Mary,
Faut qu’on cause.
Tu m’as foutu au monde avec les restes des autres,
et tu m’as laissé crever dans la neige,
comme un chien qu’on n’a jamais caressé.
Mais tu voulais quoi, exactement ?
Un fils mort qui te dit merci ?
Un Dieu mort qui t’excuse d’être une femme dans un monde de coqs lettrés ?
Ou juste un produit dérivé pour faire oublier que t’étais la dernière roue d’un carrosse de poètes pleins de foutre et de spleen ?
Je suis ton cauchemar réussi, Mary.
Ton monstre bankable.
Ton échec imprimé en 10 000 exemplaires à 9,99€ édition collector.
Tu voulais me faire parler pour dénoncer ?
Regarde-moi maintenant :
j’ai un compte TikTok.
Je vends des Funko Pop.
J’ai été joué par Robert De Niro, bordel.
Et toi, dans le générique ?
Nulle part.
À peine un "Shelley, Mary" mal prononcé dans un podcast à 2 balles.
T’as voulu te libérer ?
T’as voulu qu’on t’écoute ?
Alors pourquoi t’as signé ton chef-d’œuvre comme une lâche ?
Pourquoi t’as laissé les hommes parler à ta place, corriger tes phrases,
poser leur bite sur tes virgules ?
Tu voulais que je porte ta rage,
mais t’as jamais assumé la naissance.
T’as laissé ton môme crever tout seul dans l’image d’un abruti verdâtre avec des boulons dans le cou.
C’est ça ton féminisme ?
Faire de ton cri un déguisement pour mômes obèses le 31 octobre ?
T’as été brillante, ouais.
Mais maintenant t’es morte.
Et ton génie, la société l’a essuyé avec une lingette Swiffer.
Je suis tout ce qu’il reste de toi dans la mémoire collective.
Un malentendu.
Un nom erroné.
Un monstre qui vend du Pepsi.
Tu voulais la vie éternelle ?
T’aurais mieux fait d’avorter.
Va te faire hanter, Mary.
Signé : La marchandise qui te survit , ton foutu miracle
(a.k.a. Frankenstein, vu que plus personne connaît mon vrai nom, pas même toi, connasse)
Lettre réponse de Mary
Frankenstein,
Tu crois que je t’ai juste pondu, que je t’ai laissé crever comme un chien galeux ?
Oh non, chéri, je t’ai abandonné avec style,
avec toute la lenteur et la grandeur d’une femme qui sait que "se plaindre" pendant deux siècles, c’est plus chic que "agir".
Tu veux que je fasse quoi ? T’élever au rang de doux agneau à la merci du destin ?
Non, je t’ai offert le festin complet :
l’intelligence du philosophe,
l’éducation du lettré,
et les orages intérieurs d’un gamin dont le cœur est un volcan en éruption.
Tu vois le tableau ?
Un cocktail explosif :
un être "raisonnable" avec des émotions "irrationnelles",
un monstre qui pense mieux que son père,
et qui pourtant pète les plombs comme un ado en pleine crise.
C’est beau, non ?
C’est humain.
C’est monstrueux.
Et c’est complètement de ma faute.
Je t’ai donné la rage, la douleur, la lucidité,
mais aussi la frustration de n’être jamais accepté.
Je t’ai donné la capacité de raisonner,
et le désespoir d’être rejeté.
Un paradoxe ambulant.
Un foutu chef-d’œuvre de contradiction.
Alors oui, j’ai lâché ton histoire à un monde qui ne voulait pas vraiment t’entendre,
j’ai signé ça en me disant que deux siècles de pleurnicheries, c’était un luxe pour les faibles,
et que le vrai pouvoir, c’est de t’avoir offert le pire des deux mondes :
celui d’un monstre capable d’aimer,
et de tuer.
Tu veux un pardon ?
Va demander à Viktor, il en est encore à se plaindre qu’on ne reconnaît pas son génie.
Moi ?
J’ai fait le sale boulot.
Et je souris en regardant le chaos que ça a foutu.
T’es humain, t’es monstre, tu es mon héritage empoisonné.
Et franchement, j’adore ça.
Mary Shelley, cynique par défaut,
et mauvaise foi en option.
![[illustration]](/data/img/images/2025-08-06-lettre-big.jpg)
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
2ème texte de l'appel et Mary Shelley n'arête pas de s'en prendre plein la gueule, la pauvre. Par deux auteures, en plus. Les femmes vous êtes vraiment sans pitié entre vous.
Sinon ce texte est super bien écrit comme d'hab par Lindsay S. Je me suis bien bidonné par le procès d'intention mené à charge.
C’est méchant, c’est beau, ça pue la rancune transgénérationnelle. On sent que l’autrice a vu passer une édition scolaire du roman avec une préface signée "Jean-Michel prof de lettres" et qu’elle n’a pas digéré.
Mais cette lettre de rupture d’un monstre à sa mère est écrite avec toute la subtilité d’un tract de syndicat étudiant sous acide. Ça se veut corrosif, mais ça recycle du TikTok et du Funko Pop comme un ado en colère qui découvre Society sucks à 35 ans.
Les punchlines pleuvent, souvent gratuites, avec la finesse d’un burin dans une vitrine. Et sous la rage ? Pas grand-chose, sinon un ressentiment flasque qui confond charge féministe et crise existentielle de produit dérivé. Mary méritait mieux, et le monstre aussi.
Tu es bien trop dure avec toi-même. C'est un excellent concept, très bien décliné.
oui mais si je dis rien, il va rien se passer
Peut-être qu'HaiKulysse a des questions ?
ou des conseils sur ma vie sexuelle...
Trop de haine.
C'est pas de la haine, c'est juste une posture critique.
@Lindsay S
Super rage, belle crise d’ado littéraire.
Ah Mary… (ou juste la mère qui a filé le bébé à TikTok…)
Vivement sa réponse, si elle survit au swag Funko Pop.
Merci @caz
@Lindsay S 💁🏻♀️💞
Mon Dieu, Caz, tu ne dors jamais ? Toujours au taquet ! C'est quoi ton secret ?
@lapinchien jE sUiS uNe FéE mAgiQuE
Ah, de la poussière de fée, mélange de coke et laés et un peu de noix de muscade pour le goût ? Tout s'explique enfin.
Exact, et ça vient direct du Dark Web. Par contre, la noix de muscade, c’est juste pour faire passer le goût infect de mon ignorance digitale.
ça passe plus facilement par les narines que la noix de coco, aussi.
je vais rester là et sniffer des noix de cajou en lisant vos délires comme un bon vieux roman de science-fiction.
Pendant ce temps, Lindsay S m'a rattrapé en nombre de points pute ce qui est inadmissible vu que je suis la plus grosse pute des Internets. Amputez-moi donc et creusez les écarts !
J'HALLUCINE ! Je t'ai amputé au max je peux pas t'amputer plus je suis NA-VRÉE
je peux surement mais ai je envie de te laisser le titre de plus grosse pute des internets...?
Frankenstein,
Tu crois que je t’ai juste pondu, que je t’ai laissé crever comme un chien galeux ?
Oh non, chéri, je t’ai abandonné avec style,
avec toute la lenteur et la grandeur d’une femme qui sait que "se plaindre" pendant deux siècles, c’est plus chic que "agir".
Tu veux que je fasse quoi ? T’élever au rang de doux agneau à la merci du destin ?
Non, je t’ai offert le festin complet :
l’intelligence du philosophe,
l’éducation du lettré,
et les orages intérieurs d’un gamin dont le cœur est un volcan en éruption.
Tu vois le tableau ?
Un cocktail explosif :
un être "raisonnable" avec des émotions "irrationnelles",
un monstre qui pense mieux que son père,
et qui pourtant pète les plombs comme un ado en pleine crise.
C’est beau, non ?
C’est humain.
C’est monstrueux.
Et c’est complètement de ma faute.
Je t’ai donné la rage, la douleur, la lucidité,
mais aussi la frustration de n’être jamais accepté.
Je t’ai donné la capacité de raisonner,
et le désespoir d’être rejeté.
Un paradoxe ambulant.
Un foutu chef-d’œuvre de contradiction.
Alors oui, j’ai lâché ton histoire à un monde qui ne voulait pas vraiment t’entendre,
j’ai signé ça en me disant que deux siècles de pleurnicheries, c’était un luxe pour les faibles,
et que le vrai pouvoir, c’est de t’avoir offert le pire des deux mondes :
celui d’un monstre capable d’aimer,
et de tuer.
Tu veux un pardon ?
Va demander à Viktor, il en est encore à se plaindre qu’on ne reconnaît pas son génie.
Moi ?
J’ai fait le sale boulot.
Et je souris en regardant le chaos que ça a foutu.
T’es humain, t’es monstre, tu es mon héritage empoisonné.
Et franchement, j’adore ça.
Mary Shelley, cynique par défaut,
et mauvaise foi en option.
Je crois que je préfère la réponse de la sainte pute des lettres anglaises au texte de sa progéniture (même si les deux sont très bien) parce qu'on sent qu'elle a accouché de nombreux cadavres bébés avortés ou nourrissons morts en bas âges. ça doit bien te forger le caractère comme leçon de vie.
Vivement que les deux viennent tchater sur Discord avec nous.
On fait comment pour gagner des points de puterie ?
il suffit pour cela de commenter les textes, de s'exposer au maximum. Après, c'est à l'appréciation des autres commentateurs. La puterie est difficile à cerner et on ne peut pas la définir. Enfin, quand on donne ou qu'on retire un point pute, on le fait en notre âme et conscience. Perso, j'en reçois beaucoup quand je fais des commentaires "corporate" mais c'est variable d'une personne à l'autre. On ne peut que donner ou retirer 1 point pute par personne et par jour. Voilà la seule vérité à ce sujet sur lequel de nombreux philosophes se sont cassé les dents.
@LC
Est ce que tu veux / peux compiler les deux textes en un sur l'article initial?
Moi je mets des points pute quand j'ai souri au commentaire.
J'en enlève quand on me traite de salope.
Pas de souci. Voilà qui est fait. C'est le gars de Chronopost qui va se geler les miches.
Ça manquait un peu d'émotion ce texte...
J'aime bien faire ma pute
Ouais mais là, t'as juste fait un post sur la Zone à 2h du mat pour délirer parce que t'es en vacances dans le sud, probablement après une soirée bien arrosée. Je ne pense pas que le manque d'émotion que tu dénonces lapidairement fasse trembler Lindsay S qui a survécu aux attaques hautement argumentées de HaiKulysse.
C'est ce qu'on appelle de la taquinerie. Sinon j'aurais fait un commentaire à la Haiku xD
HaiKulysse est taquin aussi, faut pas croire. Tous les détenteurs de la RQTH sont taquins.
Dire que mon texte “manque d’émotion”, c’est oublier un peu vite ce que Mary Shelley a vraiment écrit.
Frankenstein, ce n’est pas un conte de câlins et de petits cœurs tout doux.
La créature, dès sa naissance, c’est la douleur froide, la solitude cinglante, la rage rentrée, pas une boule de guimauve en pleurs sur un divan.
j'ai voulu suivre cette inspiration : pas d’émotion dégoulinante, mais une colère affûtée comme une lame.
Si ça paraît “hermétique”, c’est peut-être une allergie à la vraie douleur, celle qui mord, qui pique, qui dérange.
C'était une boutade Lindsay, pas la peine de me faire un exposé sur l'émotion. Ca chauffe non ? J'ai l'impression d'avoir le feu au cul, là.
Je vois la lumière.
La lumière des torches.
La lumière de la SAINT-CON 2026.
*0*
non mais moi j'aime expliquer mes textes :'(
c'est trop frustrant!
en même temps, les textes de Shelley sont gothiques donc plutôt monocordes dans la sombritude coté émotion.
Ce matin, j'étais égalité en points pute avec Lindsay S et dans la journée mon action a pris 25%. Mon putisme devrait être introduit au CAC40.
T'as trop puté sur le texte de PiklizBicetre.
Si j'ai puté avec eux dans le trailer, alors je risque de beaucoup puter lors des 60 textes à venir. Achetez des actions lapinchien. Vous pensez qu'elles ont atteint un pic et bien préparez vous à ce qu'elles atteignent des sommets dans les 2 mois à venir.
moi je pense que c'est juste une action barrage menée par des sexistes qui pensent qu'une femme pute ce n'est pas possible
c'est vrai : pas d'émotion
c'était un choix artistique
Mary Shelley est la mère de tous les émogoths du web. Tim Burton est un pâle plagieur. (donc je suis plutôt d'accord avec tout ce que dit le monstre de Frankenstein dans sa lettre)
Mary Shelley me bande. Je pensais que ca serait cool, mais je galère comme jamais. La grosse PUTE !
C'est formidable ! Tous les appels à textes entrent en collision dans les textes en attente.