La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 
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Messages - LePouilleux

#1
Citation de: CAPSLOCKENSPIEL le Janvier 26, 2025, 00:36:39D'ailleurs c'est quoi, la coutume ? Poster ce qu'on a écrit sur le site, ou le montrer d'abord ici histoire que les gens aient le temps de dire, écoute, il vaudrait mieux que tu essaies de faire pianiste ?

Citation de: lapinchien le Janvier 26, 2025, 04:50:19Ne jamais spoiler sur le forum comme cet éjaculateur précoce de LePouilleux.

Certes, mais tu en as toujours sur le coin de la bouche lapinou.

Plus sérieusement, ça ne me gênerait pas d'aller un peu plus loin que les private-joke et de voir sur ce fil des bouts de texte ou des versions bêta avant publication en mode atelier d'écriture qui sent autre chose que la naphtaline (quoique). C'est pas comme si ça manquait de publications ces temps-ci, il me semble.
#2
= DISCUSSION GENERALE = / Re : Autopromo
Janvier 23, 2025, 21:28:28
T'as cru que t'étais dans une ligue amateur mais c'est la Champion's League ici gros. 
#3
Un samedi au supermarché

Je ne me rappelais plus exactement où j'étais. La sensation de quelque chose de vaseux s'insinuait en moi. Un bourdonnement sourd faisait vibrer mes tympans. J'ouvris tout à fait les yeux. La chambre, plongée dans le noir, ne me donnait aucun indice sur les songes qui avaient secoué mon sommeil au point de me réveiller. Mon esprit demeurait lui-même figé entre le sommeil et un éveil trop brutal pour commencer la journée. Ma compagne se retourna vers moi, l'air toujours assoupie. De sa bouche sortait les effluves d'une mécanique secrète : odeur d'ail et relents acides refoulés du plus profond de ses entrailles. Je déglutis difficilement en détournant la tête pour échapper aux exhalaisons qui me semblaient à ce point insupportables que je faillis me précipiter aux toilettes. Et pourtant, ce n'était que l'odeur naturelle de ma femme. Mais tout me semblait étranger tout à coup, souillé, loin de tout ce dont j'étais familier. Mon corps, lourd, plus vieux que d'habitude, s'extirpa difficilement de sous la couette. Le mobilier autour de moi sentait le neuf, le propre, tout ce qui pouvait être rassurant. Des choses matérielles objectivement inutiles jonchaient la moindre pièce comme des fétiches nous protégeant de maux relégués aux oubliettes de notre mémoire biologique. La maison, encore plongée dans le noir des volets roulants, représentait la somme d'une infinité de choix rationnels. Elle représentait un aboutissement qui n'était rien d'autre qu'une niche de confort et un terrier d'innovations techniques. Et maintenant ? Il y avait  peut-être quelque chose d'ancien que j'avais oublié, qui essayait de remonter à la surface pour venir tambouriner à la porte de mon existence  « Calme-toi Yvan, c'est trop deep pour un dimanche matin. » Je commençais à zyeuter une liste de course sur mon smartphone. Puis, je passais complètement à autre chose en prenant un café pour laver cette sensation étrange et dérangeante.


Cette sensation se répéta pourtant, une demie-heure plus tard, dans le rayon biscuits, goûters et pâtisseries de Génialmarché. Le dernier endroit au monde où on pouvait imaginer faire une crise d'angoisse. Alors que je cherchais les barres chocolatées « Capt'ain Bon » à travers les couleurs vivaces des multiples emballages en carton et plastique, un couple de retraités aisés — des boomers —  me coupa la route avec son lourd caddie remplit de plus de 1500 euros de marchandises. La roulette avant-droite de leur chariot me heurta la pied et je protestais d'un : « hum !».  Mais cela ne les fis pas réagir. Ils continuèrent à traîner le nez en l'air, lents, terriblement lents, en mettant de travers leur caddie pour bloquer complètement le passage aux autres clients voulant traverser le rayon. Je n'existais simplement pas à leurs yeux. Scandaleux. J'étais une contingence qu'on pouvait se permettre d'ignorer. Une chose qui n'existait pas dans cet univers donné. Je me rendis alors compte que la lumière blanche du magasin pulsait beaucoup trop fortement. Elle s'imprimait douloureusement sur ma rétine en me fatigant la vue. Mes yeux se mirent à cligner frénétiquement. La nausée monta à nouveau. Ma tête tournait étrangement. Je fis tomber un paquet de Capt'ain Bon « Milky Latte Cinnamon » par terre. Un détail me perturba : le capitaine ne possédait que quatre doigts sur la main qu'il agitait vers les petits enfants sensés ingurgiter sa barre de chocolat remplit de sirop de glucose. Les deux vieux se retournèrent alors brièvement. Leurs yeux passèrent à travers mon corps, je veux dire, comme s'il mirait à travers une vitre transparente, puis reprirent leur folle chasse aux promos.
Je commençais rapidement un exercice de respiration apprit sur Noustube. Se concentrer sur l'expiration et l'inspiration de l'air. Évacuer l'air calmement pour éviter le déséquilibre des flux. L'angoisse n'est qu'un phénomène physique contrôlable, qui n'a aucune réalité objective. C'est ainsi que me vinrent à l'esprit un éventail de situations apaisantes. Des gouttes de pluie tambourinaient contre le toit en tôle d'un chalet confortable. Un panda grignotait calmement une pousse de bambou. Maman ourse  léchait bébé  ourson. Un rayon de soleil perçait à travers un champs de blé caressé par le vent. Des nuages frôlait des sommets enneigés à une vitesse folle. Je fermais les yeux, entrevoyant le bout d'un tunnel à la lumière chaude et apaisante. Toute l'angoisse s'estompa de manière miraculeuse. Bordel. Mais pourquoi fallait-il que les responsables marketing de Pestlé aient foutu ces spirales rouges tournant à l'infini dans les yeux du Cap'tain Bon ? Sans doute pour happer l'âme des enfants innocents.
#4
Citation de: lapinchien le Janvier 16, 2025, 16:04:33
Citation de: LePouilleux le Janvier 15, 2025, 21:46:20Que lisent les zonards en ce moment ? Lisent-ils encore des livres ?
Je vais m'attaquer bientôt au livre obscur qui trône sur ma table de chevet depuis longtemps. Ça s'appelle "comment monter sa table de chevet" aux éditions Ikea.

Encore un putain de polar suédois.

Tiens, Volodine. Inconnu au bataillon pour moi. Mais je lis sur sa fiche wiki qu'il a traduit les frères Strougatski et Limonov. Ça ne peut être qu'un bon.

#5
Chouette, c'est pas encore cette année qu'on va débrancher le respirateur artificiel de mémé !
#6
Que lisent les zonards en ce moment ? Lisent-ils encore des livres ?
#7
Écoute si ça peut aussi t'aider à compenser le manque de neuroleptiques, c'est déjà ça de prit. Je veux développer ce texte sur plusieurs mini-recits, c'est pour ça que c'est pas dans la boîte à textes. 
#8
Rêve pavillonnaire

Je regardais la frêle pluie d'été qui commençait à écraser ses gouttes contre la porte-fenêtre du salon. L'eau traçait des veinures gorgées de lumière en glissant le long de la vitre. Dehors, le ciel prenait une teinte plus foncée. Il se gonflait d'électricité statique. Les tuiles rouges du pavillon des voisins luisaient déjà d'humidité. Un faux palmier s'agitait dans tous les sens en prenant le vent. Le mini-quad de Rayanne gisait par terre, sur la terrasse, renversé par de soudaines bourrasques. J'avais la flemme de le mettre à l'abri. Malgré la chaleur qui se traînait encore, un léger frisson me parcourut l'échine.

Autrefois, par temps clair, on pouvait apercevoir le Mont-Blanc d'ici. Aujourd'hui, il y avait un immense champs de maïs qui s'était réduit à un bout de verdure perdu au milieu des lotissements et des îlots d'immeubles. Le vieil agriculteur, qui le cultivait encore, crèverait probablement sur son tracteur d'ici quelques années. Une nouvelle zone commerciale poussera alors sur ce qui reste de végétation. Peut-être que ce sera une belle boulangerie industrielle qui ouvrira ses portes avec un large parking devant. Ce serait bien une boulangerie à côté de la maison. On pourrait même s'y arrêter quand je ramènerai Brianna de la danse.

Enfant, je voyais ces grands chantiers se déployer autour de moi, déclenchés par des forces mystérieuses et gigantesques, comme le symbole d'une vie inextricablement en marche. Je ne comprenais pas qu'il puisse y avoir des espaces encore vierges d'habitats monumentaux. Le paysage changeait au grès des booms immobiliers de la région frontalière. Des zones urbanisées apparaissaient qui mettaient du temps avant de se remplir définitivement de présence humaine. Je les parcourais avec enthousiasme du haut de ma bicyclette, lors de longs dimanche après-midi, imaginant la vie que ces quartiers tout neufs abriteraient, l'activité frénétique qui s'y développerait. Je rêvais d'habiter dans ces utopies urbaines qu'on affichait de partout sur les plaquettes et les panneaux de chantier.

(la suite sera probablement "Un samedi au supermarché" ou bien "Reportage dans la vie intime de Khalifou, jeune star des réseaux sociaux")
#9
Sauf quand on parle teuton ...
#10
Je suis en train d'écrire mais c'est pas facile. Il faut mettre les mots dans le bon ordre et tout et tout.
#11
C'est quoi ce bordel ?
#12
= INUTILE = / Re : défouloir à psychopathes
Août 29, 2024, 14:51:20
#13
Citation de: Dourak Smerdiakov le Juillet 21, 2024, 00:03:18Bonne session d'écriture d'après minuit à Tabasco, euh, Charogne. Qu'elle soit plus féconde que ma soirée.


Charogne est une femme ?
#14
= INUTILE = / Re : insultons-nous copieusement
Juillet 10, 2024, 18:22:03
Surtouriste !
#15
= INUTILE = / Re : Willkommen Frankreich!
Juillet 03, 2024, 14:19:30
https://www.youtube.com/watch?v=USJRkKoSZSs

C'est de ça dont il parlait, non ?