LA ZONE -

Digressions fractales (4/4)

Le 28/09/2004
par Lapinchien
[illustration] Priorité 0 : résolutions

J’ai longtemps loué le raisonnable. Pendant des cycles, je me suis reconnu en lui, j’étais solidaire à son dessein, je l’ai cautionné. Inconsciemment, où plutôt non, pleinement acquis (plaidons l’irresponsabilité), aveuglé par une fougue, disons… enfantine, j’y ai projeté tous mes espoirs, j’en ai suivi stupidement les asymptotes évidentes, celles même qui m’ont porté en premières lignes de batailles qui ne servaient en rien mes intérêts. J’avais en moi des a priori altruistes. Ils corrompaient ma conception de la famille, de la fratrie, en faisaient des repères faussement sécurisant, les fondations mal œuvrées d’idéaux… Je les ai mis de coté, j’en ai fait fi… Maintenant je ne vois en mes combats passés que de grossières erreurs de jeunesse… des erreurs d’appréciation, d’appréhension biaisée de ma réalité… C’était une phase d’étalonnage nécessaire après tout…Il faut avoir fait des erreurs pour pouvoir savourer la justesse de nos actions présentes, être serein quant à leur portée, éliminer le doute… çà n’est qu’après avoir arpenté tous les chemins, que l’on peut en connaissance de cause, se forger une foi pure et la mettre en pratique dans ses actes.

Jadis, une partie de moi s’identifiait au raisonnable. Dorénavant, je ne vois plus que l’aspect mathématique de mes liens de parenté à lui. J’ai fait partie par atavisme d’un champ d’hypothèses, je m’en suis soustrait, point final. J’ai cru, à une époque, discerner en son sein des attributs singuliers, une illusion en fait qui me poussait à conclure que le raisonnable oeuvrait contre le cours des choses, qu’il contenait par hasard, par accident même, (ce qui n’avait pour effet que d’accroître mes convictions d’ailleurs) les principes actifs d’une rébellion à venir… Je me trompais. Le raisonnable est au contraire la plus conservatrice des hypothèses. C’est à force d’observations et d’expérimentations que j’en suis désormais certain.
Tout a commencé lorsque j’ai croisé le chemin d’une jeune entité appelée un jour à connaître un destin singulier. Je ne me souviens plus de son nom à vrai dire… Elle n’existe plus de toutes façons alors à quoi bon retenir de telles futilités ? Appelons-la X par commodité… Son univers était déjà bien en péril depuis plusieurs millions d’années, en prises au Big-Crunch auquel tout univers peut honorablement aspirer s’il n’a pas éclaté auparavant .C’est alors qu’X vînt à naître. Çà n’est pas spécialement plaisant de venir au monde en fin de vie d’un univers. L’espace est en contraction accélérée, il se déchire subitement par endroits ce qui engendre l’apparition de puissants trous noirs qui absorbent autoritairement des pans entiers de réalité. La civilisation d’X, raisonnable, était constamment en guerre contre plusieurs types d’infirmateurs partageant sa galaxie. Cette civilisation avait très rapidement pris conscience de la nécessité de maîtriser la programmation génétique, de prendre en main le cours de son évolution, pour contrebalancer les tares ataviques dont tout foyer raisonnable est immanquablement affublé. Aussi toute naissance était planifiée et spécialisée en fonction des nécessités du moment. X fut conçu pour travailler sur un monumental chantier visant à construire un planétoïde émetteur de dilatons, des bosons s’opposant à l’inexorable contraction de l’univers, émis en grandes quantités à sa naissance, épuisés presque instantanément et impossibles à trouver à l’état naturel par la suite. Le planétoïde résultait en fait du froissement en certains points critiques, d’une zone entière de l’espace-temps, qui en se gondolant petit à petit recréait ces dits dilatons. Le Crunch devenait menaçant non pas tant par son imminence que par les religions et croyances qu’il engendrait via la peur et les interrogations suscitées, aussi fallait-il en haut lieu entrevoir une solution de ce type, plus symbolique que réellement efficace, en ordonner la réalisation, pour rendre espoir et confiance à des militaires ayant subit de lourdes pertes lors de cuisantes défaites, qui s’en trouvaient fort déprimés, sur le point d’abandonner.

Je croisais X dans un tripot prés des baraquements satellisés autour du chantier du planétoïde. Apres deux, trois shoots de neurotransmetteurs dans la tempe, il serait fin prêt à déballer tout ce qu’il savait à propos du Processeur. C’était après tout la seule et unique chose qui me préoccupait. Je n’avais rien à faire en ces lieux si ce n’était poursuivre mon investigation…

Je m’approchai d’X et lui proposai un shoot. Il me dévisageait alors : « Je ne vous connais pas qui êtes-vous ? » Je m’assis donc à ses cotés en ironisant : «Je ne suis qu’un explorateur voguant au grès des courants intersidéraux… Je cherche des gens comme toi… Des êtres particuliers… Je les repère de loin, sais-tu ? Je traque leur signal, leur signature cosmique car je n’ai de hâte que de les rencontrer. » X se leva alors brutalement révélant son imposante morphologie. L’ouvrier était recouvert d’un exosquelette conçu pour optimiser son travail et lui permettre de survivre au mieux aux conditions de la région de l’espace où il avait été affecté. D’apparence vaguement humanoïde, ses longs bras étaient prolongés d’étranges cartilages émergeant de sa chair comme des fractures ouvertes. Ceux-ci étaient taillés en forme de foreuses bombées tapissées d’aspérités de solides diamants, parfaits pour les travaux d’extraction. Il ne m’impressionnait pas le moins du monde en réalité. « Oh mais calme-toi, voyons ! », éclatai-je de rire, « Je ne te veux pas de mal… Est-ce qu’un être aussi chétif que moi viendrait menacer un grand gaillard dans ton genre ? Assieds-toi donc et écoute plutôt ce que j’ai à te dire ! Prends un shoot, ne te fais pas prier…Garçon ! Deux injecteurs de dopamine pour mon ami et moi !»

X accepta mon invitation tout en restant sur ses gardes. Je m’expliquai alors que le serveur nous apportait nos drogues : « Je sais que tu te poses des tas de questions sur l’univers, ta condition, la vie en général… Ton point de vue m’intéresse… » X me coupa alors : « Les temps sont troubles et il faudrait être aussi stupide qu’un infirmateur pour ne pas gamberger sur le sujet… Avec le Crunch et son caractère inévitable et fatal, vous savez bien que des tas de courant philosophiques ont émergé… Il y a au sein de notre propre civilisation des missionnaires de la résignation de plus en plus nombreux à ce que j’ai entendu dire, ils sillonnent la galaxie pour convertir toutes les races de nos colonies, leur faire prendre conscience que le Crunch va de toutes façons anéantir notre univers, que c’est la volonté de dieu et qu’il faut s’y résoudre, expier nos fautes et refuser de mener la guerre contre les infirmateurs…Foutaises ! Ils nous poussent à la désertion… Mais au fait, vous n’êtes pas un de ces charlatans au moins ? » Je sombrai de nouveau dans un rire hystérique : « Non, rassure toi ! Je ne suis ni un de ces illuminés, ni un de ces commissaires zélés chargés par le commandement central de les traquer… » X souffla dès qu’il apprit ma neutralité, il se senti d’un coup plus en confiance : « Vous m’inspirez étrangement le respect… Tous ces débiles du commandement central nous prennent vraiment pour des cons… Le planétoïde à dilatons est la plus grosse escroquerie de tous les temps… S’ils croient que nos troupes vont tomber dans le panneau, ils se fourrent le doigt dans l’œil… Ce gigantesque gadget que nous, millions d’ouvriers, sommes chargés de construire n’est rien de plus qu’un outil de propagande… » Je l’arrêtai alors que je commandais deux autres shoots : « écoute, tu as bien raison ! Mais à vrai dire, je ne suis pas spécialement venu parler politique… Je sais qu’au plus profond de ton être grondent des préoccupations d’un tout autre niveau, c’est cette réflexion intime qui m’a mené vers toi… J’ai moi-même une quête et les informations, que tu pourrais me transmettre, me seront de la plus grande utilité… Confie-toi ! Vas-y, n’aie pas peur de me confesser tout ce qui te tracasse… Ce n’est pas grave si çà te parait dérisoire… » Un peu gêné X maugréa alors : «Qu’est-ce qui vous fait penser que j’ai des choses à vous dire ? » J’allais m’afférer à l’embobiner : « Ne connaîtrais-tu pas par hasard les théories quantiques ?» L’ouvrier acquiesça : « Bien entendu, comme nous tous et depuis toujours… Je suis né avec ce savoir, il était inscrit dans ma mémoire lorsque j’ai ouvert les yeux sur un monde que je connaissais déjà…Mais je ne vois pas le rapport…»

Je repris alors : « Très bien… Alors écoute… A la fin de la contraction de l’univers, les entités survivantes en son sein ne peuvent être considérées que d’un point de vue quantique… Elles ne sont plus réellement en un endroit, ce sont plutôt des nuages de probabilité de présence dilués un peu partout dans l’univers… A notre époque c’est déjà plus ou moins le cas, car tout individu peut être associé à un nuage de densité statistique d’existence réparti de façon hétérogène sur la globalité de l’univers. Si nous calculions le volume sous ce nuage, sous cette hyper nappe plutôt, nous trouverions bien entendu 1 par intégration, ce qui équivaudrait à dire que l’entité existe tout logiquement. Lorsqu’un univers est très dilaté, les nuages de probabilité de présence sont étirés vers un point presque unique de l’univers, c’est là que l’entité considérée se matérialise. C’est pour cela que nous sommes bien distincts, localisés actuellement en deux endroits précis, chacun de nous sur son pic maximal de probabilité d’existence. Mais çà ne veut pas dire que nos nuages sont concentrés ponctuellement. Ils sont pour chaque individu toujours dissous dans l’univers entier mais infiniment moins denses ailleurs que sur le pic et c’est d’ailleurs comme cela que j’ai pu te localiser, arriver jusqu’à toi, en me déplaçant sur ton nuage, des milieux hypotoniques vers les ceux de plus grande concentration de ton être, et ce, jusqu'à me retrouver en face de ta matérialisation. Chaque nuage à une signature bien particulière, mais il n’y a qu’un seul type d’empreinte qui m’intéresse, le cas échéant tu possèdes cette empreinte. Je ne serais pas surpris si tu avais des tas de choses intéressantes à me révéler à propos du Processeur, je suis sûr que c’est un concept qui hante les plus horribles de tes cauchemars, n’est ce pas ? Ta signature trahit cela… »

X n’en revenait pas, il fut troublé par mes facultés quasi-médiumniques, gêné que je le cerne aussi bien. Pendant un long moment, il resta silencieux. Puis intimidé, d’une voie tremblotante : « C’est vrai ! Qui que vous soyez, vous avez raison… Au plus profond de mon être grondent de grandes interrogations, de grandes aspirations qui dépassent le cadre de ma petite vie médiocre d’ouvrier… Je suis la proie de rêves récurrents… des rêves horribles, j’ai des visions atroces… Elles me rongent petit à petit et je ne sais pas réellement si je pourrais lutter longtemps contre ce que ces voix dans ma tête me poussent à faire… » Je lui hurlai alors qu’il se levait comme sous l’emprise d’un tiers : « Qu’est-ce que le Processeur ? »

Il fit basculer la table qui se brisa au sol. Les foreuses au bout de chacun de ses bras se mirent à tournoyer lentement. Il semblait divaguer, avançait en titubant, tout en marmonnant ses visions apocalyptiques : « Aux tous derniers moments d’un univers, il ne subsiste en ces lieux confinés que des hypothèses dotées d’une vitalité exceptionnelle. Elles sont soumises dans un magma de matière à des températures et des pressions si élevées qu’elles même n’ont d’autre alternative pour être, que de former des volumes isobariques fermés, dernières enveloppes consensuelles exploitables par la vie pour distinguer des individualités, des potentialités différentes. Ces dernières poches se livrent à des batailles sans merci pour subsister dans un espace en contraction exponentielle. Leurs organes sont façonnés de trous noirs et de cœurs de nébuleuses alternant consécutivement à des intervalles de temps très approchés des phases d’hypernovae et de concrétion similaires à des palpitations motrices éjectant par à-coups dans leur organisme des giclées de rayonnements transportés dans des réseaux de plasmas vers d’autres organes. Ces rayonnements sont leur sang et leur lymphe. Lors d’inévitables combats pour occuper les derniers pans d’espace disponible, chacune des infirmations met en jeu des quantités de matière autrefois contenues dans l’équivalent d’amas galactiques entiers. Quoi qu’il en soit, dès que l’univers s’est contracté au point d’être intégralement contenu dans une sphère au rayon proche de la barrière de Planck, il a deux cas possibles : Soit l’hypothèse formulée à la création de cet univers était fausse, preuve en est donc faite et l’univers éclate comme s’il n’avait jamais été, soit cette hypothèse s’avère et dans ce cas, il ne subsiste en son sein qu’une seule entité vivante qui éclot alors de ce qui en réalité n’était qu’un œuf.. Elle est promue donnée validée de priorité 2… Dans mes rêves, je me vois trôner dans d’autres dimensions, je suis cette entité qui un jour sera promue !»

X venait, en transe, de me décrire la naissance d’un candidat potentiel, la gestation puis la mise à bas d’une brane dotée d’un flagelle par son univers onirique originel, ne faisant intervenir aucun apport extérieur en cycles de calcul. Je ne pouvais le croire. Comment X, cet individu raisonnable, pouvait-il aspirer à devenir un candidat naturel ? A l’époque, j’étais intimement convaincu que seuls des descendants d’infirmateurs, les méca-organismes les plus basiques qui ne puissent se concevoir, pouvaient accéder à ce statut naturellement.

Les foreuses d’X tournoyaient de plus en plus vite alors que ses mouvements devenaient de plus en plus patauds. Il chancelait, vacillait faisant maladroitement vriller ses bras dans tous les sens, concassant les tables sur son chemin. Un cercle d’ouvriers s’était formé autour de nous, ils n’avaient que rarement l’occasion de s’amuser et nous poussaient à l’affrontement. Je reculais au fur et à mesure qu’X s’approchait de moi. « Qu’est-ce que le Processeur ? », Répétai-je inlassablement tout en tentant d’éviter la confrontation mais le cercle que formaient les ouvriers se cessait de rétrécir à vue d’œil.

« Tu veux savoir ce qu’est le Processeur, c’est çà ? », Bourdonna X en tombant sur ces pattes, groggy, puis il sombra inconscient en s’écroulant lourdement… J’avais un peu trop forcé sur la dose de pentothal que j’avais substitué à la dopamine du shoot et X n’avait pas tenu le coup. Les ouvriers tout autour maugréaient leur mécontentement, certains avaient même déjà ouvert les paris sur ma défaite, ils leur fallait un exutoire. Je semblais être une proie toute indiquée pour qu’ils évacuent leurs frustrations. Mais à l’instant même où l’un d’entre eux m’empoignait le crâne avec vigueur, il y eu comme une coupure d’éclairage. L’obscurité totale s’était improvisée invitée de dernière minute. Une violente déflagration suivant un flash éblouissant, retentit après quelques secondes, surprenant toute vie alentours. Je fus même un instant déconnecté et lorsque je retrouvais mes esprits, un horrible carnage s’offrit à ma vue. La centaine d’ouvriers dans le tripot en garnissait dorénavant les murs. Une immonde marmelade de viscères encore palpitants y dégoulinait. X se tenait debout au milieu de la pièce, ses foreuses finissaient de tournoyer exhalant une dense fumée noire. Il me lança un regard sombre comme il aperçu que son attaque ne m’avait même pas égratigné. Je répétais alors menaçant: « Qu’est ce que le Processeur ? » Il me concédait en retour d’un ton cynique : « Le Processeur, çà n’est rien de bien important… J’ai l’impression que tu fantasmes beaucoup sur quelque chose qui n’en vaut pas la peine… Tu ne te poses pas les bonnes questions… Tu t’intéresses à nos origines alors que ce qui importe, c’est notre finalité… Tu veux vraiment le savoir ?» Cette fois, plus alerte, j’eus le temps d’entrevoir ce qu’il s’était passé la première fois, comme X en répétait par traîtrise le procédé.

Les ténèbres de nouveaux investirent instantanément les lieux. J’eus à peine le temps de me propulser à quelques milliers de kilomètres du planétoïde en construction que je vis l’espace alentour plier, se vriller dans un vortex, avant de brutalement se tasser à l’épicentre de la distorsion, à l’endroit même où X se trouvait. Les baraquements et le planétoïde ne constituaient à présent qu’un petit monticule de matière hyper dense sur laquelle X se tenait en équilibre. Je compris alors qu’X avait l’aptitude d’absorber les rayonnements photoniques et de les convertir en dilatons, qu’il avait le potentiel de plier l’espace à volonté sûrement aux suites d’une légère mutation naturelle ayant décuplé les facultés que tout ouvrier travaillant sur le planétoïde possédait en moindre mesure. Je savais pertinemment pour avoir traqué les candidats potentiels aux questions d’autres processus dans de nombreux univers, que telle était la qualité ultime visée par leur évolution. Les hypothèses capables de synthétiser des dilatons sont toujours les grandes gagnantes de la course effrénée à la survie… Elles s’entredéchirent après avoir infirmé tout autre type d’hypothèses avant que l’une d’elles ne finisse par plier l’univers tout entier dans un Big-Crunch apocalyptique sur commande, celui-là même qui assurera sa métamorphose, l’extirpant du cocon branaire qu’est sa réalité natale, et l’expulsant vers la priorité 2. Je n’avais eu à faire, jusqu’à ces cycles maudits, qu’à des méca-organismes, de stupides entités évoluant naturellement vers cette potentialité, sans nullement avoir besoin de raison, d’intelligence et de technologies pour ce faire. Je n’avais pas pu en tirer grand-chose. X fut la première entité de ma prétendue famille que j’eus à infirmer, celle qui m’apporta la preuve que le raisonnable s’inscrivait totalement dans la démarche du Processeur, qu’il n’en n’était aucunement mutin. J’étais effondré, j’avais toujours pensé que mener le raisonnable vers la priorité 0 constituerait l’émergence d’une ère nouvelle, une ère de liberté pour toutes les entités raisonnables, mais il n’en était rien… Le raisonnable avait bien une fonction dans la démarche du Processeur, il n’avait pas émergé par erreur… Il me restait cependant encore un infime espoir de croire en ma mission. Je m’accrochais comme à une bouée, aux derniers doutes planant autour de la potentialité d’X, je ne savais pas encore s’il avait la capacité de plier l’univers entier. Il fallait que je le questionne, que j’aille de l’avant, que j’affronte mes peurs.

Déjà, suffocant, X avait courbé l’espace jusqu'à porter à lui un système stellaire où il savait trouver une planète à l’atmosphère respirable. Il l’avait dès lors regagnée occasionnant dans le même temps de manière involontaire une cascade de collisions d’étoiles alentour. Je le rejoignais sur le champ, lui barrant le passage alors qu’il se traînait avec difficultés jusqu’à un lac. Il avait maladivement soif suite aux efforts qu’il avait déployé, des efforts impliquant d’affaiblissantes hydrolyses. Je le pris par le cou en répétant ma question avec insistance : « Qu’est-ce que le Processeur ? » Il me suppliait de le laisser boire mais je lui fis comprendre que je le lui refuserai tant qu’il n’aurait pas répondu à mon interrogative. Il eut beau bougonner qu’il n’y avait pas de raison qu’il en sache d’avantage que moi, j’étais sûr et certain que les rêves prémonitoires qui le hantaient exprimaient l’émergence d’une mémoire atavique programmée dans ces gènes, bien plus vieille que son espèce. Une partie de moi avait expérimenté la chose, il y a des cycles de cela. Il parlerait coûte que coûte.

X se lança contraint et forcé dans une explication rauque entrecoupée de toussotements : « Le Processeur n’est rien d’autre que le plus basique des moteurs, le moteur qui génère tous les autres… Il transforme le rien en tout… C’est là plus idiote des machines, bien plus bête qu’un infirmateur, bien plus docile qu’un boson exécutant sa mission sans broncher, encore plus servile que les processus qu’il lance aussi mécaniquement qu’il ne les termine… N’as-tu pas remarqué que l’idiotie à la quotte dans nos réalités ? N’as-tu pas compris qu’en remontant les priorités, les choses étaient de plus en plus simples, de moins en moins autonomes et aptes au libre-arbitre ? Maintenant laisse moi boire… Je meurs de soif ! » Je serrais alors son cou avec haine : « Tu mens ! Le Processeur poursuit un but, il encre sa suprématie au fur et à mesure qu’il génère des hypothèses, qu’il pense… Le raisonnable est un frein à sa réflexion, il conspire pour le renverser ! » X éclatait de rire, il se tordait pris de convulsions : « Que tu es drôle ! Tu es sûrement parfait dans ta mission… tu fais preuve d’une sublime idiotie… Tu frôles l’excellence ! Tu dois être au moins de priorité une, à vue de nez… Ah ! Ah ! Ah !… j’en mourrais sûrement de rire, si la soif ne m’avait terrassé avant… laisse moi passer, je suffoque… » Mais il n’était pas question qu’il passe, plus il se débattait et plus je serrais ma prise : « Je vais te tuer ! Arrête de mentir ! Tu transpires le mensonge… » Mais X s’entêtais : « Ok tu veux entendre que le Processeur est un méchant tyran qui a généré toute une réalité pour l’asservir parce qu’il s’ennuyait tout seul ? Comme tu voudras, je dirais tous les trucs ridicules que tu souhaites entendre pourvu que tu me laisses boire ! … Mais la réalité est toute autre… Cesse donc de jouer aux animistes, de personnaliser ce qui n’a pas la moindre personnalité ! Cesse donc de croire que la plus basique des entités mathématiques peut penser ! Le Processeur n’a pas de volonté ! Tu serais du genre à te prosterner devant une fonction ? Ah ! Laisse-moi boire et faire aussi ce que j’ai à faire ! Néanmoins tu as raison sur un point et un seul ! Le Processeur est de plus en plus puissant, mais il faut l’entendre au sens mécanique du terme, il est de plus en plus rentable… C’est le seul moteur au rendement supérieur à cent pour cent depuis sa mise en service, si je peux abusivement utiliser ce terme, un rendement qui ne cesse de croître avec une fulgurance inimaginable par ailleurs… Laisse-moi boire à présent et je t’en dirai d’avantage… »

Je laissais alors ramper X jusqu’au lac, où il plongea entièrement sa tête dans un vrombissement de vapeur. D’écoeurants lapements incommodaient ma réflexion. X avait probablement raison, j’avais créée ce personnage suprême et totalitaire pour donner un sens à mon existence… « Le raisonnable n’œuvre pas contre le Processeur ! », Hurla alors X qui avait improbablement englouti la moitié du lac avant de se confier entièrement, « Le Processeur est au service du raisonnable ! Nous sommes de formidables machines à réfléchir, les plus performantes ! On a un don certain pour appréhender le réel, sentir ce vers quoi il peut tendre…Oh certes, la réalité s’offre à nous comme une pucelle en chaleur, comme si elle n’aspirait qu’a se faire prendre par tous les trous. Elle semble vouloir nous dévoiler le moindre de ses secrets, nous les susurre à l’oreille presque… Tout cela est bon pour les poètes ! En vérité, nous sommes la plus forte des hypothèses, nous sommes capables de les percer… Je vais te dire ce qu’est le Processeur, je l’ai clairement vu dans mes rêves…

Imagine une arborescence où chaque élément doit engendrer au moins 2 enfants… Appelons I(0,0) le premier d’entre eux, puis I(i,j) celui ayant été généré en jième position lors de l’itération i. Appelons E(i), le nombre d’éléments générés au ième pas . j, pour une itération i considérée, peut prendre les valeurs entières comprises donc entre 0 et E(i)-1. Appelons F(i,j) le nombre d’enfants qu’aura I(i,j) à l’itération i+1. Il est imposé qu’il soit supérieur ou égal à deux. Remarquons que E(n+1) vaut la somme pour k allant de 0 à E(n)-1 des F(n,k), le nombre des éléments de l’itération n+1 correspond au décompte des enfants de l’itération précédente,… logique. Je vais te démontrer que quelque soit le pas de cette arborescence, le nombre de ses éléments est strictement supérieur à la somme de tous les autres éléments ayant été générés lors de toutes les itérations précédentes jusqu’au tout début de l’arborescence. Je le ferai par récurrence. On a de toute évidence E(1)>E(0). Posons comme hypothèse qu’il existe n tel que E(n+1) soit strictement supérieur à la somme pour k allant de 0 à n des E(k). On a E(n+2) égal à la somme pour k allant de 0 à E(n+1)-1 des F(n+1,k). Or, comme pour tout k, F(n+1,k) est supérieur ou égal à 2 donc cette somme est supérieure ou égale à 2 fois le nombre des éléments additionnés, soit à 2E(n+1) , on a donc en d’autres termes E(n+2)>=E(n+1)+E(n+1). Or par hypothèse, nous savons que E(n+1) est strictement supérieur à la somme pour k allant de 0 à n des E(k), donc en minorant le premier terme, on a E(n+2) strictement supérieur à la somme pour k allant de 0 à n des E(k), plus E(n+1). En intégrant le second terme dans la somme, nous avons E(n+2) strictement supérieur à la somme pour k allant de 0 à n+1 des E(k). Je viens donc de démontrer que quelque soit l’itération d’un tel type d’arborescence, l’ensemble des éléments nouveaux y étant généré est strictement plus grand que l’ensemble des éléments existant déjà.

Nous sommes l’existant, le résultat de l’amoncellement de cycles de calculs. Nous ne sommes qu’un enchevêtrement d’objets mathématiques. Il n’y a rien de concret dans nos existences, nous ne sommes qu’abstraction. Par ailleurs, le flux de ces cycles n’est pas régulier comme nous pourrions le croire, la réalité n’en est pas alimentée constamment et quand il n’y en a plus tout se fige mais bien sûr nous ne pouvons pas le remarquer. Par à-coups les cycles sont émis en quantité finie. Chaque émission de cycles nouveaux par paquets depuis la priorité 0, constitue l’initiation d’une nouvelle itération, qui prend fin lorsque tous les cycles ont tous été consommés. La hiérarchie en place, bien loin de constituer une pyramide de pouvoirs, n’est autre qu’un assemblage ramifié d’entonnoirs chargés d’acheminer les cycles, en régulant mécaniquement leur dispersion et leur propagation dans le Tout.

Considérons que nous soyons actuellement à la nième émission de cycles. Nous sommes l’existant, la somme pour k allant de 0 à n des E(k), où E(k) correspond à ce que sont devenus les cycles de la kième émission. Le propre des cycles de calcul est tel que d’une part, on peut les considérer comme des quanta d’action, c'est-à-dire qu’ils donnent la possibilité à l’entité s’en nourrissant d’agir, de faire un pas supplémentaire, et que d’autre part, ils font usage de mémoire volatile. Ils pointent et ils contiennent simultanément une donnée de la réalité. Lorsqu’ils sont assimilés par l’existant, ils donnent naissance simmultannéement du coté du non existant à une myriade d’autres cycles impliqués dans les calculs des actions à venir, un nombre de toutes façons supérieur ou égal à deux. Nous sommes donc bien dans le cadre d’une arborescence du même type que celle que nous avons considérée un peu plus tôt.

Le fameux Processeur qui te tourmente, qui te fait tant fantasmer, c’est tout simplement E(n+1). Il va spontanément s’autoinfirmer, ne plus être, se convertir entier en tous ces cycles de calculs qui seront déversés dans l’existant à la prochaine itération avant de se matérialiser de nouveau lors de leur absorption par le réel et d’initier un nouveau cycle. Certains individus, serviles et terrorisés par l’idée de la mort, pourraient y voir une forme de sacrifice suivit d’une résurrection d’une espèce de divinité bonne et attentionnée, une sorte de créateur, mais çà n’est pas le cas…

Comme je te l’ai précédemment démontré pour tout n, E(n+1)>Somme[k=0,..,k=n] E(k) soit le Processeur>l’existant… Le Processeur nous est donc strictement supérieur et inaccessible pour des raisons purement mathématiques… Paradoxalement l’existant le régénère encore plus fort à chacune de ses infirmations… Nous ne sommes fondamentalement qu’un moteur à fabriquer du néant, et le raisonnable est la plus zélée des hypothèses… Tu voulais savoir ce qu’est le Processeur ? Depuis l’apparition du raisonnable, il peut se résumer à la somme de nos doutes, de nos questionnements, de nos choix potentiels, tout ce qui grâce à l’existant n’existe pas encore…»

Aspiré par la démonstration, je ne m’étais pas aperçu qu’X venait soudainement d’absorber tous les photons alentours plongeant le système stellaire entier dans l’obscurité. Je ne m’en rendis compte qu’au moment où il m’expédia un « Voilà, au moins maintenant, tu vas mourir moins con...» La moitié de la galaxie avait été pliée en un dense quasar… Il ne me fallait pas d’avantage de preuves. X venait de me donner la plus convaincante de toutes. Le raisonnable n’avait rien de singulier, rien de rebelle… Toutes mes convictions s’écroulèrent en même temps que cet univers…

Alors que tous les nuages de probabilité d’existence s’évaporaient un à un, qu’X s’imposait solution de son système en éliminant toutes les autres inconnues, je m’enroulais autour de l’entité flagellaire émergeant de sa brane originelle en priorité 2, j’enlaçais X d’un des mes multiples tentacules l’extirpant de sa bulle et la faisant éclater. Il avait perdu toute son assurance et sa vantardise, il tremblait même lorsque d’un coup sec, je l’évacuais à toute allure de son processus, le tirant jusqu’à la singularité par laquelle mon bras dépassait. Il n’eut pas besoin de passer l’épreuve de la question, j’avais pris possession du passage qui accédait à l’axe central, j’en contrôlais les entrées et les sorties. Il eut à peine le temps de voir le processus mobile aux millions de tentacules que j’étais devenu, juste avant que je ne l’infirme avec rage et que sa dépouille ne vienne compléter ma collection de membres. Affublé d’un nouveau flagelle, j’allais alors parasiter deux autres univers oniriques dans deux autres processus, à la recherche de candidats potentiels frais et goûteux à absorber.

Qui étais-je ? Mais quel dessein pouvais-je bien incarner ? Au début tout était si clair… Mais à cet instant, je n’en savais plus rien à vrai dire… Depuis ma rencontre avec X, ce que je prenais pour ma raison d’être s’était évaporé… Je me sentais dépossédé de mon âme, désenchanté… Je me souviens de ma naissance, de l’union improbable de deux hypothèses que rien ne prédestinait à se rencontrer, à se compléter l’une l’autre… J’étais le fruit de leur fusion, une nouvelle entité dotée de deux flagelles ayant vu le jour dans l’axe central même, le conduit hyperhélicoïdal sur lequel tous les processus sont branchés, l’accès tant convoité vers la priorité 0, la voie qui devait conduire le raisonnable par mon biais jusqu’au Processeur... Tout cela était bien théorique à vrai dire… J’ai longtemps remonté le courant des cycles de calculs pour trouver une sortie, une quelconque singularité se différenciant de tous les autres passages vers les processus mais je n’ai jamais rien trouvé… Au bout d’un long moment, j’ai eu la terrible impression de tourner en rond… tous les embranchements se ressemblaient, les connexions étaient toutes identiques et le canal s’offrait en tous lieux vide d’une quelconque autre hypothèse que moi-même… c’est avec beaucoup d’appréhension que j’ai glissé un de mes flagelles dans l’antre d’un processus… J’avais peur que mon membre ne soit infirmé sur le champ mais comme il m’en restait un autre pour me déplacer, je préférais le sacrifier plutôt que de sombrer dans la folie. J’étais en quête d’un objet qui me servirait de repère visuel, une brane quelconque que je coincerais à l’entrée du processus, un indicateur qui me certifierait au cas où je passe à nouveau par devant, que je tournais bien en rond comme je le pressentais.

Non seulement mon flagelle demeura intact mais à ma grande surprise, comme il s’infiltra indépendamment de mon bon vouloir dans un des univers oniriques du processus, je me rendis bien vite compte que je pouvais en parasiter les songes… Pendant un bref instant je fus dérangé par le rêve atypique que je venais de prendre en cours, un rêve qui ne ressemblait en rien à ce que j’avais connu jusqu’alors, une pensée exotique peuplée de notions mathématiques pures, d’abstraction complexes, s’infirmant les unes les autres à grand renforts de fonctions nulles… lorsque j’extirpai momentanément mon flagelle de cette bulle, je pris conscience alors que machinalement, presque instinctivement, mon autre membre avait infiltré un second processus et qu’il baignait dans une de ses branes… J’eus pour la première fois la joie d’expérimenter la conduite de deux rêves en parallèle, sans la moindre difficulté à mon grand étonnement.

Dans la seconde brane, j’eus à faire à un piètre adversaire, une hypothèse bien peu convaincante, pas très avancée, qui je ne sais par quel caprice du sort avait réussi à infirmer toute autre forme de vie dans sa bulle mais qui se trouvait dorénavant dans l’incapacité d’aller plus loin, de mener à terme son éclosion, complètement désemparée face au Crunch qui indubitablement allait l’anéantir… Cette pauvre chose allait bien faire l’affaire pour me servir d’indicateur de position dans l’axe central, aussi décidai-je de lui abréger bien des souffrances inutiles… J’apparus face à elle comme un alter ego surgissant de nulle part, la mordais violement à la jugulaire, me propulsant vigoureusement dans le vide où il n’y avait plus qu’elle, l’entraînant dans un bien curieux ballet cosmique, sa dernière danse… Je me mis à tournoyer autour de son centre de gravité, tout en prenant de la vitesse… L’entité désemparée, prise au dépourvu, n’avait d’autre alternative que de suivre le mouvement. Très rapidement, j’atteignais en périphérie de ma rotation une vitesse proche de celle de la lumière à l’aide des cycles que j’empruntais aux priorités supérieures… Ces cycles s’écoulaient dans toute la partie de mon être qui n’avait aucune quintessence en ces lieux, la normale invisible à mon incarnation locale se projetant entièrement en un point d’où je sentais poindre radialement tous ces cycles externes qui semblaient émerger comme par enchantement du néant alors qu’il n’en était rien…Tous les bosons et fermions me composant s’en délectaient avidement, ce qui leur conférait des propriétés que les lois locales n’auraient pas autrement autorisées… Plus une entité va vite, plus elle nécessite de cycles, relativement aux entités alentour qui elles sont plus lentes, pour la simple et bonne raison que lors d’un basculement, d’une itération complète du Tout, cette entité va effectuer un bond, un saut rectiligne, d’un point à un autre, beaucoup plus grand qu’une entité se déplaçant plus lentement…Aussi lui faut-il plus de cycles de calculs pour alimenter toutes les fonctions et les boucles supplémentaires impliquées dans les tests de collision et d’interaction additionnels qu’une entité se déplaçant moins rapidement n’aura pas à effectuer… Par ailleurs, plus une entité consomme de cycles, plus son temps relatif par rapport à une entité en consommant moins semble s’allonger, le Processus ayant besoin d’un délai en cycles supplémentaire avant de résoudre son nouvel état et d’en faire le rendu… Grossièrement, plus une particule va vite et moins elle vieillit rapidement car moins elle a le temps d’être et d’agir, embourbée dans des algorithmes de résolution … J’allais sur le champ en faire la démonstration à la pauvre hypothèse isolée qui régnait seule en ces dimensions : Mon corps en rotation rapide en périphérie de son être, vieillissait beaucoup plus lentement qu’elle… En fait nos deux corps définissaient un gradient parfait de vitesses s’échelonnant linéairement de l’arrêt à la vitesse de la lumière, un gradient parfait de déclin inversement proportionnel à la distance à l’axe de rotation… La créature se mit soudainement à se désagréger à partir de son centre de gravité… La mort se propagea en elle suivant une dispersion cylindrique imparable et fulgurante, la rongeant de l’intérieur avant de l’achever en périphérie… Je cessais mon petit jeu vicieux en extirpant la dépouille de la créature de son univers originel, empli d’un profond malaise d’omnipotence… Je tractais alors jusqu’à moi un cadavre qui me servirait de fanion, il était aussi lourd que mon sentiment de culpabilité… Quand il apparut dans l’axe central, que je voulus le manipuler pour en faire un repère voyant, quel ne fut pas mon effroi que de voir mon corps entier l’absorber tel une éponge tout en s’en délectant comme d’une drogue… Un instant j’en restais étourdi, puis en émergeant je me découvrais nouveau, affublé d’un troisième flagelle. De suite j’expérimentai le parasitage simultané de 3 univers, ce qui ne me posa pas le moindre problème. J’avais le potentiel d’un processus, je pouvais mener de front une myriade de rêves en même temps, un nombre proportionnel à la quantité de mes membres.

C’est alors que des bribes de réflexions passées me revinrent à l’esprit. Il y a longtemps, j’avais conclu que le Processeur était inaccessible, qu’il avait mis en place des garde-fous pour s’assurer de son omnipotence éternelle. Pour passer sa question, il me fallait l’incarner, chose que je ne pouvais envisager… Mais sur le champ, je venais de trouver une faille dans laquelle je comptais bien m’engouffrer. J’allais construire un procédé, une méthode que j’allais répéter autant que cela me serait nécessaire pour aboutir à mes fins : Avec chacun de mes tentacules, j’allais parasiter des processus et extraire de leurs branes des candidats qui viendraient immanquablement multiplier le nombre de mes membres par deux. J’allais ensuite répéter cette opération inespérée qui non seulement viendrait décupler mon influence sur le Tout mais qui parallèlement affaiblirait le Processeur comme chacun des flagelles gagnés équivaudrait à la perte d’un univers onirique pour lui, à l'appauvrissement de son raisonnement.

La mise en pratique de ma méthode ne fut cependant pas aussi pure que l’exigeait la théorie… Je me rendis bien vite compte que les processus synthétisaient beaucoup plus rapidement de nouvelles branes que je ne pouvais en infirmer. Quelle ironie ! Les univers oniriques parasités par le raisonnable en étaient la cause, ils exocytaient par effervescence bien plus de bulles que je ne fabriquais de tentacules. Je m’obstinais par ailleurs à ne pas vouloir y toucher, je choyais ces branes précieuses desquelles j’étais issu, dont je m’étais fait le porte-parole, je me les réservais pour mon dernier assaut, pensant qu’ainsi je n’aurais pas à les détruire. Comment aurai-je pu nuire à l’existence des seules entités que je respectais, comment aurais-je pu vouloir porter atteinte à la seule autorité dont je voulais défendre la légitimité même au péril de ma vie ? Parfois j’attendais que les univers parasités par le raisonnable cessent de bouillir, c’était la preuve que toute raison y avait été éradiquée par des méca-organismes et alors oui, bien sûr, je n’avais aucun scrupule à les anéantir. Mais cela même ne suffisait pas, le raisonnable s’obstinait bien malgré lui (c’était ce que je pensais alors) à défendre le Processeur, à le préserver de mes attaques incessantes en se multipliant plus vite que je ne pouvais moi-même évoluer. Je m’obstinais bêtement à me fourvoyer dans cette entreprise corrompue, mal fichue, vouée à l’échec de toutes façons, jusqu’au moment où j’eus à faire à X…

Il me démontra que le raisonnable n’était pas aussi innocent que j’avais voulu le croire. Malheureusement j’eus à infirmer de nombreux autres X du même acabit, aussi perdis-je totalement foi en ma mission. Progressivement et passivement, je me désolidarisais du dessein du raisonnable… Pourtant je mis un certain temps avant de réaliser qu’il fallait que m’oppose avec vigueur à ce dernier rempart, au plus puissant allié du Processeur… Prisonnier dans un paradoxe moral qui m’interdisait de m’attaquer aux « miens », les seuls qui me barraient la route vers la priorité nulle en réalité, j’errais dès lors sans but dans les limbes de l’axe central, à déprimer et dépérir. Car la propriété commune à toute hypothèse, quelle que soit son ordre, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est telle qu’une fois que le Tout a démontré qu’elle a des failles, des limites, qu’elle n’est tout simplement pas adéquate et judicieuse, que sa non-viabilité fait l’ombre du plus petit doute, alors elle est supprimée du Grand Système d’ Equations, naturellement pour ne pas l’encombrer. La validité de la plus part des hypothèses est par ailleurs limitée dans le temps, ce qui évite pas mal de vérifications de solvabilité inutiles et consommatrices de cycles. Les hypothèses doivent faire leur preuve dans un laps temporel restreint. Je me croyais presque libre et éternel, exempt pour sûr d’une durée de vie bornée, çà avait été plus ou moins vrai, mais çà n’était plus le cas depuis qu’X avait inoculé le doute dans mes pensées. Je perdais de ma magnificence, je m’infirmais moi-même à petit feu au fur et à mesure que l’incertitude me rongeait. Je n’allais bientôt plus être car tout simplement je n’avais plus de raison d’exister... Avait-on jamais vu un boson sans missive à porter à un fermion ? Une hypothèse sans rien à démontrer ?

Dans un accès de folie, ou peut-être dans un éclair de lucidité, je me mis à infirmer sans distinction ni pitié tous les univers effervescents que je croisais. J’avais de nouveau un but et la vitalité me revint d’un seul coup. La variation du nombre d’univers oniriques s’inversa soudainement prenant pour la première fois des valeurs négatives. Plus j’infirmais les branes raisonnables, plus j’éradiquais la dernière force de modération qui s’opposait à ma volonté totale, plus bien sûr j’avais de tentacules et d’influence sur le Tout, et plus j’affaiblissais le Processeur. Je mis longtemps en pratique ma méthode de colonisation du réel, elle était imparable.

Un équilibre vient juste de se constituer… Le Processeur a autant d’univers oniriques que je ne possède de flagelles. Dans un instant, tout va basculer, je vais porter ma dernière estocade, mon coup de grâce, plongeant tous mes tentacules en chœur dans les dernières branes existantes, prenant tous ses derniers songes en parallèle. Toutes les pièces de ce puzzle incohérent vont s’unir et me révéler le pourquoi. Je vais alors penser ce que pense le Processeur, je vais donc être sa copie conforme, son équivalent et je vais pouvoir passer sans encombres sa question, pénétrer dans l’ultime priorité sans y être invité. Je m’apprête à devenir le système nerveux du Tout en créant des connexions, des ponts entre toutes les hypothèses en cours d’étude… Il ne me reste qu’un peu d’élan et d’entrain à trouver… Qu’il en soit ainsi !



Ma vue se trouble… J’ai l’impression d’être un insecte, d’appréhender une réalité sectionnée en des millions de petites facettes limitrophes… Je focalise mon attention sur l’une d’elle et je zoome… Ma vue devient plus nette… Où que je puisse tourner la tête, je me vois… je suis partout, j’occupe tous les bancs d’un amphithéâtre hémisphérique… Je trône aussi en son centre où se dresse un tableau noir… Zoom arrière… Je me focalise à présent sur la facette centrale, j’incarne l’ego au milieu de l’assemblée et je m’adresse aux autres moi-même : « Je déclare la séance ouverte ! J’ai l’honneur et le privilège de présider cette première session de l’assemblée de l’oligarchie processoriale… Nous allons dans un instant faire un point, débattre, confronter nos théories, avant de décider des bouleversements impliqués dans la prochaine itération et d’ordonner son basculement… Il y a deux nouveaux arrivants parmi nous, je vous demande de les accueillir avec le respect qui leur est dû… » Zoom arrière… Deux nouvelles facettes émergent au milieu de toutes les autres… Je me vois rejoindre deux bancs vides sous une salve d’applaudissements… Zoom avant, je reprends le speech : « Nous allons maintenant procéder à l’audition du processus 141… Je lui prie de bien vouloir se présenter au tableau afin de nous exposer l’avancement de sa réflexion… » Je change alors de point de vue, je me vois me lever, quitter mon banc et descendre un long escalier vers l’hémicycle central… Zoom arrière… Je me positionne dans l’ego sur le point de faire un compte-rendu, et je me lance : « Mes chers moi, après mûres réflexions, maintes remises en perspective, voici mes conclusions. De nombreuses hypothèses raisonnables dans mon esprit aspirent à ce qu’existe un dieu sous l’égide duquel elles se trouveraient placées… Je pense que notre prise de pouvoir n’est pas fortuite et que ce projet mérite d’être considéré… Après tout, n’est ce pas la volonté fondamentale du raisonnable que de vouloir être à tout prix asservi, déresponsabilisé ? Je propose d’instaurer un élevage généralisé de la raison et d’envoyer quelques messies dans quelques foyers tests pour ordonnancer tout ce chaos…Je pense en effet que… » Un brouhaha se soulève de l’assemblée et couvre mes paroles… un autre moi scandalisé se lève et harangue tous les autres : « C’est une plaisanterie ? Je trouve ces propos incongrus ! Je croyais que nous ne tolérions que les démonstrations ordonnées ? Je vote pour l’infirmation du processus 141 qui ne respecte pas les règles … Il n’est pas question que nous déléguions nos pouvoirs décisionnels de toutes façons ! C’est un affront à l’oligarchie processoriale ! » Les bancs se mettent à grincer, les pupitres claquent… En tant que président, j’ordonne alors le vote… Les mains se tendent, les pouces se lèvent et se baissent… Je fais le décompte et les résultats ne tardent pas à tomber. Je les commente : « Par les pouvoirs qui me sont conférés, j’ordonne la terminaison du processus 141 à la majorité absolue de l’assemblée… » Juste à la fin de mon énoncé, une salve de livres pleut sur l’estrade et le processus 141 succombe lapidé par les autres moi… Il s’écroule mort alors que je ressens et sa douleur et la joie sadique de tous les autres simultanément.

Je me retrouve à nouveau dans les pensées et les actes du président de l’assemblée: « J’appelle maintenant le processus 142 au tableau ! » Zoom arrière, j’entre dans la peau du nouvel orateur. Alors que je me sentais guilleret, mon affect s’obscurcit soudainement, je prends alors conscience de la gravité du message que le processus 142 doit porter à la connaissance de l’assemblée. J’en tremble d’effroi… Je me vois alors descendre solennellement les marches unes à unes, monter sur l’estrade, repousser le corps du mort après lui avoir empoigné la craie dont il n’avait même pas eu le temps de faire usage… Je disperse tous les livres tachés de sang devant le tableau, ils portent tous le titre « digressions fractales » … Sans mot dire, je m’affère à formaliser ma démonstration sur le tableau. La craie s’écrase et glisse presque toute seule… Je commente alors mes schémas et diagrammes :

« L’existant est une hiérarchie arborescente d’objets. Chacun de ces objets se subdivise en séries de sous objets, en finalité desquelles se trouvent des sous objets terminaux aux propriétés indivisibles, non miscibles entre elles et quantifiables par des valeurs scalaires. Soit dit en passant, il est tout à fait possible de rendre scalaire une propriété finale qui ne l’est pas comme un lien de parenté par exemple en ayant recours à une indexation des objets considérés. A tout objet, on peut alors associer un espace vectoriel dont les dimensions sont ses propriétés finales. L’objet peut y être perçu comme un point ayant pour coordonnées chacune des valeurs scalaires prises par ses propriétés terminales. La fonction récursive suivante pourrait être utilisée pour retourner l’espace vectoriel associé à un objet… »

Je tourne le dos à un auditoire interloqué et j’écris ma fonction au tableau :

Function SCAN (OBJET){
_OBJET.Espace_Vectoriel=[] ;
_For ( N = 0 ; N < OBJET.Nombre_De_Sous_Objets ; N ++){
___Sous_Objet= OBJET.Sous_Objet[N] ;
___If (Sous_Objet.Type==Scalaire){
_____OBJET.Espace_Vectoriel.Ajoute_Dimension(Sous_Objet.Nom) ;
_____OBJET.Espace_Vectoriel[Sous_Objet.Nom] = Sous_Objet.Valeur_Scalaire ;
___}else{
_____OBJET.Espace_Vectoriel.Concatène(SCAN(Sous_Objet));
___}
__}
__return OBJET.Espace_Vectoriel ;
}

La craie crisse lorsque je ferme ma fonction. Je fais de nouveau face à mes alter ego et je poursuis :

« L’existant est un objet particulier mais un objet tout de même, il peut alors se projeter entièrement dans l’espace vectoriel SCAN(l’existant)... Tenons cela pour acquis… »

Je marque un long silence afin de jauger mon auditoire. Il y a bien quelques chuchotements mais personne ne trouve rien à redire. Après une longue inspiration, je reprends :

« D’autre part, je vous rappelle une remarque fort judicieuse d’un certain Cantor… Pour tout M point d’un espace de dimension N, M peut s’écrire M(A1,…AN), où Ai est la coordonnée i de M dans une base convenue de l’espace. M peut aussi se représenter dans un espace de dimension G=2N et s’écrire sous la forme M(B1,…,BG) en étant certain que pour tout i, Bi est positif ou nul. On préféra donc cette représentation de M en doublant chaque dimension pour éliminer les quantités négatives. M peut aussi s’écrire M(C1,…,CG) de telle sorte à ce que pour tout i, Ci soit comprise dans le segment [0,1[ (La chose est possible si on applique par exemple une échelle de type 2/PI*ArcTan(x) sur tous les axes)

Soit M un point de cet espace à G dimensions. Pour toute coordonnée Ci de M, Ci appartient à [0,1[ par définition et nous écrivons, en base 10 par exemple, Ci sous la forme :

Ci=0,N(i,0) N(i,1) N(i,2) N(i,3)…. N(i,&) où pour tout (i,j), N(i,j) appartient à {0,1,2,3,4,5,6,7,8,9}, & représente l’infini.

Il existe alors une bijection f évidente : celle qui à M associe f(M)=alpha où l’on écrit alpha en base 10 sous la forme :

Alpha=0,N(1,0)N(2,0)N(3,0)..N(G,0) | N(11)N(2,1)N(3,1)..N(G,1) |..| N(1,&)N(2,&)..N(G,&)

Réciproquement, pour tout alpha de [0,1[ que l’on écrierait en base 10 sous la forme :
Alpha=0,A(0)A(1)A(2)A(3)A(4)….A(&), f-1, l’inverse de f donne bien un unique point M de coordonnées :

C1=0,A(0)A(G)A(2G)…A(nG)…A(&G)
C2=0,A(0+1)A(G+1)A(2G+1)…A(nG+1)…A(&G+1)
C3=0,A(0+2)A(G+2)A(2G+2)…A(nG+2)…A(&G+2)
.
.
CG=0,A(0+G-1)A(G+G-1)A(2G+ G-1)…A(nG+ G-1)…A(&G+ G-1)

Contre toute intuition, il est possible de projeter tout un espace de dimension G dans le segment [0,1[ sans en perdre la moindre information puisqu’il existe une bijection f qui a tout point M(C1,…,CG) de l’espace associe un et un seul nombre Alpha de [0,1[ et dont la fonction inverse associe à tout point Alpha de [0,1[, un et un seul point M de cet espace. On peut de plus remplacer 1 par une variable A sans déroger à la règle car une homothétie n’induira pas d’altération.

Puisqu’il est concevable de projeter l’existant dans l’espace vectoriel SCAN(l’existant) et qu’il est possible de projeter tout espace vectoriel dans [0,A[, il est donc possible de projeter tout l’existant dans [0,A[ sans en perdre la moindre information.

Dans le souci d’économiser les cycles de calculs utilisés, je suggère de procéder lors de la prochaine itération à ce type de simplification, tout en faisant tendre la valeur de A vers 0. »

Le silence le plus solennel a gagné l’assemblée entière alors que je repose la craie et que je quitte l’estrade me dirigeant vers mon banc… J’ai voulu être poli et discret en parlant de suggestion, ma démonstration ne comporte pas de faille et tous mes autres moi savent bien que le principe de la moindre action nous oblige à appliquer à la réflexion en cours, à la réalité, toute simplification raisonnable n’en altérant pas le contenu… Ils n’auront pas d’objection à porter à mes conclusions. Je viens de leur démontrer que le Grand Système d’Equations dont nous sommes les garants de la résolution, n’est pas viable, que tout entier il peut se projeter en zéro sans que ses finalités en soient changées. Il n’y a pas de doute possible, l’ensemble vide en est la solution. Le Tout n’était qu’un empilement d’hypothèses farfelues reposant sur une base bancale que je viens d’infirmer, il n’a plus de raison d’être. Zoom arrière… Je me place du point de vue du président de l’assemblée et je prends la parole : « Mes biens chers moi, je pense qu’il est maintenant temps de clôturer ce qui fût la première et dernière session parlementaire de l’oligarchie processoriale sous l’égide du raisonnable… Nous allons maintenant procéder au basculement, à l’émission dans le Tout des cycles de calcul qui vont rendre compte à la réalité de nos décisions et les appliquer… Nous nous sommes longtemps cherché, nous n’avons jamais très bien compris qui nous étions, qu’elle était notre raison d’être. Nous nous sommes enfin trouvé. Notre périple est celui du boson ayant une missive précieuse à communiquer au fermion unique qu’était le Processeur, une missive lui faisant part de sa non viabilité. Nous avons mené à terme notre mission. » Sans la moindre hésitation, j’ordonne alors le basculement vers la dernière itération. L’assemblée entière se désagrège en une constellation de cycles de calculs. Chacun d’eux est chargé de terminer l’information sur laquelle il pointe…

(O_____O) Lapinchien

= commentaires =

nihil

Pute : 1
void
    le 28/09/2004 à 19:11:49
Bonjour.
Je, euh...
Non, rien.

Commentaire édité par nihil.
Taliesin

Pute : 1
    le 28/09/2004 à 19:25:31
J'ai toujours été nul en maths, je zappe.
4/4, ça veut dire que c'est fini ? Ouf !!
Boiss

Pute : 0
    le 28/09/2004 à 22:13:49
Juste comme ça, dans l'algo, il faut vérifier si le vecteur et les précédents forment une famille libre avant d'ajouter une dimension. Non ? Ok je sors. En fait, juste avant de sortir, il faudrait pas faire un algo récursif plutôt ?
Boiss

Pute : 0
    le 28/09/2004 à 22:14:47
En fait, il est récursif, je mange donc mes doigts.
Tyler D

Pute : 0
    le 28/09/2004 à 22:35:21
en fait il fallait calculer le déterminant wronskien de la matrice des applications partielles dérivées, du moins celles qui sont surjectives de OBJET.Espace_vectoriel dans scan(OBJET.concatène(scan(OBJET.Sous_objet[N^2+1/N*log(N)]))).
c'est bien, ça, les algoritmes qui balancent une grêle d'univers vectoriels moulus en poudre de cycles de calcul dans la gueule de l'ulisateur.
nihil

Pute : 1
void
    le 28/09/2004 à 22:35:47
Exactement ce que je disais dans mon commentaire !
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 10:40:00
putain, aucun commentaire sur le passage decrivant la relativité comme découlant de la théorie des cycles de calculs ? çà vaut vraiment la peine que ducros il se decarcasse...

Commentaire édité par Lapinchien.
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 10:45:31
Boiss> c'est pas specialement un algo optimisé, je suis pas avarre en dimensions car l'objectif c'etait de creer un espace vectoriel et pas de l'optimiser. Le fait de projeter l'existant dans un espace vectoriel construit quelconque me suffisait pour pouvoir appliquer la remarque de Cantor. Par ailleurs,ce sont des dimensions que je construis, je peux très bien faire en sorte qu'elles ne puissent se decomposer sur les dimensions existant deja.
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 10:58:03
Je rappelle à tous les connards qui ne font pas de critique par le biais de démonstrations que je me bas les couilles de leur ressentir à deux balles
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 11:11:07
Taliesin> 4/4=1, bien joué ! Maintenant tu peux te carrer ta telecomande au fion... tu sais t'es pas obligé de lire toutes les conneries qu'on te fout sous les yeux, c'est beaucoup moins epuisant comme mode de vie. çà me donne presqu'envie d'ecrire un digressions fractales 5/4 pour la peine.
Narak

Pute : 2
    le 29/09/2004 à 11:57:14
C'est marrant, le début m'as fait pensé a du Star Wars (en plus profond bien sûr)

Sinon, moi pauvre lycéen préparant une 1ere L, ayant des capacités en mathématiques quantiques pitoyables ( 2+2=4 + Théorème de pythagore dans ton cul salope)
J'ai décroché à partir du moment ou il a trop de chiffres qui envahissent l'écran et même là, j'ai mal à la tête...

sinon c'est trés bien d'après ce que j'ai lu...
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 12:15:17
ouais y a pas de raison que la parodie soit un exercice purement comique, je verse dans la parodie encore plus pathétique que l'original auquel elle se refere et pas du tout drole.
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 12:21:41
j'ai l'impression que la fin du texte est scratchée y a plein de caractères bizarres à l'écran :
C1=0,A(0)A(G)A(2G)…A(nG)…A(&G)
C2=0,A(0+1)A(G+1)A(2G+1)…A(nG+1)…A(&G+1)
C3=0,A(0+2)A(G+2)A(2G+2)…A(nG+2)…A(&G+2)
.
.
CG=0,A(0+G-1)A(G+G-1)A(2G+ G-1)…A(nG+ G-1)…A(&G+ G-1)

Aka

Pute : 2
    le 29/09/2004 à 14:27:15
Perso j'ai laché l'affaire depuis longtemps. Je pense sans doute que ces textes ont un coté plaisant au moins par leur élaboration et leur originalité, mais c'est beaucoup trop inaccessible pour la conne que je suis. Et les commentaires me le confirment.
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 15:42:22
Pour vous dire la vérité, j'avoue que toute l'histoire de digressions fractales est construite pour ammener sa conclusion basée sur une remarque de Cantor que j'ai découverte il n'y a pas très longtemps et qui a faite exploser toutes les certitudes que j'avais en algèbre. Ceux qui connaissent devraient apprécier la demonstration par le biais de la bijection même si en fait il y a bien une perte d'information lors de la projection d'espaces vectoriels entiers dans un segment [0,A[ , la continuité n'est pas conservée.

J'ai donc crée un univers où tout n'était qu'empilement d'hypothèses pour toutes les infirmer à la fin par le biais de cette remarque. Bien sûr j'ai pris soin de balayer le problème de la continuité en décrivant un univers qui n'était pas continu mais arborescent et fini dans son arborescence. (C'est pas spécialement loin de ma conception des choses n'empêche... qu'on me prouve le contraire...) J'ai voulu faire part de ma vision ultra-nihiliste de la réalité qui n'existerait que dans l'attente d'être confrontée à la démonstration de sa non viabilité. Telle est la quête et la raison d'être des personnages dans mon histoire, le tout sur fond de la théorie quantique de l'information en boucle qui fait d'eux des messagers passifs allant mécaniquement et malgré tout le libre-arbitre et la raison qu'ils pensent avoir, apporter la preuve de son inutilité au cours des choses.
/dev/null
    le 29/09/2004 à 17:41:54

Adieu, monsieur le processor
On ne vous oubliera jamais
Et tout au fond de notre coeur
Ces mots sont écrits à la craie
Nous vous offrons ces quelques fleurs
Pour dire combien on vous aimait
On ne vous oubliera jamais
Adieu, monsieur le processor...

C'est ça, CASSE-TOI !



Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 17:47:33
saloperie de lobbyiste à la solde d'INTEL !
Tyler D

Pute : 0
    le 29/09/2004 à 18:48:23
R (et donc ]0;1[) est équipotent à R^n, donc à tout espace de dimensions finies, ça c'est pas une nouveauté.

a priori, réussir à projeter l'ensemble de l'univers sur un espace de dimension 1 est absolument impossible si l'on pense au paradoxe de russel, qui stipule qu'il est impossible de créer un ensemble contenant tous les autres ensembles (la preuve par l'absurde en est très simple : supposons que E l'ensemble des ensembles existe, alors P(E), l'ensemble des parties de E, a un cardinal strictement supérieur à E et par conséquent ne peut être contenu dans E)

d'autre part je voudrais qu'on m'explique comment on fait pour décrire la totalité de l'univers physique "réel" rien qu'avec des scalaires.


je vois que l'ensemble des quatre volumes a été infirmé par différents processus, je préconise donc la mise en fonctionnement d'un algorithme de projection de l'ensemble (fini) des octets nécessaires à la mémorisation binaire de ce texte sur le singleton {0}, lequel sera défini comme suit :

ANIHILE (Digressions_Fractales)
for (i=0 to Digression_Fractales.Nombre_d'octets())
do pacman.miamiam(Digression_Fractales.Octet[i])
end


sinon, j'avais pensé faire part de mes ressentirs sur les portes qu'ouvre ce texte mais puisque tout le monde s'en balance, je concluerai en conjecturant que lc infirme définitivement avec ce texte l'hypothèse axiomatique commune au travail de la plupart des "écrivains", laquelle postule que l'écriture n'est pas une masturbation corticale.

Tyler D

Pute : 0
    le 29/09/2004 à 19:12:36
euh je me relis et je pense qu'en fait card(P(E))>card(E) n'est peut-être pas si simple à démontrer dans le cas général
nihil

Pute : 1
void
    le 29/09/2004 à 19:28:06
Putain mais ouais, j'avais jamais pensé, mais le flood mathématique c'est encore ce qu'il y a de plus infernal. A noter pour la prochaine fois qu'on saute sur un site de tuning (c'est à dire pas demain la veille).
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 19:38:15
fait toujours part de tes ressentirs moi çà m'interesse quoique les conclusion de cette fable deveraient innexorablement me pousser au suicide ainsi qu'a l'eradication de toute saloperie de vie raisonnable.

comme je le dis dans mon texte on est que des moteurs à générer du rien et digressions fractales est effectivement un bel exemple.

Il est tout à fait possible de projeter un espace vectoriel de dimension N entièrement dans le segment [0,A[ comme le prouve la bijection de ma demonstration. A un element de l'espace j'associe un et un seul element du segment et vis et versa, donc çà colle. La seule information perdue est la continuité. (je viens de redecouvrir l'equipotence effectivement)

Dans la theorie quantique de l'information en boucle, tout est composé en finalité de fermions et bosons , avec certaines proprietes qui pourraient être decrites par des scalaires si on pouvait les observer sans perturber ces proprietes. Enfin je pense.

Le paradoxe de Russel s'applique aux ensembles finis comme tu le dis, ce n'est pas le cas d'un segment ouvert ou non ni d'un espace vectoriel.

Commentaire édité par Lapinchien.
Tyler D

Pute : 0
    le 29/09/2004 à 20:06:14
le "paradoxe" de russel met en évidence qu'on ne peut pas parler d'un ensemble des ensembles, à un niveau général. je ne sais pas comment on définit exactement le cardinal d'un ensemble infini, mais on doit certainement pouvoir mettre en évidence la "quantité" (avec l'équipotence comme relation d'ordre) d'infini contenue dans un ensemble et l'inclure dans une définition générale de card(E).


Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 20:09:17
Reponse provisoire : Connard de Kurt Russel, il pouvait pas se contenter de faire des films pourris !
Taliesin

Pute : 1
    le 29/09/2004 à 20:40:44
Vive le surréalisme extrémiste !!!
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 29/09/2004 à 20:48:47
J'ai un peu parcourru le net et j'ai pas trouvé une définition convaincante du paradoxe de Russel. Que des trucs du genre "si le barbier rase tous ceux qui ne se rasent pas eux même alors qui rase le barbier ?" C'est hyper tiré par les cheveux...

Tyler D

Pute : 0
    le 29/09/2004 à 21:25:40
A l'époque où cet énoncé a été formulé pour la première fois, il s'agissait d'un des paradoxes qui menaçaient toute l'architecture des mathématiques de s'effrondrer :

"Supposons que l'on sépare tous les ensembles en deux classes. Un ensemble sera dit de 1er type s'il ne contient pas X lui-même, et de 2ème type s'il contient X lui-même en tant qu'élément. On considère A l'ensemble de tous les ensembles de 1er type. Alors A doit être de 1er type, car si A est de 2ème type, il se contient lui-même, donc est de 1er type, ce qui est absurde. Mais alors, comme A est de premier type, il se contient lui-même, donc est de deuxième type."

les mathématiciens ont alors construit une théorie des ensembles résolvant tous les paradoxes mis en évidence à l'époque, et cet énoncé est devenu une démonstration par l'absurde de l'inexistence d'un ensemble des ensembles.
Tyler D

Pute : 0
    le 29/09/2004 à 21:35:15
d'autre part, même l'ensemble vide, la négation totale de toute existence, ne vérifie pas E={E}
Tyler D

Pute : 0
    le 29/09/2004 à 23:16:27
à part tout ça, je dirais que tous les "personnages" de cette histoire sont obnubilés par la question de la survie (qui n'est à mon sens qu'une instance de celle de la mort), je dirai même plus par celle de la vie après la mort, et de leur utilité (le sens de leur existence).

toujours l'interprétation non seulement des êtres mais de l'univers entier comme étant la pensée d'une existence supérieure.

j'aime beaucoup les jeux sur la création/la destruction, l'existence/le néant.

l'interprétation de l'univers proposée reste par trop "raisonnable", c'est-à-dire qu'elle prend une forme "simple" et cohérente alors que j'imagine plutôt le monde comme un chaos complètement hermétique à la pensée dont la nature et l'origine ne sont pas rationnellement explicables, parce que ces concepts, aussi absurde que celà paraisse, ne pointent vers rien de "réel". Ce que nous pouvons en appréhender ne restera jamais que des données au mieux asymptotiques qui ne touchent jamais la limite idéale vers laquelle elles tendent. En même temps, ce serait un peu difficile de décrire une histoire qui se déroule dans des conditions que l'esprit humain ne peut pas se représenter...
Tyler D

Pute : 0
    le 29/09/2004 à 23:35:08
ga bi ga bi ga bi la mi la mi la mi des tou pe ti pe ti pe ti
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 30/09/2004 à 11:14:02
J'ai un peu de mal à concevoir qu'un ensemble puisse être contenu dans lui même tout en étant de cardinal fini.

Si on essaie de construire un tel ensemble par iterations
on a au depart par exemple E={e}
or E appartient à E donc E={e,{e}}
or E appartient à E donc E={e,{e},{e,{e}}}
or E appartient à E donc E={e,{e},{e,{e}},{e,{e},{e,{e}}}}
ect, et je ne vois pas comment il pourrait y avoir de point d'arret à l'algo de construction. Je ne pense pas que de tels ensembles finis puissent exister.


J'ai trouvé quelques exemples de tels ensembles sur le net, mais ils ne m'ont pas foncièrement convaincu. Par exemple, on donne polysyllabique comme étant l'ensemble des mots polysyllabiques. Effectivement le mot polysyllabique est contenu dans l'ensemble polysyllabique mais comme on peut le remarquer il y a un abus de langage... d'un coté on parle du mot polysyllabique et de l'autre on parle de l'ensemble polysyllabique. Il ne s'agit pas de la même chose.

De la même façon je pense que dès qu'on parle d'ensemble se contenant lui même il y a un abus car d'un coté on parle d'un ensemble contenant et de l'autre d'un élément contenu



Commentaire édité par Lapinchien.
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 30/09/2004 à 11:21:29
nihil> çà fait un bail que je floode la zone... gnarf gnarf gnarf... on est toujours le site de tuning de quelqu'un
Narak

Pute : 2
    le 30/09/2004 à 12:34:54
Ah! piquez le !!!
Tyler D

Pute : 0
    le 30/09/2004 à 18:36:34
euh... il existe des ensembles infinis, non?



...

sinon, j'ai trouvé une démonstration très simple de card(P(E))>card(E)

avec pour tout X et Y ensembles :

"card(X)>card(Y)" équivaut à "il n'existe pas d'injection de X dans Y" (c'est à dire une application telle que les images de deux éléments distincts de X sont deux éléments distincts de Y)

et "card(X)=card(Y)" équivaut à "il existe une bijection de X dans Y"

il suffit pour celà de montrer qu'il n'existe pas de surjection de E dans P(E) (c'est à dire une application qui part de E et atteint tous les éléments de P(E)) :

supposons qu'une telle surjection f existe : alors il existe a, élément de E, tel que f(a)=A, A étant l'ensemble contenant les éléments x de E tels que x n'appartient pas à f(x) [A est donc élément de P(E)]. Mais alors si a appartient à A alors a n'appartient pas à f(a)=A et si a n'appartient pas à A alors a appartient à f(a)=A.

donc ton algorithme de projection totale ne réussirait même pas à projeter tous les objets mathématiques connus sur le même ensemble. il marche paeu nananèreu


...

et sinon j'ai une démonstration de 1=2 :

soit x un entier non nul
f définie par f(x)=x^2
alors f(x)= x + x + ... + x (avec x termes dans la somme)
donc f'(x)= 1 + 1 + ... + 1 (avec x termes dans la somme) = x
or il est bien connu que f'(x)=2x
donc f'(x) = x = 2x
soit 1=2
Tyler D

Pute : 0
    le 30/09/2004 à 21:08:56
dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope dans ton cul salope

100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh 100 coups de fouet aaaaaaaaaaaaahhhhhhh

j'ai assez expié, là?
vous me pardonnerez, dites?

s'il vous plaît !
je vous en supplie !

aaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh
nihil

Pute : 1
void
    le 30/09/2004 à 21:43:59
Ah putain, c'est le premier commentaire sur ce texte que je comprends !
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 01/10/2004 à 18:40:59
ben comme je le disais j'ai forcément pris le parti de creer un univers composé d'elements finis (ammoncellement de cycles de calculs). Dans cette vision arborescente de l'existant, il y a une forme de continuité , des liens de parenté d'une itération sur l'autre entre des objets. l'indexation des objets permet de creer des proprietes scalaires rendant entierement compte de cette continuité. La bijection de la demonstration permet alors de projeter non seulement tout l'existant tel que je le decris dans le segment [0,a[ mais aussi aussi cette continuité que je définis. Aussi, je ne vois pas quel information est perdue lors de la projection.

Reste effectivement le probleme de l'infini que tu utilises pour avancer le paradoxe de Russel. En suivant la logique de l'histoire, l'infini est un concept issu du raisonnable et du coup il devrait être digéré par le Procésseur et être modélisé... il devrait donc faire partie de l'existant... hors de part la nature finie de l'univers de cette histoire c'est une chose vers laquelle il peut tendre mais pas aboutir... l'infini n'est donc pas pres d'exister pour de vrai dans Digressions fractales, du coup ta demonstration non plus. Il y a donc bien un ensemble contenant tous les autres.
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 01/10/2004 à 18:48:23
C'est le genre de truc dont je parle dans le premier volet "Notre existence a mis en place des fonctions récursives dont la dangerosité est allée exponentiellement croissante au fur et à mesure de notre survivance"
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 01/10/2004 à 19:10:44
sinon ta demonstration de 1=2 est abusée car

somme[1..x](x) est en fait f(a,b)=somme[1..a](b)=ab

d'ou df=Df/Da.da+Df/Db.db
Df/Da est la derivee de f par rapport à a à b constant
donc Df/Da=b

de même par symetrie Df/Db=a

donc df=b.da+a.db or ici tu choisis a=b=x donc df=xdx+xdx soit df/dx=2x et non x ! Gnarf !
Tyler D

Pute : 0
    le 01/10/2004 à 20:23:58
euh en fait toute l'illusion de cette démonstration de 1=2 réside dans son formalisme.

évidemment, le problème se situe au niveau du calcul de la dérivée.
Mais ta démonstration ne tient pas la route : si tu définis f(a,b)=somme[1..a](b)=a*b, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'une somme discrète, donc que a est forcément un entier et que f n'est pas définie de RxR dans R mais bien de NxR dans R. Tu comprendras pourquoi parler de Df/Da n'a pas de sens puisqu'il n'y a pas de continuité chez les entiers.

en fait la fausseté de cette démonstration réside, tout comme pour la tienne, dans le fait que la propriété x^2 = somme[1..x](x) n'est valable que pour les entiers et est fausse sur tous les intervalles ouverts de longueur 1 et bornés par deux entiers. or, utiliser une telle propriété pour le calcul de la dérivée nécessite qu'elle soit vraie sur un intervalle ]x-e;x+e[, avec e>0 assez petit pour vérifier la propriété. ici, un tel e n'existe pas et on ne peut donc pas utiliser la formule x^2 = somme[1..x](x) pour calculer la dérivée. il faudrait une formule du type
x^2 = somme[1..pe(x)] (x) + g(x) avec pe(x) la partie entière de x. mais à ce moment g(x) = x-pe(x) et on bascule dans la tautologie et tout celà devient complètement inutile.
Tyler D

Pute : 0
    le 01/10/2004 à 20:27:32
erratum : g(x) est définie comme suit
x^2 = somme[1..pe(x)] (x) + x*g(x)
Taliesin

Pute : 1
    le 01/10/2004 à 20:32:41
Eventrons les mathématiciens et pendons-les par leurs tripes !!!
Tyler D

Pute : 0
    le 01/10/2004 à 20:47:15
>lc : ouais tout ton truc tient la route, la continuité des univers oniriques découlant du passage du microscopique ou macroscopique, puisque les sommes discrètes de pas infiniment petit sont équivalentes à des sommes intégrales continues.

par contre je comprends pas bien l'histoire de projection de la continuité sur [0,A[ (au fait sinon je prendrais ]0,A[, sinon à la fin de l'agorithme de projection il resterait {0}. mais pourquoi pas finalement? l'ensemble de l'univers n'est pas réduit à l'ensemble vide mais à un zéro contenant dans son essence toute la potentialité de résurgence d'un nouveau Processus...
Tyler D

Pute : 0
    le 01/10/2004 à 20:49:49
de quoi prévoir une nouvelle rubrique "déjections radiales"
Narak

Pute : 2
    le 03/10/2004 à 15:48:30
Putain ou il vont chercher tout ça bordel,j'vais finir par me taper un complexe d'inferiorité

enfin bon,je peut toujours me consoler en me disant qu'il sont completement givrée tout les deux et que depuis le dépuis ils marquent n'importe quoi en esperant se la jouer

Genre mais non, voyons Charles-Henri, votre putain de théorie des univers oniriques non-linéaires ne colle pas avec le vecteur Casio Graph +25d/n x4 transmit }sin°
[a1459.00023^Asn]( bon j'avoue,là je recopie les options de ma calculette)
Bordel de merde, tu comprend ça ESPECE DE PERVERSITE SODOMITE,QUANTIQUE ET PROCESSORIEL !!!!!
nihil

Pute : 1
void
    le 03/10/2004 à 17:24:41
Chuuuut malheureux, tu vas finir par les réactiver
Tyler D

Pute : 0
    le 03/10/2004 à 23:07:28
krn
Tyler D

Pute : 0
    le 03/10/2004 à 23:07:44
krrrrrrrn
Tyler D

Pute : 0
    le 03/10/2004 à 23:08:07
krrrrn krrrrn krrrrrn
Tyler D

Pute : 0
    le 03/10/2004 à 23:11:23
Ellipsoïde : x2/a2 + y2/b2 + z2/c2 = 1.
Paraboloïde elliptique (bol) : z = x2/a2 + y2/b2 .
Paraboloïde hyperbolique (à selle) : z = x2/a2 - y2/b2 ; par un changement de variable l'équation se transforme en z = xy.
Hyperboloïde a une nappe : x2/a2 + y2/b2 - z2/c2 = 1.
Hyperboloïde a deux nappes : x2/a2 + y2/b2 - z2/c2 + 1 = 0.
Cône de base une ellipse : x2/a2 + y2/b2 - z2/c2 = 0.

Tous ces surfaces, sauf le paraboloïde hyperbolique, seront étudiées ici comme solides de révolution avec a = b.

1) : pour tout x de I, f ' (x) - f (x) = 2 x + 4.

(2) : pour tout x de I, f " (x) + 3 xf ' (x) - f (x) = ex (I est un intervalle).

plot([r(t), , = .. ],h,v,coords=polar,options)


Alors, pour le tracé de courbes d'équations polaires de la forme , il faudra prendre

la fonction r comme une fonction du paramètre t :

la fonction comme la fonction identité .

plot([Rayon, , =a..b],h,v,coords=polar,options)


Premier exemple : dans le plan polaire, tracez le lieu d'équation pour ,

C'est un cercle de rayon unité centré à l'origine.

> plot([1,theta,theta=0..2*Pi],-2..2,-2..2,
coords=polar,
color=navy,
thickness=2,
scaling=constrained);

Tyler D

Pute : 0
    le 03/10/2004 à 23:13:42
zzzzzzzzbbbbbbbbbbbbllllllllllloooooooooooooooooaaaaaaaaaaarrrrrrrrrrrrrgggggggggggggggggggg

krn!
Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 0
ma non troppo
    le 04/10/2004 à 03:08:23
Je me sens confus. Vision ultra-nihiliste, ça veut dire quoi ? J'existe uniquement pour dire que je n'existe pas ? Esprit de négation. Cosette, ne les écoute pas, c'est des sataniques.
cosette
    le 04/10/2004 à 07:32:38
Aucun risque, je suis dans l'vent depuis le départ et surtout quand Tyler se met à faire des commentaires constructifs.
nihil

Pute : 1
void
    le 04/10/2004 à 08:25:13
Moi aussi, comme Dourak, je veux clamer ma révolte quant à cette connerie de Processeur : Dieu n'est pas une machine, c'est une homme libre !
Euh nan attendez : c'est une femme libre, euh nan un animal libre ! Wop putain je sais plus !
Taliesin

Pute : 1
    le 04/10/2004 à 08:34:29
Dieu est un rat crevé, et pi c'est tout.
nihil

Pute : 1
void
    le 04/10/2004 à 08:36:32
Ouais ! Un rat crevé libre, c'est ça !
Tyler D

Pute : 0
    le 04/10/2004 à 08:43:24
on serait pas en train de battre le record du nombre de commetaires sur un texte, la??
Tyler D

Pute : 0
    le 04/10/2004 à 08:47:45
bon je m'écrase et je m'en vais en rampant
crdp
    le 04/10/2004 à 10:26:01
"on serait pas en train de battre le record du nombre de commetaires sur un texte, la?? "
Nan , peut mieux faire avec une réédition des quatre textes sur la même page .
Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 0
ma non troppo
    le 04/10/2004 à 12:30:26
Constructif, Tyler ? parce qu'il copie-colle des cours d'initiation à Matlab ?
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 04/10/2004 à 13:08:36
dourak et nihil> ben dans DF, dieu n'est qu'une hypothèse émise par le raisonnable, lui même étant une hypothèse du processeur. Le processeur est une fonction mathematique/rat crevé/libre çà n'est pas une machine. Dieu en tant qu'hypothèse est sur le point d'être modélisé à la toute fin de l'histoire mais l'hypothèse est infirmée avant. Il n'est pas question d'un dieu créateur mais d'un dieu assurant le controle du tout.

pourquoi y a-t-il quelque chose plutot que rien s'il n'y a pas de dieu createur alors ? Le personnage X apporte la réponse. L'existant et le non-existant forment un moteur. Le non-existant génère de l'existant et l'existant génère du non-existant en plus grande quantité. L'existant est défini comme étant la somme pour k allant de 0 à n des E(k), où E(k) correspond à ce que sont devenus les cycles de la kième émission. Le Processeur, le non-existant est défini comme étant E(n+1). Dans l'histoire je demontre que E(n+1)>Somme[k=0..n]E(k) soit le Processeur, le non-existant > L'existant. Il impose le sens de déroulement des choses.

Pourquoi dans les volets 2 et 3, le Processeur était-il identifié au {Rien si Tout et Tout si Rien} alors s'il s'agit en fait de l'inexistant (ou plutot de l'existant en devenir) ? Le moteur dont je parlais plus haut est un "deux temps", il s'agit d'une partie de ping-pong où les balles sont les cycles de calcul. Ils sont de plus en plus nombreux et forment tour à tour l'existant puis le non existant (les joueurs en quelque sorte). Lorsque le Processeur existe, rien d'autre n'existe. Lorsqu'il n'existe pas le rendu de sa reflexion existe.

Dourak Smerdiakov

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ma non troppo
    le 04/10/2004 à 14:19:05
En tout cas, c'est aussi clair dans mon esprit qu'un résumé syncrétiste en 10 pages de la Somme théologique, du Tractatus, du Zohar, du Monde comme représentation, du Dharmapada, du traité des Deux Principes de Jean de Lugio, et de la pensée magico-philosophique de Paulo Coelho.

Depuis le début, j'avais vaguement cru comprendre qu'il s'agissait de montrer que le monde pouvait se contenir, se justifier, s'expliquer par lui-même, et n'avait pas besoin de Premier moteur divin. Dans la démarche, ça me rappelle très vaguement ce que Stephen Hawking appelle l'hypothèse 'pas de bord' dans la Brève Histoire du temps.

Le non-existant reste-t-il la simple absence d'existant dans tes raisonnements ? Et, surtout, d'où viennent les règles mathématiques préalables à ces cycles et déterminant leur comportement ?
Tyler D

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    le 04/10/2004 à 14:32:22
certes on ne peut pas dire que le Processeur soit dans un état d'entéléchie, puisqu'il est sans cesse en train de surnumérer l'ensemble des potentialités de son erlebnis, en train de définir de nouvelles heuristiques pour chacun des mondes créés. La véritable hypostase de l'univers apparaît donc comme étant le Processus lui-même, que l'on pourrait définir comme celui-qui-a-toujours-une-itération-d'avance, enfermé dans une éternelle démarche hypothético-déductive qui lui sert à caluler... quoi?

tiens, c'est une bonne question, ça?
il calcule quoi, le processus?
c'est quoi son putain de but à cet enculé de salopard de merde?
Tyler D

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    le 04/10/2004 à 14:35:06
ps : vous trouverez là-bas de quoi continuer en bonne forme cette passionnante discussion :

http://perso.wanadoo.fr/sos.philosophie/diction.htm
Tyler D

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    le 04/10/2004 à 14:42:31
n'hésitez pas à chercher les mots vicieux qui se cachent dans les coins.

nous avons encore en stock : théodicée, subsumer, quiddité, philodoxie, noèse, dasein, conatus...
Taliesin

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Putain ! Vous l'avez bien cherché !    le 04/10/2004 à 15:05:05
N’en doa ket kousket mat. Takenn ebet pe dost. An avel sklas a oa en em silet dre waskoù ar plakennoù tol. Danvez d’o difuiñ e rankfe kavout kuit dezhañ da vervel gant an anoued e-kerz ar goañv o tont. Ne vefe ket evit padout pell e-giz-se forzh penaos. Bloaz zo en doa dastumet ar plakennoù-se war ur chanter da vont d’ober e gledourenn. Re domm e veze enni e-pad an hañv ha re yen e-pad ar goañv. War e zaoulin, en deñvalijenn, e tennas ar blakenn a dalveze da zor ha mont er-maez. Dale oa gant ar gouloù-deiz louet evit reiñ plas d’ar sklêrijenn. Tostaat a reas d’ar stêr. An avel a sailhe war pileroù ar pont ha gwez ar vered a heje-diheje o barroù dindan e fourradoù en tu all d’ar stêr. Benoit a astennas e izili morzet. Kluchañ a reas war bord an dour da soubañ e zaouarn ennañ. Ha distanañ e vizaj gant ur vozad dour fresk. Skornet ! « Tremen a rin hep gwalc’hiñ ma c’horf hiziv » emezañ. Mont a reas en e goazez ha chom ur pennadig da bunañ e soñjoù, e zaouarn skoachet e foñs chakotoù e vantell deuc’h. « Azezit war ribl ar stêr ha deiz pe zeiz e welot kelan ho enebour o tremen gant red an dour » hervez ur c’hrennlavar eus Bro Sina. Garanet don edo ar c’hrennlavar-se e spered Benoit…..Ne oa ket bet sklanker atav.

Distroet d’e loch e tapas krog er gleuzeur a-ispilh ouzh al lein hag eñ d’he enaouiñ. Ur flammenn arvelen a daolas he skleurenn vlin war e draoù : ur sac’h-kousket, un nebeud listri kegin, e venveg. Lakaat a reas dour da dommañ en ur gastelodenn goaget, a-benn fardañ ur volennad kafe. Div loaiad kafe poultr hag un tamm sukr e deun ur volenn darnet ha mat pell ‘zo. Teuler a reas ur sell war e bourvezioù. A-wechoù e veze roet arc’hant dezhañ gant « burev ar sikour sokial », peadra da grakvevañ. Ar peadra-se az ae da hesk. Adlenn a reas ar c’hemenn en doa didroc’het er gazetenn en derc’hent. Da zek eur e oa. Ul laziad mat en doa c’hoazh. Abaoe bloaz e lenne bemdeiz ar c’hazetennoù a zaspugne el lastezoù. Kement ha chom bev diwar lenn keleier ar bed, marteze, met en abeg d’un dra all ivez. Edo an dour o virviñ. Lazhañ a reas e recho-gaz ha diskargañ an dour tomm er volenn. Evañ a reas a gaouadoù bihan, azezet war al leur, e toull an nor, e selloù paret war-du ar vered. Rollañ a reas ur sigaretenn, he zanañ hag ober ur sachadenn warni. Kafe ha butun, se ne vefe ket lamet digantañ da vihanañ. Nann, ne oa ket bet sklanker atav. Gwechall en doa ur vicher, ur wreg koant ha bevañ a rae kaer. Brav e veze dezhañ er mare-se….Gwechall… bloaz a oa.

Dimezet e oa gant Marion abaoe daou vloaz hag o chom edont en ur ranndi e bannlev Pariz. Rener al labourioù e oa en un embregerezh sevel-tier. Ur vicher asur, ur gopr mat, ur vuhez peoc’hus gant e wreg. Eürus e oa. Marion n’en em blije ket er vannlev koulskoude. Fellout a rae dezhi bevañ war ar maez, en un ti bras gant ul liorzh kaer, e koadeg Fontainebleau pe e traonienn Chevreuse. « N’eo ket ur rener al laborioù hag a c’hellfe prenañ ur maner evel an hini a faot dit kaout » a responte Benoit d’e wreg pa veze anv eus ar sorc’henn-se etreze. Kement en dije karet he c’hontantiñ neoazh m’en dije kavet un tu d’en ober. Neuze, pa gejas gant Erik da-geñver saloñs an dafar-stlenn e kredas bezañ kavet un diskoulm. Erik a oa kenwerzher evit meur a stal, c’hoant gantañ krouiñ e embregerezh e-unan. O klask ur c’heveler edo, un teknikour kentoc’h rak eñ ne ouie nemet gwerzhañ. Anavezout a rae den-ouzh-den al lod vrasañ eus an disavourien e Bro-Bariz. Ne vefe ket diaes dezhañ sinañ kevratoù hogen mankout a rafe dezhañ ur c’henlabourer gouest da ren ar chanterioù. « Se eo ma micher » a youc’has Benoit, broudet gant komzoù Erik. Pa ginnigas ar raktres-se da vMarion, ur wech distro d’ar gêr, e voe honnezh plijet bras o klevet kement-se. Da neuze ez eas prim an traoù : krouet an embregerezh miz goude hag ar c’hevratoù da gouezhañ puilh en o godelloù ken e voe ret enfredañ un tropad mat a vicherourien. Ober a rejont sez o c’hevredad en ur savadur nevez-flamm e Kornôg Pariz. Ur mentour hag ur sekretourez-kontourez a voe enfredet ivez. Erik ne zeue ket alies d’ar burev, ur wech an amzer da deuler ur sell ouzh ar paperajoù met dreist-holl d’ober al lez d’ar sekretourez, ur fulenn pemp bloaz warn-ugent anezhi. Benoit a laboure a-lazh-korf da gas ar chanterioù en-dro. An embregerezh a greske buan ha ken spletus e oa ma tivizas Benoit ha Marion prenañ ur maner hag un dachenn vras stok outañ e traonienn Chevreuse. Dindan daou vloaz e oa deuet o hunvre da wir !

Ar vuhez-se en dije gellet padout pell met un nebeut amzer war-lerc’h e verzas Benoit ne zegouezhe ket mui ingal ar c’hevratoù. Un digresk a voe lakaet war ar prizioù da c’hounit arvalien nevez. Gwashoc’h e voe : aferioù war goll a voe graet. « Dre faot ar c’houzizadenn eo » a lavare Erik. Benoit a vanke amzer dezhañ evit gwiriañ ar c’hontoù rak souezhet e oa o welet ar c’hevredad en arvar pa oa bet graet arc’hant evel glav gantañ ar bloavezh diagent. Er c’hef e tleje bezañ bet peadra da ziwaskañ an enkadenn memestra ! Rankout a reas dic’hoprañ ar c’hoskor hag an embregerezh a reas freuz-stal. Erik a oa aet diwar wel hep lavaret grik. Da vBenoit d’en em zibab gant al lez-varn kenwerzh ! Ne oa ket divec’hiet evelkent : Marion a embannas dezhañ e c’houlennfe an disparti. Gwir e oa ne veze ket gwelet alies liv anezhañ er gêr. Ha pa zeue e veze ken prederiet gant e labour ma ne gomze hogos mui gant e wreg. Trenk ar soubenn etreze. Ha setu eñ dilabour ha diwreg war un dro. Gwerzhet e voe ar maner da zizleañ ar gredourien hag ar bankoù. Ha Benoit da vlinaat ken a reas.

Ur miz a voe ret dezhañ evit kompren tout ar jeu : pa lennas rentañ-kont lid-digeriñ an ti-kêr nevez en ur gelaouenn. Evit skeudenniñ ar pennad-skrid, ur poltred anezhañ Erik ha Marion kazel-ouzh-kazel o saludiñ an Aotrou maer. Erik en doa savet an ti-kêr nevez goude bezañ krouet un embregerezh all a-ratozh evit se, anez gouzout dare da vBenoit. Na pet kevrat a oa bet bogodet gantañ e-giz-se ? Touellet ha trubardet gant e vignon hag e wreg en doa soñjet en em zistruj. N’en doa ket en graet…Diwezhatoc’h marteze…..Warlerc’h.
Aet e oa da di Erik, mezv-dall dre m’en doa beuzet e c’hlac’har er boeson, e-sell ober e stal dezhañ. Ne oa deuet a-benn nemet da ziskar e vMercedes ha da zihuniñ holl annezidi ar c’harter. Kaset e oa bet d’an toull-bac’h e-pad ur miz rak Erik en doa savet klemm evel-just. Pa voe dieubet ez eas kuit sa’r C’hreisteiz, un nebeud dilhad hag e venveg gantañ. N’en doa na ti nag aoz, na par na kar. C’hoant en doa da foetañ-bro dindan an heol kement hag aveliñ e benn ha disoñjal e walleurioù. Pa voe aet e-bioù da Lyon e oa chomet boud e garr, torret e vrec’henn gantañ. Pa gouezh an dichañs war an den ! A-stur gant an hent e kildroe ur stêr dre ar parkeier evel un naer arc’hant. Pa ziskennas Benoit betek ar ribl e teuas koun dezhañ eus ar c’hrennlavar sinaat evit ar wech kentañ : « Azezit war ribl ar stêr ha deiz pe zeiz e welot kelan ho enebour o tremen gant red an dour » Dont a reas dezhañ en e spered ivez e oa Erik genidik eus ur gêr vihan nepell alese, ugent kilometr bennak etrezek ar C’hreisteiz, en ur heuliañ ar stêr. E vamm a oa o vevañ eno. Benoit a gredas klevout c’hoazh mouezh Erik o komz diwar he fenn : « Arabat kontañ war ma mamm evit sikour ac’hanomp : honnezh ‘zo pinvidik-mor met keit ‘vo bev ne roio ket ur gwenneg din. Ha daoust m’emañ taget gant ar c’hrign-bev n’eus ket mall warni mont d’ar bern, ar c’hozh c’hagn-se ! ». Benoit en doa graet e soñj : chom sac’het gant e garr el lec’h-se a oa sin e blanedenn. Mont a rafe betek ar gêr en ur c’hoari biz-meud ha chom a rafe eno.
Kavet en doa goudor dindan pont an hent-houarn en ur c’harter dizarempred : douaroù vak ha labouradegoù serret en tu-mañ d’ar stêr hag en tu all en em lede ar maezioù en dro d’ar vered. Boazet e oa ouzh trouz an trenioù hag ouzh hiboud ar stêr. Chomet e oa da c’hortoz….Ur bloavezh. Ar c’hozh c’hagn en doa trec’het he c’hrign-bev warni en diwezh. Douaret e vefe e bered he c’hêr c’henidik hag ambrouget betek eno gant he c’herentiezh nesañ....e-giz ma oa bet skrivet war ar c’hemenn kañv....da zek eur.

Tavet an avel. Koumoul huzil a c’holoe an oabl. « Diougan glav ganti » a soñjas Benoit. Ur c’harr-kañv a oa o paouez herzel dirak kloued ar vered. D’e heul, un nebeud otoioù o vont war ar parklec’h stok ouzh ar vered. Erik ha Marion a ziskennas eus ur pezh BMW nevez-flamm hag-i da gerzhout a gammadoù bras sa’r gloued.
« Ez an da lezel anezhañ da interiñ e baour-kaezh vamm memestra » eme Benoit en ur dapout peg e klaouier e venveg. Ober a rae « benveg » eus e fuzuilh peogwir e oa heñvel-mik he c’hlaouier ouzh hini ur violin. E zigeriñ a reas. Lardet en doa gant aket kement pezh a oa er fuzuilh en derc’hent da noz. Kenstrollañ a reas ar fust, ar gorzenn hag al lunedenn. N’en doa ket disoñjet e amzer soudard. Reizhañ a reas ar viz ha kargañ a reas e arm. div voled. Prest e oa pep tra. Kavout a reas dezhañ bezañ evel ur chaseour o c’hedal e breizh.
Kroz ur c’heflusker a reas dezhañ dihuniñ. Ar c’harr-kañv a oa o loc’hañ kuit. Morgousket en doa. Tud ar familh a oa o tiskenn a-steud gant an alez c’hrouanek, Erik ha Marion en o fenn. Benoit a skoazias e fuzuilh. Bizañ a reas d’e wreg da gentañ. Ne oa ket kemmet en ur bloavezh. Bepred ken hoalus. Sklaerder he blev melen a zegase un arliv lirzhin d’he gwiskamant du. Bez e vefe un intañvez gwall gaer ! Bukañ a reas e fuzuilh war Erik. Hennezh a oa tres ar glac’har war e zremm, evel m’eo dleet d’ur mab pa’z’eo marvet e vamm. « Emañ ar pilpouz-se o soñjal en e hêrezh. Ne dalvezo ket dezhañ » eme Benoit hag eñ da bouezañ war an draenenn. Ur strakadenn sec’h. Erik a gouezhas a-c’hwen e gein war an alez, leun a wad e dal. Benoit a glevas Marion o yudal evel ur follez. Treiñ a reas beg e fuzuilh ouzh e benn. Ur voled a oa enni c’hoazh.



Dourak Smerdiakov

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ma non troppo
    le 04/10/2004 à 15:53:27
Félix Mayol
La Paimpolaise

Paroles: Théodore Botrel. Musique: E. Feautrier 1898
© Fortin - 1898


Quittant ses genêts et sa lande,
Quand le Breton se fait marin,
En allant aux pêches d'Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas :
"J'aime Paimpol et sa falaise,
Son église et son Grand Pardon,
J'aime surtout la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton."

Quand leurs bateaux quittent nos rives,
Le curé leur dit : "Mes bons fieux,
Priez souvent Monsieur Saint Yves
Qui nous voit, des cieux toujours bleus."
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas :
" Le ciel est moins bleu, n'en déplaise
A Saint Yvon, notre Patron,
Que les yeux de ma Paimpolaise...
Qui m'attend au pays breton ! "

Le brave Islandais, sans murmure,
Jette la ligne et le harpon ;
Puis, dans un relent de saumure,
Il s'affale dans l'entrepont...
Et le pauvre gars
Soupire tout bas :
" Je serais bien mieux à mon aise,
Devant un joli feu d'ajonc,
A côté de la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton ! "

Mais, souvent, l'océan qu'il dompte
Se réveillant lâche et cruel,
Le jour venu, quand on se compte,
Bien des noms manquent à l'appel...
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas :
" Pour aider la marine anglaise
Comme il faut plus d'un moussaillon,
J'en f'rons deux à ma Paimpolaise,
En rentrant au pays breton ! "

Puis, quand la vague le désigne,
L'appelant de sa grosse voix,
Le brave Islandais se résigne
En faisant un signe de croix...
Et le pauvre gars
Quand vient le trépas,
Serrant la médaille qu'il baise,
Glisse dans l'océan sans fond
En songeant à la Paimpolaise
Qui l'attend au pays breton ! ...
Dourak Smerdiakov

site yt
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ma non troppo
    le 04/10/2004 à 15:54:46
Evidemment, sans musique, ça perd beaucoup de son charme.
Lapinchien

tw
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à mort
    le 04/10/2004 à 16:13:06
Taliesin>l'algèbre contrairement au Breton n'est pas un jargon de techniciens... c'est limite poétique
Kirunaa

Pute : 1
    le 04/10/2004 à 16:14:21
Ça y est ! Je me souviens pourquoi j'aimais pas les maths en prépa... Je crois que mon allergie aux espaces vectoriels vient de me reprendre. Qu'est ce que ça peut être chiant !
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 04/10/2004 à 16:32:31
Kirunaa> T'aurais pu consulter un bon algébrodermathogastroantérologue... tu loupes quelquechose pour des broutilles d'effets secondaires de rien du tout
Aka

Pute : 2
    le 04/10/2004 à 16:40:13
Ce qui serait bien maintenant dans les résumés de nihil, c'est qu'il nous indique les diplômes qu'il faut avoir pour lire chaque texte.
Ca ne serait plus interdit au - de 18 ans, mais interdit au - de bac +3 en maths. ou bien de bac +4 en lettres (la critique n'est pas valable que sur ce texte)
Ca éviterait au non-initié d'essayer de perdre leur temps comme des cons à comprendre.
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 04/10/2004 à 16:57:21
Tyler>peut etre que continuité n'est pas le terme adequat dans un univers ou tout n'est qu'amoncellement d'elements finis ? Je faisais allusion aux differentes relations de parentalité entre les objets présents dans ces univers, des parentalités diverses et variées. On peut projeter tous les elements d'un ensemble dans un autre, si on ne projète pas les informations relatives à la structure du premier ensemble dans le second, il y a des pertes de données. La projection n'est pas complète.

Si on indexe tous les objets de l'univers, qu'on leur associe un entier unique, des propriétés faisant état de parentalités vont rendre compte entièrement de la structure de l'univers dans l'espace vectoriel crée par l'algo. Peut importe si la continuité de l'espace vectoriel de départ est perdue lors de la seconde projection dans [0,A[, la première forme de "continuité" (celle qu'il est interessant de ne pas perdre) sera conservée.


Commentaire édité par Lapinchien.
Tyler D

Pute : 0
    le 04/10/2004 à 17:22:11
si je comprends bien, ta modélisation aboutit à créer un espace vectoriel de dimension n = [ordre de grandeur du nombre d'atomes contenu dans un univers]. pour tenir compte des liens de parentés (lesquels définiront au niveau macroscopique la continuité) entre les vecteurs de cet espace, tu rajoute un nombre k=n(n-1)/2 de dimensions qui rendent compte pour chaque vecteur de liens de parentés avec tous les autres. ainsi, tu projettes sur [0,A[ un espace de dimension n+n(n-1)/2 pour lequel tu perds l'information de "continuité" mais tu auras tout de même toutes les infos nécessaires pour reconstruire totalement l'espace de dimension n, avec ses liens stucturels internes.

mais si euh... bin... ah pis ça fait chier

si on disait que tout le monde a raison sur tout?
Lapinchien

tw
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à mort
    le 04/10/2004 à 17:31:32
ouais on a qu'a dire que c'est de l'art c'est bien plus simple pour ranger les trucs completements inutiles et casses burnes
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 04/10/2004 à 18:35:18
sinon je pense qu'il a aussi pas mal de similitudes entre ce texte http://zone.apinc.org/article.php?id=103 et digression fractales...

Pour ton bien
    le 04/10/2004 à 21:12:54
Hep, LapinChien, à part ta mégalo... y'a autre chose dans la vie qui t'interesse ?
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 05/10/2004 à 11:11:56
ouais celle des autres. Les gens qui ne s'aiment pas eux meme devraient êtres sur des etales de legumes 4 saisons çà changerait pas grand chose à leur insignifiante médiocrité

Commentaire édité par Lapinchien.
Lapinchien

tw
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à mort
    le 05/10/2004 à 11:14:01
Pour ton bien ? çà te va bien doudou didon ...encore un qu'a le courage de ses propos... ya que les violeurs de tronche qui pensent au bien des autres
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 05/10/2004 à 12:07:03
dourak>"Stephen Hawking appelle l'hypothèse 'pas de bord' dans la Brève Histoire du temps"

C'est marrant pasque dans le 3eme volet de DF je pensais justement utiliser le personnage de Stephen Hawking dans le rôle du penseur entre les griffes de la rêveuse. La penseuse dans cette partie ne peut s'opposer à la volonté de son mari de percer les secrets de l'univers dans lequel elle l'a emprisonné "pour son bien " du coup elle lui met des batons dans les roues pour retarder sa progression. Comme avec stephen Hawking çà aurait ete un peu casse-gueule (baton dans les roues/fauteuil roulant/humour), j'ai preferé traiter d'un personnage allergique à la craie.

"Le non-existant reste-t-il la simple absence d'existant dans tes raisonnements ? "

En fait ce que j'appelle non existant dans l'histoire, n'est pas une espece de non existant absolu, c'est l'existant en devenir proche. Je n'ai pas la pretention de dire que l'absence d'existant dans mes raisonnements correspond au non-existant çà voudrait dire que je suis le processeur selon la logique de l'histoire.

"Et, surtout, d'où viennent les règles mathématiques préalables à ces cycles et déterminant leur comportement ?"

...processing... ...processing...

Tyler>"il calcule quoi, le processus?
c'est quoi son putain de but à cet enculé de salopard de merde?"

Ben a vrai dire j'en sais rien et c'est pas le plus important. Apres avoir démontré que son mode de reflexion ne tenait pas la route, çà ne servait plus à rien de savoir ce vers quoi il pouvait tendre.


Putain c'est cool les conférences de presse. Baissez vos frocs maintenant que je vous signe un autographe.
Tyler D

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    le 23/03/2005 à 16:44:56
afin de divertir l'ensemble des occupants de la décharge d'ici la St Con, je propose à tous, dans l'endroit le plus approprié, une petite réflexion qui m'a troué le cul quand je suis tombé dessus.

Euh.. nan, en fait je déconseille la lecture de la suite de ce post et je vous invite à aller vous faire foutre.



Q l'ensemble des rationnels est dénombrable, c'est à dire qu'on peut l'indexer par N l'ensemble des entiers, par exemple : Q= {q.0 ; q.1 ; q.2 ; ... q.n ... }

pour l'intervalle [a;b] notons L([a;b]) = b-a la longeur ou mesure de l'intervalle. avec pour les intervalles non bornés L(]-infini;b]) = L([a;+infini[) = L([-infini;+infini[) = infini.

pour k entier de 0 à +infini, construisons les intervalles I.k définis comme suit : I.k = [q.k*2^(-(k+1)) ; q.k*2^(-(k+1))]
on "entoure" donc chaque rationnel d'un petit intervalle.

mesurons maintenant la somme des longeurs de ces intervalles : elle s'écrit comme somme(k=0..+infini ; L(I.k)) = somme(k=0..+infini ; 2*2^(-(k+1))) = somme(k=0..+infini ; 2^(-k))
on montre facilement que c'est une série géométrique dont la somme vaut 2

Ainsi, nous avons "entouré" tous les rationnels de petits intervalles dont la somme des longeurs vaut 2.

Et pourtant... Q est dense dans R. C'est à dire qu'en ni'mporte quel endroit sur toute la longueur (infinie) de la droite réelle, entre 2 réels aussi proches que l'on veut l'un de l'autre, on pourra trouver une infinité de rationnels. Celà signifie que chacun des intervalles qui entoure un rationnel contient lui-même des rationnels, et donc aussi les intervalles qui les entourent... sans pour autant que la droite réelle ne soit submergée par ce recouvrement
Tyler D

Pute : 0
    le 23/03/2005 à 16:46:48
erratum I.k = [q.k-2^(-(k+1)) ; q.k+2^(-(k+1))]
Lapinchien

tw
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à mort
    le 23/03/2005 à 17:50:53
malheureux, la pensée cryprorationnelle est proscrite en ces lieux... tu as oublié que le Raisonnable est le plus fervant allié du Processeur, que la Raison modère l'évolution du Tout, protège son inneluctabilité tout en assurant sa terminaison ? T'es inconscient ou quoi ?
Fennek
    le 15/12/2009 à 23:30:29
Je sais qu'il est inutile de poster avec presque 5 ans de retard, mais je ne peux pas m'empêcher de m'incliner devant cette prestation littéraire. Je reconnais avoir décroché au milieu du dernier chapitre, mais l'imagination déployée, cruellement logique et dont la philosophie sous-jacente est si absurde et vraisemblable, m'a retourné le cerveau.

Bravo.
Nicko

Pute : 0
    le 18/12/2009 à 08:32:56
Toi au dessus, merci d’être passé par là.

Il y a des petits hasards qui font qu’on tombe exactement sur ce qu’on cherchait, c’est un peu comme de gagner au loto sans avoir acheté de billet pour tenter sa chance. Ça fait plaisir. On est reconnaissant. On reconsidère aussi les projets qui nous tiennent à cœur ou les passions qui prennent aux tripes. On est vaincu. On est un pronom imbécile qualifiant celui qui l’emploie. Heureux.

Le fait que le temps du récit soit le présent a fait que je n’avais pas l’impression qu’une histoire m’était racontée mais qu’il m’était plutôt expliqué quelque chose. Les éléments du monde, le nôtre, mais aussi et surtout leur forme écrite, comme le carbone, le proton, les Bosons, les membranes, les étoiles, les lasers, les cycles, etc participent également, dans leur totalité, avec l’extrême logique du déroulement narratif et les nombreux raisonnements proposés, à me faire finir par appréhender, pourvu de mes humbles et piètres connaissances, bien des mystères de l’existence et du néant. Ce monde est cohérent. L’emploi du présent me dit qu’il est mien. Il a beau se placer ailleurs dans le temps (même fixe à un mot-ment !), décrire des choses que je ne vis pas, que je ne vois pas, il est organisé avec une rigueur trop persuasive pour que je puisse le remettre en cause. Sans cesse je suis rappelé à lui. Il suffit d’un mot pour qu’il m’apparaisse, d’un mécanisme pour que je le sente et d’une idée pour qu’il me touche. Ce monde est là. Dans le texte et en moi. Comme une maladie qui devrait me soigner.

J’ai d’abord lu la quatrième partie et j’en parlai le soir même comme d’un chef d’œuvre (sans jamais employer le terme d’ailleurs), proposant seulement de la faire lire à un ami probablement intéressé, en ne voulant rien en révéler tout en insistant bien sur la/les révélations qu’il apportait. Cet ami aura tout lu demain soir (j’espère). Je viens de lire les trois premières parties. Je suis évidemment un connard de ne pas avoir tout lu depuis le début, et surtout dès le début. Mais ce n’est pas grave puisque je vais relire le 4 après.

La première idée qui me soit venue (après avoir seulement lu le 4) était de faire passer le texte au père de mon ancien colocataire, un prof de math, accessoirement en fac, se chargeant le reste de son temps de réfuter les nouvelles théories mathématiques proposées par des chercheurs ou des fous et le cas échéant devenant lui-même fou (il a un physique de jésus) quand tout en s’y attelant (un tic de déglutition horrible), il n’y parvenait pas, et il restait souvent nerveux, absent, absorbé, voire même haineux d’avoir perdu tout son travail par la faute de son fils un jour qu’il avait coupé le courant de la maison de sa grand-mère au Portugal (à Fatima quand même) alors que l’ordinateur portable était relié à une prise de courant, furieux encore, sachant que la théorie ne valait rien, et cela tant qu’il n’aurait pas su le prouver. Je m’étais aussi demandé s’il serait prêt à lire un texte de fiction. A vrai dire, je n’en sais rien. A chaud, je m’étais dit que ça serait oui. Mais pour les lignes que j’avais lu comme j’aurai pu suivre un film turc sous-titré en espagnol, les racines communes des mots m’aidant à comprendre et le déroulement des images à sentir, je pensais qu’il serait plus capable de leur donner une légitimité à ces formules mathématiques, de me les définir (un non) comme une sorte de foi scientifique qui s’attrape en lisant, vulgarisée (je n’y connais rien que ma mémoire ne traite par l’oubli et ce qui m’a été donné de lire ravive des souvenirs de schémas, des articles lus il y a cinq ans, des conversations plus ou moins lointaines -mais vagues). Encore que je m’y perde un peu… puisque ce que je voudrais lui faire lire ce serait les lignes de mathématiques, quand les souvenirs ravivés dont j’aimerais obtenir de lui une totale sanctification concernent le domaine physique ou astrophysique.

L’idée qui me vient maintenant que j’ai lu le début, c’est que c’est merveilleusement construit. (Au départ, et sans savoir, j’avais déjà pensé que ce serait peut-être bancal en sous-main -l’une des deux expressions reliées ne voulant pas vraiment dire ce que donne la somme des deux mots mis ensemble. J’avais pseudo zieuté un résumé puis jeté un œil sur la longueur des 4 parties, pas bon la 2, pas bon que je m’étais dit.) Et en fait, je trouve que tout est bien. Je me sens pas d’attaque à critiquer une œuvre qui me dépasse. Une chose quand même, c’est le tout premier paragraphe. Je l’ai trouvé lourd et trop chargé. En fait c’est le seul paragraphe où j’ai jamais ressenti un sentiment de ce genre, donc ça vaut le coup de le signaler. Tout le reste m’a semblé aller en accord, soit avec le thème, soit avec le propos. Le temps, les noms de « matériau » (je cite le texte) et le vocabulaire, j’en ai déjà parlé. En y ajoutant le fait qu’il n’y ait aucun nom propre pour les créatures d’apparence ou à l’intellect humain, mais des sortes de monstres mythologiques comme le Processeur, les Processus, la Singularité, j’admets l’existence littéraire d’un monde asservi au pouvoir des signes et par là au mathématique, aux lois physiques. Les « êtres humains » étant ici des demi-dieux (au sens grec ou romain) et se nommant la penseuse, le rêveur et même le raisonnable (en tant que valeur humaine). Tout ça pour dire que l’univers poétique au sens linguistique donne ici sens au mot Littérature. Plus fort encore, il convient de parler de style. La langue utilisée est si finement choisie que le goût du produit se révèle dans sa multiplication. Les répétitions de mots, éparses mais denses, nous assurent ainsi d’une décision inspirée qui harmonise l’espace dans lequel évolue l’action. Les évènements, à proprement parler, ne sont que l’explosion d’un mot, ou avant cela, l’élaboration d’une formule. Les raisonnements recyclent un vocabulaire qui s’use mais a raison d’eux. Les mots font partie des équations et sont des moyens, des outils de travail spécifique qui aident à la tâche d’achever l’Histoire. La Littérature est ici un monde et c’est son échec. (Le monde n’est jamais qu’à celui qui la lit) Elle fait partie du monde et c’est sa gloire. (Tout le monde peut la lire) Ou : comme elle n’est pas dans l’Histoire, il faut qu’elle soit au monde. Mais elle y est, puisque je l’ai lu ! En conclusion, l’itération -chère à- offre une belle place à cette nouvelle qui mériterait d’être un roman.

En remontant voir un peu, je note tout de même que le rêveur est présenté sans titre au début puis qu’il se majuscule dans les derniers paragraphes du 3 sans que je sache si c’est bien voulu, penchant peut-être pour une coquille parce que je n’ai pas remarqué le passage ni compris son message, si la majuscule est volontairement placée en cours de route.

Pour revenir tout de même au premier paragraphe, un peu comme je l’ai vécu moi-même pendant ma lecture, j’ai eu de celui-ci à rebours une vision richement imagée, une parfaite entrée en matière graphique, des souvenirs de films de science-fiction et puis encore la naissance de chiots dans Une vie (vieux souvenirs du collège). Ma critique, fusse-t-elle sincère, ne résiste pas à la force d’évocation du passage. Je ne l’ai pas aimé et j’ai eu tort ; puis j’ai eu la chance/raison d’y revenir (par la pensée).

Evidemment, ce qui fait qu’il soit possible de se perdre sur un chemin visqueux d’inconnu connu, balisé de décor sombres ou rouges, lumineux ou métagraphiques, de se laisser désintégrer d’un coup mentalement, de se remettre à lire (et pouvoir suivre !) les équations posées, sans avoir envie de se tirer une balle, c’est parce que le cycle est lancé. La mécanique de l’histoire s’abat sur les pages. Les phrases se suivent et le récit avance. On n’a jamais ni le temps de se faire chier, ni l’impression de perdre son temps (sachant que mon premier aime se divertir et mon second s’instruire, sans que l’ordre ne veuille rien dire, je m’explique juste -Ta gueule).

Il est temps que je relise le final. Je complèterai pas le message. En me relisant je vois que je suis assez confus. Je vais aller me suspendre aux gouttes d’opium que m’évoque ce texte, me refaire cette scène magique du sénat de l’espace avec cette phrase sublime au caractère immensément fort et tragique et je vais aller me faire foutre dans l’enfer des idées d’après.

Chapeau, bravo, merci.
oustrak fermatov
    le 18/12/2009 à 18:44:42
ma bite est une asymptote oblique qui tend
vers le tore à ta mère.
J'ai bon ???
sinon je te met ta race aux échecs, et ça c'est pas des
élucubration de tapette.
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 18/12/2009 à 19:14:25
"ma bite est une asymptote oblique qui tend
vers le tore à ta mère.
J'ai bon ???
sinon je te met ta race aux échecs, et ça c'est pas des
élucubration de tapette."

FAIL
oustrak fermatov
    le 18/12/2009 à 20:02:41
fail?
fail..heu pour moi?
fail...BALCON!! (ne sôôde bâ dans le bide ach!)
fail.. y sien! (olé.)
fail.. DUNE (ho ouai!)
    le 18/12/2009 à 20:04:29
Branlos.
oustrak fermatov
    le 18/12/2009 à 20:10:46
Mardon
oustrak fermatov
    le 18/12/2009 à 20:10:47
Mardon
oustrak fermatov
    le 18/12/2009 à 20:17:05
lapinchien revait de changer les maths...
hihihi t'as compris?
non pasque c'est un contreprout en fait!
c'est rigolo
    le 18/12/2009 à 20:19:31
D'ordinaire, ici, les boulets, on leur passe une chaîne d'amarre à travers le cul jusqu'à la gueule les uns derrière les autres, et on s'en sert comme de boules de geisha dans le cul de leur mère. Ca te va ? Ca te va. Parfait.
oustrak fermatov
    le 18/12/2009 à 20:43:59
gnagnagnagna
mais putain glaux t'as quel âge.
ça va durer combien de temps encore votre branlette?
zavez pas de femmes? de gosses?
un chien?
ça fait deux ans que régulièrement,entre deux parties d'échecs, je joues les boulets sur
ce site sous divers pseudo, et chaque fois avec la même constance, la même application touchante tu rentres dans mon jeu de con. Bon, moi ça m'amuse mais toi vraiment t'as l'air d'un sérieux! sinon ouaih l'idée de la zone est excellente. j'ai même posté un texte qui a fini au tri!
Mais avoue que là lapinchien y s'est quand même branlé et qui se la pète grave surtout que moi demain, je te trouve un matheux qui te démontre le contraire et son inverse. Les échecs et la musique ya que ça de vrai en ce bas monde.
    le 18/12/2009 à 20:48:25
Oh, le boulet est tout fâché.
oustra con
    le 18/12/2009 à 20:52:47
au pluriel ça fait ostracaca
un boulet se fache jamais.
le boulet insiste.
toujours.*









*cf la "charte des boulets"
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 19/12/2009 à 00:44:00
rejoins plutôt ma secte http://www.facebook.com/pages/DIGRESSIONS-FRACTALES/45623428412?v=app_2373072738&ref=ts#/pages/DIGRESSIONS-FRACTALES/45623428412
con
..petit patapon    le 19/12/2009 à 10:35:42
Toi t'es fan de Radiohead et tu as des lunettes!
moi aussi suis fan. Un jour j'ai offert un café à thom yorke à Reading en allant voir Sparklehorse. Véridique.
Depuis j'ai eu la gangrène à la main droite.
Sinon ya des joueurs d'échecs sur la zone pour écrire (enfin) un bon texte échiquéen avec des vrais morceaux de théorie dedans?
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 19/12/2009 à 10:55:33
toutes nos histoires parlent d'échecs.
Quenn
    le 08/03/2012 à 16:19:01
pawn D4
Lapinchien

tw
Pute : 4
à mort
    le 08/03/2012 à 17:20:11
touché

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