LA ZONE -

La guerre du feu bis : 20 000 ans après

Le 13/04/2004
par nihil
[illustration] Le 9 Avril, 22:50
« Bonjour, ceci est un message automatique, veuillez cesser de tenter de m’interrompre, je ne vous entends pas car j’ai été pré-enregistré, t’as compris ducon ? Bon alors t’arrêtes ton cirque maintenant.
Aujourd’hui c’est la Saint-Con, tout le monde va partir à la chasse et tenter de brûler le plus beau con qui soit pour gagner cette année, et comme on est toujours le con de quelqu’un (dixit Scorbut et d'autres avant lui), faut être prudent.
nihil (c’est à dire moi, en fait) a donc pris la précaution d’enregistrer ce message à l’avance et est parti en vadrouille, d’une part pour trouver son con, d’autre part parce qu’il se dit qu’il sera moins repérable au cœur d’une foule, d’une forêt ou sur les routes que chez lui, même barricadé et enfermé à triple tour.
La publication d’articles automatique est enclenchée…»

Je réécoute mon message automatique, pour vérifier que tout va bien, que je n’ai donné aucun indice. La manœuvre est un peu grossière mais j’essaie de mettre toutes les chances de mon cotés.
Demain c’est la Saint-Con. J’ai peur. C’est déjà la troisième édition de la Saint-Con, et jusque là personne n’a tenté de mettre fin à mes jours, mais faut être raisonnable : à force d’étaler ma connerie sur la Zone, éditos geignards ou humoristiquement limités, petite polémique hargneuse et fictions grandiloquentes et vaniteuses, je vais bien finir par me retrouver dans le viseur d’un lance-flammes.
Ce qui a retenu les gens jusqu’ici, c’est l’apparente évidence de cet acte : du coup tout le monde a peur d’être devancé et de débouler devant un tas de cendres, ce qui représenterait une expédition pour rien, et le risque de ne pouvoir trouver un meilleur con dans les délais.
Mais ce coup-ci faut pas rêver, y a des désespérés qui vont tenter en espérant être les premiers, c’est un pari risqué mais qui vaut la peine d’être tenté.
Je fais une dernière fois le tour de l’appartement. La porte est verrouillée à triple tour, les volets sont fermés et j’ai cloué des planches sur le cadre des fenêtres et de la baie vitrée du salon.
Je suppose que mon message automatique découragera ou déroutera quelques uns de mes assaillants potentiels… Pas tous bien sûr, mais justement, c’est là-dessus que je compte…

Le 9 Avril 23:20

Je sais que les agressions peuvent commencer dès minuit. Faut être lucide, ceux qui voudront m’avoir le feront le plus tôt possible pour éviter d’être devancés.
Je fais une dernière vérification des armes et des jerrycans d’essence disséminés dans l’appartement, ça gaze. Je vérifie que je peux y accéder facilement même dans le noir. Ce serait vraiment trop stupide de se balader dans la rue, là où je serais vulnérable, alors que je peux me barricader ici avec un stock d’armes équivalent à celui de l’ex-URSS et attendre que les cons s’embrochent sur mes pièges.
J’inaugure une tactique qui pourrait être payante : la défense. En sport (un domaine qu’on se doit d’étudier pour devenir un maître de la Saint-Con) le public adore les magnifiques actions offensives, quand on se jette sur l’adversaire pour lui faire rendre gorge. Mais la vérité c’est que la défense fait gagner les championnats. Ne dit-on pas : « la meilleure défonce c’est l’attaque », ce qui prouverait qu’il ne vaut mieux pas attaquer ?
On va voir si ça fonctionne. Evidemment j’aurai pas le choix de mon con, mais j’ai le pressentiment que Lapinchien va venir me rendre visite cette année. Si j’arrive à l’avoir, j’ai mes chances pour la XBOX, il est super con ce mec. Et même si ça ne me permet pas de gagner, j’adorerais ses putains d’oreilles jaunes comme trophée au dessus de ma cheminée, cheminée que je n’ai pas au demeurant (trop dangereux, on peut prendre feu comme un rien).
J’enfile ma combinaison anti-feu et je mets mon casque de pompier. Je caresse langoureusement mon réservoir de gasoil avec son vaporisateur, et j’éteins toutes les lumières. Que la fête commence !

Le 10 Avril 00:15

Je ricane devant un documentaire de Haroun Tazieff à la télé lorsque j’entends un bruit dans le hall de mon immeuble, la porte d’entrée qui s’ouvre, des pas. Je me dresse et éteins le poste en un seul mouvement. Minuit quinze, ça commence, normal.
Je jette un œil dans le judas, mais je vois que dalle. Pour ce genre de truc il me faut mon lance-grenades incendiaires, je vois que ça, y a que l’effet de surprise qui marche. Ces cons croient pouvoir me débusquer tranquille, en passant par la porte d’entrée comme si de rien n’était, ils crèveront sans s’en être rendu compte.
Je déverrouille le plus silencieusement possible, j’entends ces abrutis qui palabrent comme si de rien n’était, genre on sait même pas que c’est la guerre.
Là, je balance un grand coup de latte dans ma porte, je déboule dans le hall d’immeuble, j’envoie deux grenades coup sur coup, au hasard. L’explosion, contenue par les parois étroites de la cage d’escalier, m’envoie un grand retour de flammes dans la gueule, mais je suis bien protégé. Par contre mes agresseurs sont en pièces détachées, et je retire un à un les organes qui salissent ma belle combinaison argentée. Ceux-là ne viendront plus me faire chier avant longtemps.
Par contre j’aurais bien quand même voulu savoir qui c’était, j’ai quand même un concours à gagner moi, j’ai besoin de leur identité, et j’ai pas vraiment le temps de faire vérifier leurs empreintes digitales, bien que j’ais cinq ou six doigts coincés dans la visière de mon casque.

Le 10 Avril 00:35

J’avance précautionneusement vers l’entrée de l’immeuble, le doigt sur la gâchette. Près de la porte, y a un corps carbonisé mais en un seul morceau. C’est mon voisin du dessus, il est scotché contre un mur, et sa peau s’effrite doucement en cendres. Les autres cadavres en puzzle doivent être ceux de ses gosses, sa femme ou ses chiens, ou tous à la fois.
Mmh, pas terrible. Ces gens-là sont plutôt sympas, ouverts, j’ai discuté deux trois fois avec eux et ça s’est bien passé. Je risque pas de faire un gros score, fais chier.
Par contre je me félicite de ma présence d’esprit, jamais je n’aurais cru mes voisins capables de m’attaquer comme ils l’ont fait, mes réflexes m’ont sauvé. Si j’avais été un peu moins sur le qui-vive j’aurais pu y laisser ma peau. On pourra pas dire que j’ai plus de cervelle sur mes fringues que dans le crâne.

Le 10 Avril 00:50

Pendant que j’essaie de décoller des bouts de voisin pour servir de preuve devant le jury de la Saint-Con, j’aperçois Herpès par la porte vitrée de l’immeuble. Cette salope de merde s’avance précautionneusement vers ici avec un arc et des flèches enflammées. Je suis tellement sidéré de son audace que j’en oublie de me planquer pour la cueillir par surprise. Elle m’aperçoit donc en grande tenue de combat, et comprenant qu’elle n’aura pas le dessus se barre en courant. Ah mais non, petite pute, tu vas me trouver !
Je lui cours au cul. Un pauvre con en scooter passe près de moi et je lui saute dessus, le jetant à terre. Il va s’échouer comme une merde contre un platane et se plie en deux dans le mauvais sens. En hâte je récupère la monture de ce gay enroulé autour de son arbre sans perdre Herpès du regard. Pas de risques, au lieu de se planquer, cette débile court comme une dératée au milieu du parking bien dégagé.
Je fais hurler les chevaux-vapeurs et mon destrier mécanique se met à zigzaguer entre les bagnoles. Pas moyen de viser avec le lance-grenades à cette vitesse, je le balance dans le pare-brise d’une connasse de passage qui se le bouffe entre les mâchoires. Me reste mon vaporisateur d’essence avec mon zippo. Je me rapproche d’Herpès en train d’essayer de trouver un endroit moins exposer, trop tard, je lui envoie deux-cent litres de sans-plomb 98 dans la poire (recommandé pour une Saint-Con, le sans-plomb).
Elle reprend de l’avance en passant des trottoirs infranchissables avec ma brouette, du coup je ne peux pas shooter cette connasse, mais l’aspersion d’essence la rend un peu dingue et elle a tendance à se jeter n’importe où. Je contourne le trottoir, mais là je risque de la perdre, elle court vers un bus qui vient de s’arrêter tout prêt.
Je tente le tout pour le tout, j’accélère à mort et je saute du scooter en marche. Un superbe roulé-boulé dans l’herbe me permet de visionner la scène suivante : le scooter s’écrase à grande vitesse contre le bus, prenant cette conne d’Herpès en sandwich. L’essence fait le reste : une explosion monumentale envoie le bus et ses occupants à vingt mètres dans les airs. Oh la belle bleue. Les passants applaudissent ce spectacle pyrotechnique hors du commun.
J’aurais pas de trophée ce coup-ci, Herpès est désormais contenue sous forme de particules microscopiques dans l’atmosphère, mais c’est pas grave, je suis content de mon coup quand même.

Le 10 Avril 03:15

Lavé et reposé, j’étudie un livre sur la couronne solaire et ces espèces de langues de flammes monumentales à la surface du soleil, lorsque quelqu’un frappe à la porte. Je sursaute à m’en décrocher les ventricules cardiaques, je n’ai pas entendu la porte d’entrée de l’immeuble cette fois. Je me munis de mon fusil, chargé de balles-seringues de nitroglycérine et je cours vers la porte. Je n’arrive pas à croire qu’un agresseur vient directement taper à ma porte, quel culot !
- Qui est là bordel ?
- C’est moi, j’ai oublié mes clés, tu peux m’ouvrir ?
- Qui ça, « moi » ?
- Ben c’est Aka, t’as oublié qu’on habitait ensemble ou quoi ? Ma soirée est terminée, ouvre-moi !
Alors ça, ça pue grave le piège. Je m’adosse à la porte et je regarde le plafond quelques secondes, tâchant de me concentrer. OK. Je me retourne, le flingue pointé et je fous un nouveau coup de pied dans la porte, que la prétendue Aka se mange dans le nez. Je lui colle le canon contre sa gueule de morue mal imitée :
- JE T’AI RECONNU ENLEVE CE MASQUE MINABLE, LAPINCHIEN !
- Mais que… Mais que…
- ET TU RESTES POLI, CONNARD DE MERDE
Je tire et durant une micro-seconde le temps se dilate et tout se prolonge comme dans un film passé au ralenti… Son corps se rejette doucement en arrière, la seringue plantée dans la tempe, le liquide en train d’être injecté. Je sens la nitroglycérine presque physiquement se répandre sous la peau, dans l’artère et être pulsée jusqu’au cerveau… La tête de la fausse Aka cogne la paroi du couloir et se comprime nettement avant d’exploser en mille morceaux !
Alors le temps reprend son cours normal et j’éclate de rire ! Elle est bonne celle-là.
Bon ceci dit, je suis un peu con, pour récupérer les oreilles maintenant c’est foutu. Et en plus le truc n’est pas mort dans les conditions réglementaires. Tant pis, je vais le brûler post-mortem, personne le saura. Faute de mieux je récupère un pied et je commence à préparer la crémation.

Le 10 Avril 07:50

La fin de la nuit a été calme, pas grand-chose à signaler. Je m’entraîne au snipe à travers mes volets entrouverts et balance quelques cocktails Molotov dans le jardin d’enfants en face de chez moi, juste au cas où ces petits salopards de gamins tenteraient quelque chose. La Saint-Con c’est une putain de guerre, pas question de laisser le bénéfice du doute à des trucs qui vous font des grands yeux adorables et vous poignardent dès que vous avez le dos tourné. Je les connais ceux-là en plus, vu comment ils se battent pour leurs baballes ils ont du être éduqués au Vietnam.

Le 10 Avril 10:40

Ca y est, je m’emmerde.
Je suis devenu un putain de guerrier moi, on peut pas me laisser comme ça, dans l’inaction et le remords ! Voyez ce que la société a fait de moi. Elle m’a transformé en une machine à tuer et m’a précipité dans les affres du combat, et maintenant je ne sers plus à rien, je peux être rangé dans une petite case, inutile et dépassé, à me ronger les sangs et à ressasser mes obsessions…

Pour fêter ça je prends mon bazooka et je lance une roquette explosive sur une bagnole qui passait par là.

Le 10 Avril 14:10

A la télé il y a un débat, « pour ou contre les feux de forêt », et je me dis que putain, c’est vrai que c’est quand même con un arbre. J’aurais du aller brûler une forêt, moi, c’est vrai quoi, y a pas beaucoup de risques et si on fait un comparatif même le plus con des humains a un QI plus élevé qu’un platane à mon avis. A vérifier.
J’en suis là de ces considérations passionnantes lors qu’un coup de semonce fait trembler les murs de mon appartement. Je jette un coup d’œil dehors et j’aperçois trois types en train de bombarder mon appartement avec un canon dans l’espoir évident d’y entrer ! Putain les gens ne reculent plus devant rien, de nos jours ! En plus je les connais même pas ces types-là, c’est qui ? Ils ont au moins soixante ans, on joue encore à ces jeux-là à cet âge ?? Putain je vais te les refroidir moi, enfin c’est pas l’expression la plus appropriée.

Je saute sur mon talkie-walkie et j’appelle mon pote Looping. Je lui désigne la cible et je retourne m’installer aux premières loges avec mes jumelles. Les vieux cons sont en train de charger un nouveau boulet dans leur mortier et s’engueulent. Impossible de les sniper, ils s’agitent trop et sont perdus au cœur de la végétation du square d’en face.

Soudain on entend le bruit d’un hélicoptère. Le temps que ces abrutis réalisent ce qu’il se passe, Looping leur a déversé deux-cent tonnes de napalm sur la gueule. Bingo ! On se croirait dans le jeu vidéo Worms 2, c’est trop facile. L’ensemble du square est en flammes, et dans le champ de mes jumelles je vois trois torches humaines courir et se cogner aux arbres embrasés comme des billes de flipper. Quelle bande de déconneurs quand même !

Le 10 Avril 16:00

Si je veux mettre toutes les chances de mon coté pour le concours de la Saint-Con, il faudrait que j’identifie mes victimes… Je vais donc aller faire quelques repérages dans les cendres de la jungle d’en face pour tenter de retrouver des trophées appartenant à mes agresseurs. Je me mets une tenue de camouflage grise et part en rampant vers ce théâtre sinistre où s’est jouée la mort des pieds nickelés. Je me fraye un chemin à la machette dans les débris de la jungle calcinée. Mon point de repère, c’est le canon, toujours intact bien qu’ayant été porté au rouge durant l’incendie.

J’arrive jusqu’à lui et scrute les alentours… Une lueur attire mon regard. Je m’approche pour découvrir une plaque d’identification de guerre. Puis deux autres, un peu plus loin. La première dit « Bizontin / Goût Bulgare », la seconde « Panoramix », la dernière « Petit Prince »… Putain belle prise. Alors ces salopards ne se sont pas contentés de se parachuter sur la Zone il y a plusieurs mois pour le compte d’une puissance étrangère, ils tentent maintenant de m’assassiner ! Bah, ce ne sont que des hommes, ils obéissaient sans doute à leurs ordres…

Allez en paix, mes frères… Je n’ai point de haine contre vous, l’un de nous devait y rester. La guerre c’est la guerre et nous devons tous faire notre devoir. Moi comme les autres. Je me rappellerai de vous à jamais. Hin hin hin.

Le 10 Avril 20:20

Y a un putain d’assaut qui se prépare !
Je viens de repérer une file indienne de viets ramper le long de la route en direction de chez moi, et j’en ai vu deux en planque sur le parking ! Va falloir jouer serré, sinon je suis un homme mort. Je serre un bandeau de tissu sur mon front, trace des lignes noires cendreuses sur mes pommettes et mets un couteau de chasse entre mes dents. Et maintenant, assez déconné, je vire tout ce bordel, remets mon casque anti-feu et je choppe mon lance-flammes et ma machette, je n’ai que ça comme armes sous la main.
Je lorgne par le judas, effectivement y a des soldats ennemis qui arrivent en silence, armés jusqu’aux dents. C’est pas des viets, c’est des mecs du GIGN ! Putain la fourberie de mes ennemis je rêve, utiliser les services de la police contre moi, c’est vraiment sournois. Je suis prêt à parier qu’on m’a fait passer pour un malade mental de première, voire un enragé paranoïaque prêt à tout. N’importe quoi !

J’attends que toutes ces pédales de flics soient postés devant ma porte et je lance-flamme l’entrée de mon appartement. Tous les jerrycans d’essence qui y étaient stockés prennent feu les uns après les autres. Quand les mecs défoncent la porte, ils se retrouvent en enfer. Pris par surprise, ils n’ont pas le temps de réagir et je leur dégoupille quelques membres de ci de là à la machette pour mater toute velléité de fuite.

Le 10 Avril 20:50

J’ai à peine le temps d’achever les morts que déjà les volets de ma chambre et du salon explosent simultanément. Je cours vers la piaule vu que l’entrée du salon est protégée par des mines antipersonnel. Pas le temps de souffler, je crame l’intégralité de ma chambre, y compris mon chat et mon furet que j’avais planqués sous le lit. Bon c’était un peu inutile, vu que personne n’était encore entré, mais on sait jamais. Je retrouve une caisse de grenades incendiaires près de l’armoire à strings et j’en balance une fournée par la fenêtre à destination du GIGN.

Le 10 Avril 21:30

Un nouveau coup d’œil sur le parking me montre les tanks de mes ennemis en train de prendre position. Putain ils ont sorti les grands moyens. J’appuie à la volée sur la commande qui permet de faire sauter le pont du TGV. OK ça risque pas de trop les ralentir vu que le pont est à plus de trente kilomètres, mais ça fait toujours plaisir de se détendre dans le feu de l’action. Partout dans l’appartement c’est la foire à l’immolation, des dizaines de flics se tordent dans les flammes, mais l’incendie se répand au point que je doit me retrancher au bureau, une pièce encore épargnée par le feu, tout au fond de l’appartement.
Je vais la gagner cette putain de guerre de la Saint-Con, vous ENTENDEZ ! JE VAIS LA GAGNER CETTE PUTAIN DE GUERRE DE LA SAINT-CON !!!

Le 10 Avril 22:05

Je n’ai vraiment pas eu le temps de réagir, Lapinchien s’est précipité au travers de la fenêtre du bureau avant que je l’ai vu. Je hurle de terreur devant son costard en velours ignifugé. C’est bien lui, avec ses oreilles jaunes à la con et sa tronche pixellisée.
- Nous revoici l’un en face de l’autre mon ami. Alors, qui va s’en sortir à ton avis ?
J’ai ma machette à portée de la main, je tente un mouvement, mais Lapinchien dégaine son parapluie à une vitesse étourdissante et bloque mon poignet.
- J’ai passé trop de temps dans ta tête, je connais chacune de tes pensées, toutes ses stratégies périmées ne te serviront à rien contre moi !
Brusquement la porte du bureau explose sous la pression des flammes dans l’appartement, nous nous retournons vers la catastrophe. Au moins vingt flics enflammés se ruent dans la pièce, dans l’espoir d’échapper à l’incendie. Lapinchien tente de les repousser à coups de parapluie lance-flammes, mais c’est trop tard, les flics-brasiers nous courent dessus comme un troupeau de mangoustes enragées, euh non attendez, plutôt comme un troupeau de rhinocéros enragés, je sais pas pourquoi ça sonne mieux. Nous sommes bousculés, renversés, piétinés sous cette masse hurlante et convulsante de douleur, qui nous transmettent leurs flammes comme un virus mortel. Nous voilà calcinés, brûlés, crêpeflambés, consumés à mort, à un mètre cinquante l’un de l’autre. Nous fusionnons à l’intérieur du tapis.
C’est la fin.

Me battre à coups de lance-flammes dans un appartement rempli jusqu’à la gueule de jerrycans d’essence… Qu’est-ce que je peux être con des fois quand même…

= commentaires =

Aka

Pute : 2
    le 12/04/2004 à 19:52:03
Je me vraiment bien marée : un vrai texte de Saint Con. J'avouerai que la fin est un peu moins attrayante. On a du mal à suivre et la chute semble presque baclée par rapport à tout le reste qui était parfaitement décrit.
Je ne sais pas encore vers qui va aller mon vote, mais c'est sans aucun doute l'un de mes favoris.
Arkanya

Pute : 0
    le 13/04/2004 à 15:52:41
Mouahahaha, comment c'est prétentieux ! Comme s'il était évident d'être la cible de la Saint Con, comme si parce que tu es le webmaster tu excellait aussi dans la connerie, n'impoooooooorte quoi !!!
Lapinchien

tw
Pute : 7
à mort
    le 14/04/2004 à 13:16:12
c'est à mon tour de me marrer comme un con au bureau. N'empeche çà à l'air d'etre excellent GTA IV, hyper réaliste comme jeu... t'as du atteindre au moins 6 etoiles, voire chamois d'argent en niveau de Felony avant que t'aie le droit au FBI, au SWATS et à l'armée... excellente contribution de Pierre Richard et son coup du parapluie à la fin
Goût Bulgare
    le 14/04/2004 à 20:16:16
Rien que pour le plaisir d'avoir vu Panoramix se faire traité de "vieux con"... je ne suis pas loin de considéré ce texte comme un des meilleurs de la cuvée.
Tiens, je me le refais tellement c'est bon.
Bizontin.
    le 14/04/2004 à 20:20:13
Hep GB! T'as pas oublié de glisser deux trois fautes d'orthographe au moins ? Que ça fasse authentique.


Panoramix

Pute : 0
    le 19/04/2004 à 17:39:59
La playstation, même en bois, c'est mal.
Le Ptit Prince
    le 20/04/2004 à 09:44:45
Je sais que j'arrive après la bataille (les vacances, c'est mal ?), mais sans conteste, c'est pour ce texte que j'aurais voté.
Très difficile de rester imperturbable lorsqu'on est au taf. Un grand moment d'hilarité intérieure...

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