Gérard ouvre la bouche, et c’est un geyser de bile noirâtre, de mucus épais et jaunâtre, éclaboussant sa barbe sale d’un liquide gluant qui pue la nécrose et le vomi oublié dans un coin de frigo moisissure. Sa langue râpeuse, couverte d’une pellicule visqueuse couleur cendrée, est un marécage grouillant de bactéries putréfiées qui bougent, s’agglutinent en amas gluants entre les papilles, comme un nid de vers suintants. À chaque expiration, il expulse un souffle putride, une haleine aussi toxique qu’un cadavre en décomposition avancée, saturée d’odeurs de viande pourrie, de caillots de sang ranci, et de restes d’alcool suintant dans un marécage de suppuration.
Il croque dans un vieux sandwich oublié depuis des jours, le pain est visqueux, dégoulinant de confiture fermentée et de mayonnaise noire, les miettes moisies tombent en amas gluants sur sa chemise tâchée de sueur séchée et de crottes de nez durcies. Dans sa bouche, la purée infectée éclate en un torrent de jus noirâtre, mêlé à des bouts de gencives déchirées et à des restes dégueulasses de viande avariée, que ses dents pourries broient en bouillie infecte. Chaque mâchonnement fait jaillir une gerbe de bave verdâtre, lourde, collante, qui coule en filet épais sur son menton crevassé.
Dans la rue, Gérard libère un pet sonore, une explosion humide et fétide qui soulève un nuage de gaz puant la fermentation d’innombrables bactéries mortifères. L’air se charge d’un mélange nauséabond de pus de plaie suintante, de vomi aigre, et de sueur croupie. Un passant croise son chemin, et aussitôt ses yeux s’emplissent de larmes brûlantes tandis que son estomac se retourne violemment. Gérard, imperturbable, ouvre la bouche en un rictus hideux d’où s’échappent des filaments blanchâtres de mucus purulent. Il tousse, crachant des glaires épaisses qui éclaboussent ses doigts jaunes et croûtés de saleté incrustée.
Au marché, il saisit une pêche molle, la chair pâteuse éclate sous sa pression, déversant un jus visqueux et fermenté, saturé de larves rampantes. Gérard croque dedans sans hésiter, ses dents broient les larves qui se tortillent encore, les éclaboussant dans sa bouche en un mélange de pus suintant et de sang noir. Sa langue râpe la pulpe décomposée, envoyant une salive corrosive qui dissout la chair à demi-pourrie. Il crache un filet de salive sanguinolente, mêlée à des bouts de tissus nécrosés, qui coule en traînées gluantes sur son t-shirt troué et graisseux.
Dans le bus, son haleine dévaste tout. Les passagers s’éloignent, vomissant à moitié, certains s’évanouissent en crachant des glaires sanguinolentes. Gérard s’installe, une marée de bave épaisse déborde de ses lèvres gercées, s’étalant en larges traînées collantes sur la banquette poisseuse. Il gratte ses gencives enflammées, arrachant des bouts de chair décomposée qu’il mâchouille avant de les recracher en gerbes visqueuses sur le sol couvert de poils, poussière et crottes de rongeurs. Ses doigts sont sales, couverts d’une pâte noire gluante faite de saleté séchée et de croûtes purulentes. Il se gratte frénétiquement les ongles, arrachant des lambeaux de peau sanglante qu’il roule entre ses doigts moites.
Chez lui, il tombe sur un tas de déchets organiques en décomposition avancée, une purée visqueuse de chair en putréfaction, de sang caillé, et de morceaux de peau suintante. Il tombe à genoux, plonge sa main dans ce bourbier infâme, et porte à sa bouche une poignée de cette bouillie infectée, la mastiquant en gargouillis répugnants. Sa gorge se tord, il crache un jet de vomi noir et acide, bourré de bouts de tissus morts et d’un liquide visqueux, brûlant sa peau à chaque retour.
Dans la salle de bain, il s’observe dans un miroir couvert de buée crasseuse. Sa bouche est une plaie béante, suintante de pus jaune-verdâtre, les dents noires s’enfoncent dans des gencives enflammées suintant du sang et de la bile. Il tire la langue, recouverte d’une couche gluante de sécrétions malodorantes qui dégouline en longs fils translucides. Il ouvre un tube de dentifrice périmé, en étale une couche pâteuse sur sa langue suintante, puis se brosse les dents en raclant brutalement ses gencives, arrachant morceaux de chair qui tombent dans le lavabo bouché, déjà rempli de crachats, de crottes de nez noires et de cheveux collés.
Quand il crache, un flot de bave visqueuse mêlée à du sang noir coule en cascade, éclaboussant le miroir d’éclats gluants et souillant le carrelage d’amas poisseux. Sa bouche dégage une odeur pestilentielle, mélange de pourriture, d’excréments et de charogne.
Il s’écroule, léchant machinalement les restes de pus sur ses lèvres gercées, enivré par ce festin nauséabond de putréfaction vivante, prêt à répéter ce cycle infernal demain.
LA ZONE -
![[illustration]](/data/img/images/2025-09-11-putrefaction-big.jpg)
Ce n’est ni un conte édulcoré, ni un appel au dégoût gratuit, mais un récit sans fard de ce que peut être la décomposition olfactive et buccale à un niveau extrême. Chaque détail suinte la saleté, chaque sensation dégouline de putréfaction et de bile.
C’est une observation sans filtre, sans aucune tentative de rendre cela plus joli, qui accepte l’aspect viscéral et nauséeux de cette réalité humaine. Si vous avez l’estomac fragile, mieux vaut vous préparer.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
Au moins Gégé se brosse les dents.
Très important les enfants!
Deux fois par jour et minimum deux minutes!
Aller ça m'a donné faim tout ça, je vais me préparer à manger, y a des restes au fond de mes toilettes.
J'ai regurgite mon quatre heures puis je m'en suis fait un bain de bouche avant de l'ingurgiter faire des vas et viens avec le bol alimentaire puis je l'ai digere puis fait une occlusion intestinale avec, elle s'est infectee avec une infestation de larves de mouches a viande puis j'ai pris mon elan et une grande inspiration et j'ai vomi integralement mon appareil digestif. C'etait un super rollercoaster. Encore!
Bienvenue dans le grand parc d'attraction de la Zone, les enfants !
En fait, Caz c'est Mercredi Addams mais tant mieux pour nous.
Si les deux premiers - trois, soyons généreuse - paragraphes m’ont convaincue que j’aurais mieux fait de lire ça à jeun, la suite a calmé mes haut-le-cœur plus sûrement qu’un cachet de Vogalib. Passé l’effet de choc, on glisse vite dans la mécanique répétitive : 32 liquides infects, 23 textures gluantes, 20 relents de charogne et 20 morceaux de décomposition. Au lieu de m’arracher un frisson, j’ai commencé à cocher les cases comme dans un bingo de fin de soirée, ou comme dans un jeu à boire où l’orateur répète toujours le même tic de langage. Sauf qu’ici, le shot, c’est une rasade de pus tiède. La performance est indéniable, mais la surenchère se retourne contre elle-même : à force de vouloir étouffer le lecteur sous les fluides corporels, le texte finit par l’anesthésier. Plus ce n’est pas mieux, c’est juste plus long.
Je trouve que c'est une belle demonstration qu'on peut tres bien s'aclimater a l'horreur. L'auteur fait croire que c'est un psychopathe mais c'est une posture artistique qui me plait.
Oui je salue la performance ;)
Un texte bien dégueulasse. J'vous cache pas qu'avant de partir bosser, ça me fout le bide en vrac.
Je rejoins Lindsay sur la forme. Au départ, ça te fout bien la gerbe, mais après 3 paragraphes, t'es bien vacciné.
Bon langage c'est sûr, mais ça devient un peu lourd à la longue. Sinon ça reste une bonne manière de s'exercer au niveau du style ce genre de trucs.
Vous avez bien raison ! Merci pour ces retours, c'est bien constructif.
On peut pas tous avoir raison car on est pas tous d'accord.
il y a bien une intensionnalite de ta part dans le fait de faire durer l'horreur, non ?
Oui j'essaye de plonger toujours plus loin, mais effectivement en relisant en essayant de me mettre à la place d'une personne extérieure, c'est bien trop long et du coup ça s'essouffle (si je peux dire ça comme ça). C'est peu mon défaut d'écrire récurrent.
*d'écriture
Je trouve vraiment pas que c'est trop. Tu offres la possibilite a chacun d'experimenter l'acclimatation a l'horreur et perso ca me parle apres au niveau des dictatures par exemple. ca explique beaucoup sur le fonctionnement humain et comment a trop y baigner on finit par tolerer l'intolerable.
Ah oui effectivement je vois ce que tu veux dire. Mais du coup ça mériterait peut-être d'être vraiment "pensé" de ma part.
Tu fais des textes tres conceptuels. C'est dommage de faire l'impasse d'autres niveaux de lecture que l'esthetique. Cela dit on n'est pas oblige non plus d'etre tout le temps dans le controle et la maitrise de tout ce qu'on fait et des fois on peut creer des trucs dont d'autres personnes vont trouver un sens qu'on a pas voulu, je vois pas le probleme.
Je vois vraiment La Zone comme un espace où je peux enfin écrire des choses qui ne passeraient pas sur mon insta bien propre. Du coup j'expérimente et c'est cool aussi.
Oui, ben n'hesite pas a intellectualiser tes oeuvres car meme si c'est abscons et nebuleux ensuite ca permet de creer des emplois dans la mediation culturelle.