LA ZONE -

La nuit des vertèbres

Le 18/08/2025
par Younisos
[illustration] carcasses en cascades
... ... ... ... rêves
                    écorchés

franches falaises de foies frais

la
laiteuse
m'égorge le gland
Une saucisse géante avance, rampant au bord lacté de notre chienne de galaxie.
Le trou du cul de la Voie Lactée n'est pas un trou noir, non... c'est un énorme énorme vrai anus bien carné, et il se fait sodomiser par le silence de l'Os.


Hanté par le surgissement, au bout du nocturne corridor, de la chose organique, informe, glaireuse, membrée, innommable.
Quand je plonge le couteau dans le melon jaune, j'appréhende que gicle, de la pulpe jaune clair, une bestiole écarlate au cri stridulant.
Effroyables foetus déferlant rugissant au suc même de la nuit.
Et, au soleil, le galbe suave d'une nymphette aux lèvres purpurines.
Et, au soleil, le mur blanc.
...

L'anal élan est par-delà eros, dans la mutité de l'excès, là où la chair affleure au ras des éclairs sanglants… peau douce au soleil.

Un gigantesque melon rigole au fin fond du silence.
Quelque part dans l’Iliade, l’épée tranchant les vertèbres fait gicler la moelle.
L’évidence est aphone. Atroce. Les mots sont des couteaux dans la plaie sensorielle, pour jouir à se scier les viscères, saigner à vif l’écran perceptif de l’horreur patente, fêlure du maintenant, orange crevée de l’abominable flux, strip-tease ahuri de l’os écorché.

J'ai les cervicales qui craquent… elles chantent la glauque raideur du flot présent.

L’arrière-boutique de l’écriture est un immonde égorgeoir, foutoir ahurissant d’abominables cochonneries, de vie charcutée, de démence régurgitée en lumières et galbes à midi.
...

L'angoisse matinale revient me prendre telle une amante, elle me suce, et branle mes boyaux torturés.

Je m’éjacule tout entier et mes viscères ahuris ruissellent effarés sur mon lit déglingué, puis rampent en couinant sur les murs de ma chambre délabrée.

L'horreur est rien.
L'horreur est une fenêtre — le jour qui éclate sur une façade chaulée.
… … …

Et quand l’horreur du matin azuré s’est estompée, il reste l’horreur de respirer — inspirer — atroce — expirer — atroce — ma rate remonte je la crache au bout de la — phrase.

J’écris dératé.

Un flot de viande féminine fait crouler le rythme derrière mes cervicales tordues.

Devant moi l’étendue de plasma et de lymphe calcinés — j’ai brûlé toute ma moelle — je m’apprête à sodomiser post-mortem le corps astral de mes rêves d’ex-humain.
...

= commentaires =

Lapinchien

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Pute : 42
à mort
    le 17/08/2025 à 20:11:28
Je ne vois que de la forme pour la forme à fond la forme et pas de fond. Du coup, on retombe dans la sempiternelle question : l'art pour l'art vaut-il la peine ?
Lapinchien

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Pute : 42
à mort
    le 17/08/2025 à 21:20:16
Y a quelques allitérations à la Stupeflip aussi.
Lindsay S

Pute : 49
    le 17/08/2025 à 22:51:56
Ce texte me donne par moments l’impression d’assister à une orgie cosmique de boucherie chevaline. On y piétine des viscères, on y sodomise des galaxies, et, pour être franche, je ne sais pas toujours si je dois me sentir bouleversée ou commander une barquette de charcuterie.

Il y a quelques fulgurances. Quand l’écriture est décrite comme un égorgeoir, c'est ça , écrire = charcuter. Quand l’horreur se réduit à une fenêtre éclatée de soleil, c’est joli dans sa simplicité.

Mais le reste… je ne peux pas faire semblant. La saucisse géante de la Voie lactée, c’est plus une mauvaise blague. Le melon qui rigole, j’avoue que j’ai ri, mais sans être sûre que c’était l’effet recherché. Quant aux viscères qui “couinent” sur les murs, ça m’évoque davantage un cartoon sanglant qu’une descente métaphysique dans l’horreur.

Ce n’est évidemment qu’un ressenti personnel, mais pour moi le texte est difficilement lisible mais j'ai aimé quand il taille dans le vif, sec et implacable, le reste n'est que burlesque alimentaire.
Sinté

Pute : 19
    le 18/08/2025 à 10:26:20
Ça a aucun sens mais c'est stylé, maintenant, ce serait bien de raconter quelque chose.
Corinne

Pute : 33
    le 18/08/2025 à 11:24:51
Lecture à 11h13 le matin.
Tiens, une recette pour préparer les andouillettes du déjeuné !
Cela m'a amusé également.
J'aime bien la recherche de mots décrivant l'angoisse et l'horreur.
Et effectivement, "l'arrière boutique de l'écrivain.... Fonctionne bien.
Lapinchien

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Pute : 42
à mort
    le 18/08/2025 à 18:20:30
Younisos. Est ce que tu as un syndrome de la Tourette des doigts ?

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