Me voici présenté à vous tel que je suis : un homme seul, traqué, qui s'est trouvé contraint de se retrancher en l'obscure bâtisse qui lui sert de demeure. Voici mon récit affligeant, prenez-le pour tel, car c'est une bien triste et édifiante histoire que la mienne, et qui mérite autant votre attention que votre commisération. Tirez-en l'enseignement, si vous le pouvez.
Tout en étant de noble filiation et issu d'une lignée fortunée, je me targuais d'être vertueux et soucieux du devenir de mon prochain. J'usais, dans le monde, d'une exquise politesse et ne goûtait jamais que le plus fin, le plus doux et le plus tendre, fuyant le reste avec horreur. Mais le sort m'avait affligé de bien terrible manière, d'une incurable affection transmise depuis l'aube des temps par les femmes de ma famille, mais qui ne se révélait dans sa pleine mesure que chez les mâles. Ainsi frappé par la terrible malédiction héritée de mes ancêtres, les blessures que je recevais ne se refermaient qu'à grand-peine, et pour chaque écorchure, chaque entaille, si infime fut-elle, je payais lourd tribut de mon sang… C'était comme si ma substance ne cherchait qu'à me fuir et saisissait la première occasion pour s'échapper à flots de mes veines. Il me fallait porter des pansements dûment serrés, des jours durant, pour prévenir tout épanchement, sans quoi le sang ne cessait de couler, me laissant livide et sans force.
Je compris bien vite que de ce monde je ne saurais plus rien percevoir que menace latente et perpétuelle, et que l'inquiétude que j'en concevrais finirait à terme par me ronger et me terrasser. Aussi, sitôt maître de ma destinée, je me vis contraint de me retirer définitivement en un lieu dépourvu de tout objet menaçant mon intégrité physique. Un territoire intime, conforme à mon besoin de paix et de sérénité. Sitôt encerclé de mes murs, je fis clore les portes par mes serviteurs et bannir tout instrument tranchant, toute lame et toute pointe présentant un risque pour ma sûreté. Tout ce qui s'apparentait à une arme disparut de mon antre. J'avais au préalable fait matelasser les murs d'étoffe épaisse et recouvrir le sol de tapis moelleux pour m'épargner les conséquences d'un choc fortuit. Les angles et les arêtes étaient mes ennemis intimes et je les avais fait adoucir avec un perfectionnisme extrême.
J'avais eu le privilège, ma vie durant, de pouvoir m'engraisser suffisamment pour encaisser plus aisément quelque estafilade, mais surtout pour m'épargner la très sainte horreur de voir percer mes côtes et les os de mon bassin sous une peau trop fine. Cette vision macabre, d'os effilés pointant sous un derme diaphane, d'organes intimes grouillant sous une surface translucide ne me quittait jamais. Aussi je m'étais empiffré comme nul animal ne le pourrait jamais et avait fait de mon corps une forteresse molle et rassurante.
Par extension, et par une tournure bizarre prise par mon obsession, je refusais chez moi la présence de toute substance dangereuse, d'alcool, et de tout ce qui pouvait porter atteinte à mon intégrité, d'une façon ou d'une autre. Mon organisme était un sanctuaire que je voulais exempt de toute souillure, et ce pour jamais. J'avais depuis fort longtemps choisi de préserver ma chasteté au point qu'une telle vertu exemplaire était remarquée et célébrée par tous. Pourtant tout ce que je souhaitais, c'était m'épargner les débordements organiques : la morale passait après ma pureté physique, primordiale à mes yeux. J'avais fait retirer de ma demeure feu et lumière, et je vivais comme une taupe en un terrier, longeant les murs et palpant chaque obstacle. Je jetais mon dévolu sur des mets insipides, des boissons fades qui ne piquaient point les papilles ni ne brûlaient les entrailles. Mes humbles serviteurs sans visage me nourrissaient à la petite cuillère de bois, comme un nourrisson. Ces séquences d'alimentation assistée me comblaient d'aise. Je goûtais l'innocuité de mon nouveau mode de vide plus que tout délice charnel, je me laissais aller à la joie d'être emprisonné dans un monde creux et chaud comme la matrice maternelle. Alors qu'on me servait les mille plats blancs requis à mon service, je piquais d'homériques caprices, avec ma cuillère de bois en guise de sceptre. Je régressais, divine extase, et me targuais de ne point jouir de délices ni malsains ni périlleux en aucune façon. Je goûtais la subtile humiliation de me laisser laver et langer par mes serviteurs. Je me noyais peu à peu dans un océan de félicité.
J'avais fait aménager au centre du bâtiment une petite chapelle, ouverte sur toutes les autres pièces, dans laquelle je pouvais me réfugier sans crainte. Tout en ce sanctuaire personnel était spécialement préparé pour garantir ma sécurité : les murs et les bancs étaient couverts d'étoffe rembourrée, la croix était représentée sur une tenture dressée au mur du fond. Sur l'autel capitonné ne reposaient que les objets les plus humbles : un gobelet de bois au rebord émoussé en guise de calice, un feuillet de parchemin sans reliure pour Bible. J'aimais l'austérité de cette installation. Aucun candélabre n'était admis en ces lieux qui se trouvaient de fait plongés dans la pénombre.
Là, des heures durant, je me laissais aller au recueillement avec délice. Je vouais une adoration toute particulière au sang du Christ, figuré en ces lieux par de l'eau bénite par mon confesseur.
Quatorze jours durant, tout fut béatitude dans mon petit monde chaud et obscur.
Au quinzième matin de cette réclusion délicieuse, la peau suave d'une jeune pêche que me tendais un serviteur se fendit délicatement sous mes doigts, sans j'en comprisse la raison. Mais dans la pénombre environnante je n'y pris garde, et laissais tomber le fruit jugé avarié. Cet acte scellait ma perte sans que j'y voie quelconque malice.
Au vingt-et-unième matin, passant négligemment la main dans ma chevelure soyeuse, je la retirais souillée au sommet de l'index. Portant la poisseuse substance à mes lèvres, je reconnus la saveur étale du sang. Là encore, l'incident fut inconsciemment oublié sitôt advenu. Je refusais inconsciemment de voir la vérité en face.
Au cinquantième matin, je m'éveillais la poitrine trempée de sang. Mes doigts comprimés sur mon cœur par l'agitation d'un douloureux sommeil perçaient durement ma peau. Je comprenais enfin l'ampleur du drame qui se jouait à mon insu. Négligeant et stupide que j'étais ! Je serrai les poings, envahi d'une colère sans borne, et la douleur se ficha dans mes paumes. Le malheur provenait de mon propre organisme, que je me mis à haïr de manière incontrôlée sitôt faite l'humiliante découverte : le danger se présentait sous la forme de mes propres ongles, qui avaient poussé au-delà du raisonnable. Dans l'obscurité, je présentai mes doigts à mon regard, et l'éclat macabre de la corne qui s'y enracinait manqua me faire perdre la raison. J'étais définitivement maudit et condamné, mon corps avait joué contre moi depuis le début et j'étais devenu mon propre ennemi.
Aucune lame en ces lieux ne me permettrait de tailler ces armes naturelles qui poussaient au bout de mes mains. Je voulus immédiatement les ronger comme un chien pris au piège ronge sa patte, mais ma bien faible dentition ne put pas même entamer ces protubérances osseuses déjà épaisses et tenaces. Sombrant dans la confusion et la terreur, plaquant mes avant-bras sur ma poitrine meurtrie, je me précipitai dans la chapelle pour prier pour le salut de mon âme. Je m'agenouillai fébrilement devant l'autel. Mais mes ongles torsadés m'empêchaient même de joindre les mains. Mon mouvement de fureur renversa le calice de bois et l'eau bénite délaya le sang qui continuait de ruisseler de mon sein.
Une incontrôlable pulsion de rage et de terreur me poussa à poser quatre griffes de ma dextre sur le rebord de l'autel. Je poussai alors d'un coup sec vers le bas. Les quatre lames organiques aigues sautèrent d'un coup, sans résistance. La douleur envahit tout mon être, occultant ce qui pouvait me rester de conscience. J'avais sous-estimé le profond enracinement des ongles, la gaine de chair de mes doigts était partie avec l'ongle et je me vis perdre mon sang de mes phalanges dénudées. Fou et bien proche de l'animalité, hurlant mes prières folles aux murs aveugles, j'essuyai le surplus de sang sur la tenture marquée de la croix, sans prendre conscience du blasphème. Il fallait que cesse ce cauchemar atroce !
Je n'avais aucune aiguille pour suturer mes plaies ruisselantes dont le sang s'absorbait sur le motif sacré. Je renversai alors la tête vers l'arrière et ne pus plus juguler la folle hilarité qui germait en moi. La douleur m'avait fait perdre toute dignité et je maudis le Christ sans même ciller. Alors j'apposai les ongles de ma main gauche contre mon cœur, et les enfonçai sans desserrer les mâchoires. De même je perçai d'un geste brutal ma jugulaire de l'ongle de mon pouce gauche. Puis je m'effondrai au sol, cherchant à enfoncer plus loin encore mes griffes dans la chair, jusqu'à me faire rendre gorge.
Ce fut dans cette intenable posture que mes serviteurs vinrent me prendre, et disposant mon corps sur un brancard de fortune constituée de la tenture consacrée, me portèrent au dehors. Le jour naissant emplit largement mon champ de vision, et je ne vis, au ciel, qu'une infinie mer de sang.
Ce qu'il advint par la suite, et comment je réchappai aux terribles blessures que je m'étais infligées, appartient à un passé maudit dont je ne veux plus rien savoir. Je supplie Dieu de pardonner mes erreurs et de me faire grâce d'une vie dont je ne veux plus.
[ remix de On raconte de Glaüx-le-Chouette ]
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C'est marrant parce que je ne voyais pas du tout le remix comme ça.
Là ça me parait plutôt de l'edit, non ?
Je vais réfléchir sérieusement à un mix littéraire entre deux canons...
C'est l'histoire de la Belle au bois dormant
Revisité ma foi fort joliment.
J'ai l'impression que l'histoire a changé, je voyais pas ça du tout de cette façon mais cette version n'est pas mal du tout.
Relis l'ancien, c'est pourtant bien la même histoire. Maintenant que t'as lu celui-ci tu devrais reconnaitre. Mais avec le texte de Glaüx, on est bercés par le tempo et les phrases. Ajoute à ça les retours ligne bioniques et le style limpide comme une flaque de vase, on comprend rien du tout si on est pas attentif. Moi-même j'avais pas bien compris le texte dans son vrai sens avant de le disséquer pour cet edit. Mais je dis vraiment la même chose que Glo, j'ai ajouté quelques péripéties pour étoffer, j'ai aussi ajouté le principe de l'hémophilie pour le réalisme et hop, on arrive ici.
Ouais mais je le voyais pas s'enfermer, la vision que j'en avais c'était qu'il partait s'isoler dans le désert, quelque chose dans le genre. Enfin ma vision on s'en branle nerveusement avec un percuteur pneumatique après tout, c'est marqué nul part qu'il s'enferme ou qu'il se tire ailleurs.
Merde, c'est marqué en fait.
Ouais hein, je crois. Mais le texte de Glaüx est trop étrange et trop confus pour qu'on puisse le cerner vraiment avant de l'avoir lu trois quatre fois. Moi j'avais surtout retenu l'histoire d'un type qui pétait les câbles et se bouffait les tripes. C'était l'image la plus marquante, c'est celle qui est restée. Finalement en éditant c'est la première que j'ai évacué (incompatible avec une certaine forme de réalisme).
Faut suffit de parler de l'autre enculeur de héron, parlons de mon bô texte.
Commentaire édité par nihil.
En fait nihil t'es une pute, tu sais très bien que ce que t'as écrit, c'est TA version, pas ce qu'il faudrait voir comme "vrai sens" (rha, fils de pute, cette expression de merde, ça mériterait un pain dans la gueule) dans MON bô texte.
Un texte, mille lectures, une par individu.
Le sens que moi, je donnais à On raconte, c'était quelque chose de mystique. Dans ma tête (je ne prétends pas que ce soit le "vrai sens", justement, c'est simplement ma version, mon interprétation d'un texte qui a une existence propre et dont chacun fait ce qu'il veut), le narrateur meurt, meurt vraiment, et est accueilli dans le vrai paradis chrétien. De là, le reste ; et les causes physiologiques comme l'hémophilie ne pouvaient pas apparaître dans mon texte, elles étaient absurdes. Il avait vécu une vie de froussard, il avait prié tout au long de son existence minable pour un paradis de douceur et de sécurité éternelles ; il l'avait, mais Dieu, ce grand comique, lui montrait combien sa façon de vivre était mauvaise. Châtiment divin, supplices, le paradis n'existe pas, on est là pour en chier, le salut n'existe pas, bien au contraire, Dieu se fout de notre gueule, bla, bla, bla.
nihil en a fait un texte placé dans un contexte réel, et vraisemblable ; donc un autre texte. Qui me plaît beaucoup, mais qui est entièrement autre.
L'intérêt n'est pas dans une pseudo exégèse de On raconte (et je t'en veux un peu de l'avoir laissé croire, au second degré, plus haut, sale con) ; mais dans la création d'un nouveau texte à partir du premier. C'est une vraie réécriture, une réappropriation de On raconte.
Pas une explication de texte.
Et que vous ayez chacun une idée différente me fait infiniment plaisir, ça veut dire que On raconte a sa vie propre, qu'il fait sens par lui-même, en vous-même, et que c'est un vrai texte littéraire. J'en ai pas beaucoup des comme ça, alors vous me permettrez, là, tout de suite, de me lâcher dans mon slip.
Oui où alors que personne a rien compris.
Moi par exemple le fait que le type soit mort et au paradis m'avait totalement échappé. Mais on est pas sur les commentaires de On raconte, que je sache. Ce serait intéressant que tu postes le sens que tu as voulu donné au texte là-bas, d'ailleurs, à titre informatif. Mais bordel qu'on me dise ce qu'on pense de mon texte, je me meurs.
Poster une explication de texte en complément d'un texte, c'est un aveu d'impuissance à donner au texte lui-même assez de corps, assez de force pour qu'il se débrouille seul.
Il est fou, lui. Je vais pas aller flinguer mon texte.
Je réfléchis longuement et je reviens te poser un commentaire sur ton texte à toi qu'il est bien.
Bis repetita placent :
Revisité ma foi fort joliment.
Je vais essayer d'éviter la comparaison avec l'original.
Le début c'est, disons du petit nihil, rien de bien folichon, style habituel bien foutu. Rien a dire. Manque peut-être d'un peu de develloppement. 20/25 lignes pour présenter un personnage comme celui ci, c'est un peu court d'après moi.
Quatrième paragraphe super bien foutu. Là j'accroche vraiment. Ensuite ça roule tout seul sauf " un monde creux et chaud comme la matrice maternelle " C'est naze comme formule et en plus ça fait carément tache dans l'ambiance et la phrase. C'est maladroit, je cherchais le mot.
En fait plus j'avance dans la lecture plus je me rends compte que rendre " réaliste " cette histoire c'est déjà une idée prise de tête. Pleins de détails clochent, comment accrocher une teinture dans un lieu ou toutes les pointes sont bannies ? On passe des jours 14, 21, puis 50 avec des ellipses énormes. Du coup, ça donne l'impression que le mec n'a fait que bouffer une pêche, se gratter la tête et se reveiller la poitrine saignante. Autant sur le texte de Glaüx ça rajoutait au coté mythique, autant là c'est bizarre. Ca tranche avec le réalisme voulu là encore. Le mec suffisamment maladroit pour se tailler avec ses ongles... limite.
Par contre, des aspects s'améliorent, le mouvement pour s'arracher les ongles était décrit de façon tellement hermétique que j'ai du mimer le geste comme un connard devant mon PC pour bien me le représenter, là c'est mieux.
La fin perd de la puissance par souci de réalisme là aussi.
Je pense que c'était pas une bonne idée de reprendre ce texte mais tu t'en sors bien. Je veux dire, la démarche permets de révéler certaines variantes possibles parfois tout aussi interessantes et mieux présentées.
Mais putain, l'atrait principal du texte pour c'était son coté " Ainsi parlait Zarathoustra ", à mi-chemin entre le conte et la parabole philosophique. C'est ça qui me plaisait le plus. Ca et la bidoche découpée.
Donc au final, on y perd je trouve, texte interessant mais trop faible par rapport à l'original.
Glaüx ça veux pas dire que t'es pas un blaireau.
Commentaire édité par Narak.
Ca, si on se farcit un super texte, y a des chances que le remix arrive pas à la hauteur de l'original, c'était à prévoir, mais c'est pas grave.
Le réalisme c'est vrai que c'est quand même pas ça, d'ailleurs un type qui met cinquante jours à réaliser que son obsessionnelle perfection pourra pas être atteinte parce qu'il a les ongles qui poussent, c'est un sacré beau lobotomisé. Mais bon l'idée c'était pas de faire un récit super carré, juste de ramener l'histoire de On raconte dans le monde réel.
remix de mon commentaire du texte de Glaüx
très agréable à lire, d'ailleurs à un moment je me suis touché
Ah ben non, c'est le même commentaire.
Alors tout d'abord du coup je me suis tapé celui de Gloups en premier lieu, j'ai ensuite enchainé avec celui-ci.
Tout d'abord je suis rassurée, parce qu'à la lecture de celui de Glaüx, j'avais vraiment compris le coup de la mort du mec, le paradis etc... Avec ce remix, je me suis dit que j'étais passée à côté du véritable sens, mais en fait non.
Donc du coup, celui là je le lis vraiment comme un nouveau texte, et je vais le commenter donc en le prenant ainsi.
J'aime beaucoup le fond du texte, c'est à dire l'histoire de l'hémophile qui s'enferme mais qui ne peut échapper à son "destin". Par contre du coup, tout le début me semble un peu superflu (le premier paragraphe). Aussi du point de vue de l'écriture d'ailleurs, c'est très lourd et ça m'a fait peur pour la fluidité de la suite, mais en fait ça va en s'améliorant.
Détail con, le mec commence à s'inquiéter de ses ongles alors qu'ils sont déjà assez longs pour être torsadés. Du coup ça fait tache dans le côté réaliste.
Mention très bien pour la toute fin qui est gerbatoire à souhait : je n'arrêtais pas de me toucher le bout des doigts à la lecture.
J'aime aussi beaucoup le côté mystérieux du dernier paragraphe.
Pour ma part, l'écriture me laisse une fois de plus sur le cul, mais ça commence à devenir une habitude avec toi.
La narration est correcte, et les premiers paragraphes servent à mettre en place le contexte de l'hémophilie, ils ont donc à mes yeux toute leur utilité.
Par contre, le 21eme matin, lorsqu'il se rend compte qu'il a du sang sur les doigts, je n'arrive pas à comprendre qu'il ne réagisse pas, alors qu'il s'était isolé précisément pour éviter tout risque de saignement...
Pour la fin, je suis assez dubitatif quand au fait de parvenir à s'arracher les ongles avec une telle facilité.
Ce ne sont que des détails mais c'est assez dommage, parce que ça sape l'effort de réalisme qui a été fourni pour ce texte...
Nihil se prélasse dans le style 18è et prend sûrement du mercure pour soigner ses blennorragies.
...c'est pour ça que ses ongles poussent comme des champignons
J'ai eu un moment de doute quand j'ai lu ton commentaire "Relis l'ancien, c'est pourtant bien la même histoire." J'avais pas du tout compri "on raconte" comme ça. A la limite, si j'avais pas su que c'était sensé en être le remix j'aurais peut-être à peine fait le rapprochement...
Donc après tout comme Aka. Mis à part le fait que je ne suis en aucun cas fétichiste du bout des doigts, et que le tripotage phalangien n'a qu'un effet très limité sur mon ardeur émétique, donc sur ce point je me suis abstenue.
Faudrait tous qu'on fasse un remix de On raconte, on aurait des trucs complètement différents, ça n'aurait aucun sens.
Non pas que ça s'applique à On raconte en particulier, mais je vois pas la complexité littéraire comme une qualité : être peu compréhensible c'est lâche et à la portée de tout le monde. Quand l'auteur présente clairement son propos, ça permet de voir directement si celui-ci est sensé ou totalement boiteux. Moi quand je suis pas sur de la cohérence de mes délires, je les embourbe sciemment dans la confusion, je noie les imprécisions dans le flou artistique. Et si le lecteur gueule, je peux toujours retomber sur mes pattes en disant qu'il est trop con pour comprendre.
Enfin bref, foin d'interprétations à la con, le texte de Glo (et là j'espère qu'on me contrediras pas) c'est celle d'un type qui se met à l'abri des vicissitudes et qui se retrouve avec des ongles longs CMB, il se les arrache et s'automutile, bah voilà j'ai refait ça à ma manière.
Commentaire édité par nihil.
Je contredis.
Le texte de Glo tel que Glo le comprenait, c'est pas du tout un mec qui se met à l'abri des vicissitudes, c'est un mec qui a voulu, sa vie durant, se mettre à l'écart des vicissitudes de la vie et de ses souffrances, et qui, UNE FOIS MORT NOM DE DIEU DE MERDE DE CASTOR, se retrouve dans la mouise parce Dieu est un joyeux farceur, mais juste.
Bref.
Tu as su refaire un texte cohérent à partir d'un autre texte cohérent. Les deux cohérences sont parallèles ; c'est pas parce que ta cohérence à toi est plus vraisemblable et naturaliste que la mienne qu'il faut crier au scandale de l'obscurité et de la sur-complexité pour la mienne.
Putain, si vous loupez l'opposition explicite "de son vivant" (isolé en une ligne) / "après la mort" (isolé aussi), dès le premier paragraphe, je peux pas faire grand chose pour vous. C'est pas obscur, c'est aussi transparent que possible. Suffit de lire lentement, au rythme qu'exige le texte, et qui n'est pas celui de la lecture de la prose.
Si j'avais voulu qu'on lise On raconte comme de la prose, j'aurais écrit de la prose, sans les retours à la ligne et les alinéas tchernobyliens. Si vous le lisez ainsi et que, fatalement, vous loupez la moitié, venez pas gueuler contre la complexité du texte : y en a pas.
nihil putain t'as pas le droit de m'exciter comme ça, prends soin de tes auteurs merde, enfoiré.
Synthèse, pour me donner l'impression à moi-même de pas juste avoir gueulé dans le vent : non, On raconte n'est pas obscur (sauf la toute fin, à dessein, sur les "voyants"), oui, le texte de nihil, je l'aime beaucoup, parce qu'il a su plaquer l'immatériel de On raconte sur du pragmatique, tant bien que mal, et qu'après divers changements habiles (hémophilie surtout, bien joué), ça colle. Mention spéciale aussi pour la logique de l'écriture : On raconte, écriture poétique, mise en oeuvre poétique, lecture (si vous respectez le texte) comme d'un poème ; remix de nihil, monde réel, écriture prosaïque, moyens prosaïques, lecture au fil de la ligne.
Putain maintenant que j'ai ton point de vue sur ton propre texte, je le trouve débile en fait.
Bon maintenant qu'on a bien déblatéré sur On raconte, ça va pourrir les subjectivités, mais je serais curieux d'avoir une idée de comment les autres ont compris ton texte, puisque ça semble si éloigné de mon idée à moi.
Si c'est vrai c'est très con.
Ce serait surtout très naze de croire que mon point de vue (que le point de vue de l'auteur en général) sur le texte doit primer sur le tien (celui du lecteur en général). Et ce serait la preuve d'un singulier manque de caractère, de porter un jugement sur un texte d'après seulement la lecture de l'auteur. On s'en branle, de la lecture de l'auteur.
De plus là j'ai pas donné mon avis, j'ai souligné ce que le texte dit, dit clairement : que le narrateur est mort.
Si la littérature c'est dire d'une façon compliquée un avis qu'on peut exprimer en deux lignes comme je l'ai fait là, c'est pas la peine d'en faire. Autant sortir la paraphrase et l'explication de texte aliénante direct.
Aucun auteur n'a besoin de lecteurs serviles. Sauf à être un fils de pute.
Commentaire édité par Glaüx-le-Chouette.
Et tiens, niqué sur le second degré !
Alors, tu me convoques demain au petit matin, avec mes témoins sur la plaine aux corbeaux, fautriquet ?
Putain mais toi t'es un répliqueur précoce, hein.
Et par contre tes idées arrêtées sur ce que doit ou ne doit pas être la liTTéRaTuRe confine au fanatisme religieux, putain d'ayatollah, dégonfle un peu du cul.
Tu veux dire que tu préfères que la littérature soit juste l'illustration d'une idée clairement exprimable en des termes plus simples et logiques, et qu'on ne devrait écouter que l'auteur, et ce qu'il a voulu mettre dans son texte ?
Un peu comme des esclaves d'ayatollahs gonflés du cul ?
C'est ça, essaye donc de me fouetter avec tes grosses fesses de bourgeois désoeuvré confortablement engoncé dans ses petites convictions arrêtées.
Ben vas-y, réponds-moi, au lieu de te draper dans la peau de mon cul, la devise à préconiser, ce serait ein texte, ein auteur, ein vrai-sens ?
Mon dieu comme ce débat est vital.
Et c'est là que je dois voir que je me suis fait entuber sur les cahouettes?
Gnognauteur décide quoi qu'on doit croire passeuqueu c'est gnui qui gna écrit gneu texte. Gné.
Gne lecteur gné un artefact négligeable, gnon s'en branle le gneuuuuh passeuqueu c'est pas gnui qui gna écrit gneu texte. Gné.
Les jeudis soir, c'est mal.
Surtout les vendredis matin.
C'est vrai ça. T'as pas bac, demain, toi?
Ouais, le bac d'anglais. Les seaux représentent le Palais de Buckingham et les pelles une tête nucléaire.
youpi
De mon temps, quand on avait bac d'anglais le lendemain, on trainait pas sur la zone à une heure du matin. Et on écrivait 'pelles à tête nucléaire' en britanique, sacrebleu.
Fucking nuclear cat's head with, yes, mustard please. Oh, give me sausage, I would be pregnant. And cahouettes, enculé.
C'est pourquoi je peux traîner sur la zone à une heure du matin.
Et de ton temps, en -852, la Zone n'était pas reconnue centre de l'internet.