sous tes atours,
tu n’es pas toi.
Tu es le Mâle initial.
L’Ombre d’HÉTERL !
Ma Lune.
Masculin - je le suis viscéralement.
Je domine ce que j’aime.
Qu’un homme bafouille sous mes genoux.
Qu’il me fléchisse !...
Qu’on me laisse être objet.
Puisqu’être sujet me tue !...
J’ai trop de « subjectivité » !...
Je ne tourne que carré.
Qu’on me désagrafe.
Ce que je veux, c’est qu’un autre soit DIEU-bite !
Graviter sur le tour d’une Neptune renouvelée !...
En être, domestiqué,
LE SATELLITE.
Ce pourquoi je te chéris, MÂLE,
C’est que parfois,
Le Soleil ne tolère plus de briller.
À bas les testicules !...
Alléluïa les brins « spermiques » !...
Tout cru l’animalcule !...
J’ai léchouillé tes criques !...
et ton FOUTRE - ammoniaque...
Je ne te consomme qu’aigle,
grizzli grisé,
Flasque érotisée
Fécule miraculeux...
Funambule ! opiacé !
Pilonne-moi que je puisse
gémir ma sujétion,
vomir ces fils, vomir...
ces turbulences toxiques !
Que je ne puisse me rendre esclave
que de mon acoustique !
Oui,
Pétrifie ce « génie »
- ce clown fait philosophe.
Il n’écoute pas !
rustique, enfant.
Au lieu de cela :
matraque allègrement !
Là !... Le voilà dévisageant
L’âtre excréteur
Et je lui pleure :
« Pardonne ma couille exhilarée !
Jamais ne voulut t’offenser »
En grognant me répond :
« Tu n’avais qu’à te laver,
Si tu ne voulais là le caca.
Te voilà maculé
(Tu continues de chier !)
Mon bras s’engorge et...
nous barbotons dans le merdier ».
Continue !...
Hue les singeries, les dandinements femelles.
Hue ce faciès dilacéré de fiel !...
Je ne serais plus qu’amour
- l’amour efflore de l’eau de ton crachat.
Viens,
tu n’outrepasseras rien,
Viens,
Fusée de cicatrices !
ôte mon polystirène !...
- crucifie ma poupée.
- Je jouis d’être effacé !
- J’érotise... LAPIDÉ !...
Ce haut tourment,
Ce martyr noble
Est un bloc
Duquel je fais surpuissance.
Docilise ton fardeau !
Tète le pour le marier !
J’ai mal à l’utérus...
Ce « douloureux » :
Cactus !...
Quel peureux !
SEMENCE !
Non. Ne me fais pas migrer hors-moi !
Je ne veux t’être apatride.
Maintenant dans ta loi ;
Que c’est bon !...
Je retentis de tes fréquences
Ton algorithme est moi.
Rectum, déchiquette !...
Je dors, ciselé par le drap.
BITE - tue-mouches -, PALPITE à en suer !...
Que ton périnée soit cousu à ton mât.
Elle est anéantie.
Plis de cul, dégonflez.
Bourre chaude ô...
Soûl de vues et de rôts.
Ensorcelle, pompe !...
Mène-moi par-delà rides,
Dans le « rince-apatride »,
au nom de l’Homme, pompe !
Ai-je frissonné de
La stase d’être empalé ?!...
Et qu’un lieu fluide
Fasse théâtre du bol
où le jus que j’incube caracole ?
Cuve, cuve ;
- fol infermentescible !...
Donne à ce vers infécond -
VITE,
tes mille combustibles !
vert d’êtres,
accouche donc de suprêmes acides !
FIER !
Fier d’être.
Si prospère, infertile !...
Intriqué à l’avant-bras
Où pulse la soupe.
Qu’une fille en crise
Me dise :
« Tu es assoiffé.
Bois, bois, enfant...
Viens près de ma bite et sois allaité. » »
Mon pucelage, tiens !...
Sois donc neutralisé !
Je me suis avili.
Prostitué.
Que ne me suis-je - sublimé ?
Tu m’as brisé ! Éparpillé...
Jeté à leur espèce,
À ces femelles,
ces : « soifs » faites fesses -
pucelles décérébrées.
Violeur ?
Entends-tu ?
Je t’amende.
Me pardonnes-tu ?
Je t’ai déshérité.
T’ai décuplé.
Et fait barbare et viande.
Violeur,
Je te remercie
De m’avoir essuyé.
J’avais l’orgueil dressé !...
Ta lime l’a pétri.
(La queue soit remerciée.)
Dans mon for intérieur,
Te voilà seigneur !
Je soûle tes troupes
Et les agrège à la poupe
De mes théâtres d’acteur !...
HOMME INITIAL ?
Où te tais-tu ?
Je suis seul...
Tu n’as donné que des faux mâles.
Et tu m’isoles en les multipliant.
Qu’ai-je à faire de ces coques ?
Lune !... Hasard !...
Ne me maudissez pas.
Oui, Lune incarnée :
Dans tous ces papas,
J’entends ton hyménée. »
Ce monologue destiné à ce que je bande a échoué.
LA ZONE -
bah ça parle débilement d'un viol gay en faisant l'éloge du violeur gay et par moments des étincelles de philo viennent donner à ce texte un ton prétentieux et crétin (mais c'est de la bombe je suis le meilleur auteur que j'ai jamais lu (lol)) = ajouter un commentaire =
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Le viol étant un crime (défini aux articles 222-23 et suivants du Code pénal), son apologie publique, par discours, écrits, images, ou tout moyen de communication au public (y compris internet, réseaux sociaux), est punissable de 5 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende.
Je parle bien sûr du viol mental par pénétration pseudo philosophique.
J'ai l'impression que l'auteur sortait juste du bloc opératoire à l'écriture de son texte, une intervention neurochirurgicale au marteau-piqueur a priori.
A part que je n'ai pas compris l'allusion à un "utérus" (et même à un "hymen"), j'ai eu l'impression d'assister à un cadavre exquis entre Molière et Lafontaine, dans un monde parallèle.
Bel essai, que l'auteur semble dire ne pas avoir été transformé. Et l'avoir condamné à rester sur la... touche.
Je ne pense pas que l'auteur soit gay car il fantasme une homosexualité construite en opposition (presque une haine) du sexe opposé alors qu'elle est juste naturelle.
ça se saurait si les masculinistes se réunissaient entre eux pour se défoncer le fion en tournante dans une cave de Montreuil.
Interminable, insupportable. L'objectif "poème de merde" est bien sûr atteint. Un vrai poème de merde. Le point final fut une délivrance.
C'est une vraie déchirure anale littéraire effectivement.
yep.. "Mais si ma couille pissoit telle urine, la voudriez vous bien sugcer?"
Rabelais
Et dire qu'on lui avait construit Mirapolis, le premier parc à thème français, pour les gosses, à ce gros obsédé.
Tant à dire sur si peu !
Ce texte agit grâce à son empilement de mots verbeux rendus pourtant presque joyeux dans un emploi hideux (performance) comme un vortex temporel, il a aspiré le 31 décembre et nous voilà déjà en le lisant au 1er janvier.
Comme si le temps en le lisant s'était lui aussi dit qu'aprés tout, pourquoi se faire chier.
Ensuite, l'illustration, que je peine à imaginer faite par IA, et qui m'intrigue au plus haut point. Peinture antique grivoise ?
Enfin, le pseudonyme de l'auteur, que j'aime bien (degré zéro de la critique).
Maintenant, pour le reste, je suis partagé. J'admire le zonisme, le côté crade, expérimental, foutraque, égocentrique, broderline. Bien incapable d'enchainer les mots et les délires comme ça, découpage ou pas, ça demande mine de rien de la technique (ou de la bonne).
Mais sur le fond, je partage le constat de l'auteur. Pas sur son génie, mais sur le fait qu'il échoue. À me faire bander (pas grave), mais aussi et surtout à m'emporter (plus embêtant). Pourquoi ? J'imagine qu'en empilant les mots morts-nés on obtient qu'un charnier. A force de vouloir choquer et repousser, on finit par y arriver.
Il y a le geste, l'intention, la folie et l'idée. Mais il manque quelque chose...
la générosité. Pourtant j'aime bien le second degré, l'ironie qui infuse, mais je suis désolé. Pour en revenir à la métaphore de Coccinelle à brassard, j'ai l'impression de l'avoir regardé en train d'essayer de se branler. C'était pathétique et drôle, troublant et parfois attendrissant (oui oui) mais au final, c'est son truc à lui, son bon délire, et en fait, j'ai fini, je l'avoue, par m'ennuyer.
Bien vu Korbua... j'avais oublié Rabelais. Mais l'exergue induit peut-être en erreur :
on parle de "violeur gay", et le sexe de la victime devient, à part explosé, éventuellement, indéterminé. Si on le lit comme un viol homosexuel, cela donne une autre ouverture... si j'ose dire !
L'illustration c'est Priape, un dieu de la mythologie grecque de la fertilité, en pleine crise de priapisme.
Je l'ai trouvée par hasard en cherchant "tripode" sur Google pour l'appel à textes H.G.Wells.
Si je ne me trompe, c'est même Priape en train de se peser la bite, activité ô combien difficile du point de vue de la physique newtonienne, ce qui peut prouver soit l'infinie supériorité des anciens en termes d'expérimentation, soit leur profonde stupidité. Mais quoi qu'il en soit, bonne idée, le pesage de bite.
Quant au texte, à part me causer une sorte de conflit de loyauté (puis-je, ai-je le droit, suis-je autorisé sans conséquences, déprécier un texte qui parle de pénétration anale sur la Zone ? Aaargh), m'a semblé très froid et ennuyeux. Et glissant, pas du tout cmbdtcs, mais politiquement.
Autant j'aime bien l'idée de se lâcher complètement sur des sujets hardcore, autant ici, ça se fait de manière verbeuse, surchargée, sans rythme ni structure, comme une série de jets de pierre à tort et à travers, n'importe où, n'importe comment. Non pas que chaque procédé soit mauvais ou mal senti, mais l'ensemble me laisse froid comme me laisse froid tout tas désordonné. C'est un risque évident et incontournable du dionysiaque, le tas.
Et puis j'ai l'impression qu'on me force un enthousiasme que je n'ai pas, ou pas eu le temps d'avoir. Dès le début et même dès l'introduction, ça ponctue, ça surponctue, ça met en majuscules sans véritable raison, ça s'extasie et ça dit que ça s'extasie, mais comme moi en face j'ai même pas encore commencé à me réveiller et à sentir quoi que ce soit, bah je m'en fous.
Politiquement, mon problème c'est que l'homosexualité me semble construite ici de façon simpliste et hétérocentrée. Je crois que Lc disait ça plus haut aussi, je suis d'accord.
MAIS BAH, ça fait toujours passer cinq minutes.
La Zone aurait-elle des tentations de tourner en Zone érogène (d'après ce que tu suggères, Le Chouette, si j'ai bien compris) ? Mais tu dis "comme une série de jets de pierre à tort et à travers"... oui, Le Chouette : c'est un texte littéralement éjaculatoire, et même toi, je pense, ne pourras lui reprocher de mettre en adéquation la forme et le fond (le fond... si j'ose dire encore... on n'en sort pas... ou par va-et-vient... et zut !).
Rabelais a été évoqué, on peut aussi y voir l'ombre de Sade Le Marquis, en plus soft (auteurs dont je ne suis pas très amateur au demeurant). Pour ma part, j'ai aussi pensé que ce texte avait été inspiré par Lautréamont et son célèbre Chant où est mis en scène un vidage d'organes par le vagin... j'ai bon ? Ou je suis à côté de la plaque (ce ne serait pas la première ni la dernière fois... heureusement).
Effectivement, j'avais pas fait gaffe à la balance sur l'illustration. La fresque est dégradée par le temps mais j'imagine bien de grosses boules de bowling sur l'autre plateau.
sinon j'ai l'impression qu'il y a comme une constante qui se dessine dans la bibliographie zonarde de coccinelle à brassard. Peut être les prémices d'un grand cycle littéraire comme les Rougon-Macquart de la teub ? On sent l'ambition de sonder le sociétal.
Pas ma came, j'ai pas fini, j'ai pas bandé, j'ai même pas été choqué. Juste un:
"mouais... et alors? C'est tout?"
Décidément, j'ai vraiment du mal avec la poésie.
Bouirf. Bof. Le fait que des auteurs comme ceux-là aient traité de thèmes scatophiles ou pornographiques ou les deux à la fois ne permet pas forcément de les associer à ce texte-ci, je crois. Lautréamont est une de mes figures tutélaires, comme tous les post-adolescents littéraires à deux balles j'ai son nom tatoué en calligraphie sur les parois de ma lumière intestinale tous les quatorze centimètres, et à chaque fois qu'il est évoqué je suis content ; mais chez Lautréamont, il y a un calme, un élan linéaire, une progressivité remarquable, qui font que ses chapitres sont apolliniens, sur des thèmes dionysiaques, clairs et efficaces, sur des sujets qui appelleraient le n'importe quoi et le gros rire bête. C'est son élégance, une de ses élégances, selon moi.
Alors que dans ce texte je n'en vois justement aucune, d'élégance.
Après oui, sur l'adéquation entre la forme et le propos, évidemment, c'est doublement un texte de branleur. Mais suffit-ce, voilà ce sur quoi je m'interroge.
(pardon, je répondais à René)
De très grands écrivains sont invoqués dans les commentaires pour parler de ce texte alors qu'on pourrait très largement se contenter de Pokémons.
Trisomiques, les Pokémons, même.
Je suis d'accord avec toi Le Chouette (j'ai aussi le droit, non ?). Je n'ai nullement dit que ce texte est comparable à Lautréamont. Je m'interrogeais sur son influence malsaine, et malsaine dépend du point de vue où l'on se place, sur la prose de l'auteur, car, si l'on y prenait garde, on aurait tôt fait de faire un amalgame aussi coupable qu'inexact, ce qui serait une faute encore plus grave, à moins que l'on ne puisse me le démontrer par un raisonnement aussi rigoureux que celui qui a présidé à l'élaboration du remarquable théorème de Pythagore, mais je crois que je m'éloigne du sujet...
J'ai songé à Lautréamont (que je n'ai pas vraiment bien lu, méa culpa), Sade et Appolinaire aussi. Moins Rabelais, au premier "jet".
Mais pour satisfaire Lapinchien, et rééquilibrer la balance, je mettrais, avec les Pokémons trisomiques, du Gaspard Noé sous cortizone (ça fait longtemps qu'on l'a pas cité). Et du JK Rowling passée au formatage Orange Mécanique pour réagir par de la prose moldu à chaque fois qu'elle entend le mot "bite".
Les pensées profondes de Bulbizarre influencées par l'oeuvre de Dracaufeu, les la Pleiade de Salamèche et les « Que sais-je ? » de Rondoudou, tous jouant allègrement à se défoncer la tronche à grands coups de battes de cricket.
Je ne peux pas ne pas rectifier l'interprétation de Priape pesant sa bite en plein priapisme. Au contraire ! Il la pèse "au repos" (il aurait d'ailleurs bien plus de mal à la poser sur le plateau en phase de priapisme... et surement autre chose à faire). Il saisit cette rare occasion pour déterminer, par extrapolation grâce à un coefficient de développement mesuré à l'avance, le poids maximal de son membre. Les anciens n'étaient pas des rigolos. Respectons leur souci de la précision.
JE RELANCE AVEC L4AUTOBIOGRAPHIE D4ALAIN JUPP2 ET LE MODE D4EMPLOI DES LATTES DE PARQUET CHAMBORD 130 DE SAINT MACLOU
je veux pas rester en arrière dans le jeu des références, trop la honte
Je suis avec un Hara-Kiri et relance avec un Frédéric... Dard !
Comme le premier texte de CàB, l'influence est rabelaisienne. L'auteur a un sens du lexique sonore, désuet, gras, et sait condenser des groupes de mots qui, je le regrette, parviennent à une poétique bien plus intéressante que d'autres poèmes du site ("fusée de cicatrices", "j'ai léchouillé tes criques", "turbulences toxiques").
J'ai sûrement tort mais l'auteur m'intéresserait davantage s'il risquait de se prendre un peu plus aux sérieux (sans faire semblant de jouer au clown humble et débile qui empile les formules provocatrice en vers libres), et d'assumer sa poétique sur autre chose que du scatofoutre.
En tous cas, j'ai l'impression qu'il pourrait se faire une belle cagoule avec son prépuce pour affronter l'hiver vigoureux de Lampsaque, une cagoule et des moon boots.
Sans même avoir à se faire circoncire.
film: "Salò ou les 120 Journées de Sodome" Pasolini
'tain heureusement qu'il est mort et enterré, le père Pasolini, parce que voir mettre ce film en parallèle avec ce texte, ça lui aurait fait mal à la gueule.
Le père Sade aussi, du coup, il en aurait peut-être joui.
Sadichu alors.
Je tiens à vous signaler que la communication de ce texte sur les réseaux sociaux est une vraie cata. 3 vues sur Youtube et pas grand chose sur Instagram. Non seulement on est shadowban à cause du titre mais à la limite c'est de bonne guerre parce la Zone n'est pas SAFE FOR WORK mais en plus nos rares followers qui voient "SODOMIE" écrit en très gros sur la fiche ne likent pas, probablement de peur que ce soit un putain de référendum ! Mais ça fait
toujours plaisir d’œuvrer contre le système même si c'est pour défendre des textes de Oui-Oui.
Je trouve que ce texte ne manque pas de rythme. Un rythme binaire, bien sûr, puisqu'il s'agit de biner.
De Oui-Oui se fait péter la rondelle, certes, mais de Oui-Oui quand même.
C’est adorable, vraiment.
On sent que CàB y a mis tout son cœur, toute son énergie, toute sa voix.
Comme Chantal Goya qui chanterait Bécassine avec un mégaphone, persuadée que plus c’est fort, plus ça touche.
Il a sorti tous les copains :
Peppa dans la flaque,
Trotro qui dit non,
T’choupi qui tape,
et même un Pokémon qui n’a qu’une attaque :
BITE, attaque répétition !
(C’est super efficace… les dix premières fois.)
C’est très généreux.
Il n’a rien gardé dans ta poche.
Tout est jeté sur la page comme une couche pleine vidée par terre.
On admire l’élan.
Ce qui est joli, c’est qu'il croit encore que crier suffit.
Que si il monte le volume, le sens va apparaître par magie.
Un peu comme quand un enfant chante “Ce matin un lapin” en boucle en attendant que le monde s’arrête pour l’applaudir.
La répétition rassure.
On reconnaît les motifs.
On se sent en terrain connu.
Comme devant un épisode de Peppa Pig où il va forcément y avoir de la boue.
Et puis arrive la fin.
Ce moment très doux où il dit que ça n’a pas marché.
Là, on oublie tout le bruit.
On voit l’enfant qui enlève son déguisement de grand méchant,
regarde ses mains sales
et demande presque :
“J’ai bien fait ?”
On a envie de dire oui.
Pas parce que c’est réussi.
Mais parce qu'il a joué très sérieusement.
Chantal Goya applaudirait.
Pikachu dirait “Pika…” (un peu fatigué).
Et l’adulte, lui, penserait très fort :
C’est mignon.
Maintenant, on va peut-être raconter quelque chose.
Je ne pense pas que l'auteur attendait qu'on l'applaudisse, ni même que l'on ait les mains trop occupées à autre chose pour pouvoir le faire sans risque. Ce texte, si ce n'est du (vé)cu, est (ha)bité, et semble laisser sur les esprits, quoi que vous en disiez, un effet durex...
"Mon triste cœur bave à la poupe."
C'est un hommage à un poème de Rimbaud, Le Cœur supplicié.