Une affaire à la sauce Samouraï.
Avant-propos culinaire.
Pour ceux qui ne seraient guère familiers de la culture du Nord de la France est de la Belgique,la sauce samouraï est une préparation de mayonnaise, de ketchup,
relevée de piment.
L'affaire se mange en général dans une baguette dans laquelle, l'on met des frites et des saucisses.
Dans le Nord, c'est appelé un Américain, en Belgique; une mitraillette, parce une fois que vous avez avalé une affaire aussi énorme, plus rien ne passera après
cela.
***
Une bien étrange affaire.
Le couple sortait de la TAVERNE,pas ivres, mais pire, plein comme des tonneaux, au point d'avoir un mal fou à mettre un pied devant l'autre.
L'on ne savait qui du jeune homme ou de la jeune fille pouvait maintenir l'équilibre précaire de l'autre.
_Oh capitaine!
Vent à babord dit Bruno.
_Vent à tribord répondit Blandine
Mer formée.
Situation critique...
Vraiment pas frais c'est deux jeunes.
Port de Dunkerque,décembre 2020,on se caille dans la ville, il géle,pas un pékin dehors, sauf les quelques fétards téméraires qui rentrent de la nuit en Belgique, où
ce vendredi soir est le début de la relâche pour les Français de l'autre côté de la frontière.
Parce que faire la fête y est beaucoup moins cher qu'en France, notamment les boîtes de nuit.
Blandine dit à Bruno, son petit ami:
Il y a un type en train de domir assis sur une chaise de camping, là-bas.
-N'importe quoi, et puis, on s'en fout, on rentre.
Tu vois dans le noir une nuit de décembre?
L'alcool te joue des tours.
-Mais non, en plus le mec à un truc qui dépasse du ventre.
-Bon, d'accord, allons zyeuter*, et après on va se coucher.
Pressée, elle distança vite son petit ami, histoire d'en avoir le cœur net.
Soudain, elle hurla.
Heureusement, pas un chat dans le quartier à cette heure matinale.
Enfin sur les lieux, son petit ami, manqua de tomber dans le port, sous l'effet de la violence de la scène.
Un type à poil sur une chaise de camping avec un katana dans les tripes, dans le Nord, nous avons de l'humour, mais, là...
*Regarder,patois du Nord et du Pas-de-Calais.
***
L'enquête.
Les lieutenants Plankaert et Durant arrivèrent quelques minutes plus tard, sur les lieux.
Blandine, pétrifiée, autant de froid que sous le choc était encore là, quelques mètres plus loin, Bruno,sur un banc, la tête entre ses mains ensanglantées.
_C'est Noël dit Planckaert à son collègue.
Nos suspects sont restés sur place.
Durant appela du renfort afin d'avoir à l'œil les deux jeunes.
Une fois ceux-ci arrivés, il retourna vers la scène de crime, où son collègue était en train de farfouiller*.
_Ça commence mal, min Tiot*, dit-il en extrayant du sac à dos de la victime un livre en japonais...
Pascal Lemonier.
39 ans.
Lieu de résidence: Marseille.
Profession: marin.
Telles étaient les informations dans le portefeille trouvé dans son sac à dos.
Bon, finalement, ça commence plutôt pas mal.
-Ouais, répliqua Durant, sauf le livre, c'est un indice, mais pour trouver un Japonais made in Japan à Dunkerque qui traduira le titre...
_Pas de panique, j'ai une idée dit son collègue.
***
Le samouraï
Pas de traducteur sous la main, alors le lieutenant Plankaert appela sa sœur Julie, artiste-peintre, diplômée des Beaux-Arts, en lui demandant de
dessiner la couverture du livre et son titre en caractères japonais.
Ensuite, il envoya le résultat à l'ambassade du Japon à Paris afin d'obtenir la traduction française du titre et un résumé du livre.
La réponse revint vite dans la semaine sous forme d'un message électronique:
"Cher lieutenant,
L'ambassade a procédé à l'examen avec attention votre courrier portant sur le contenu du livre dont vous voulez connaître le sujet.
Je dois dire qu'il est plus que surprenant.
C'est un livre intitulé:
Journal d'un samouraï du XXIe siècle.
L'auteur y expose une connaissance encyclopédique du Japon.
Cultivé, il parle, et écrit notre langue à la perfection, c'est lui qui se chargea de la traduction de l'ouvrage au Japon, et y rencontra un énorme succès, ainsi que la fortune.
Intriguant.
Une manière de se conduire, inspirée du code du Bushido, de très beaux poémes sur la nature, illustrés de photographies exposées dans tout l'archipel.
Il vous faut chercher les causes de sa mort dans la trahison de son propre code moral:
"-Honneur.
-Fidélité.
-Respect de soi et des autres.
-Sagesse en tout".
Recevez honnorable inspecteur Plankaert mes sentiments respectueux.
Hideki Tomasu.
Attaché militaire de l'ambassade.
Durant n'en revint pas après avoir lu la réponse.
_Pas sortis de l'auberge avec cette affaire.
En attendant on va s'occuper de nos deux suspects.
***
Garde à vue.
Blandine fut la première à passer sur le grill et pas avec n'importe qui.
Le capitaine Pascale Lacoste.
La terreur des gardés à vue, tant, hommes que femmes.
Mine émaciée, lunettes au milieu du nez, chignon parfait:
Nom?
Mougin.
Prénom?
Blandine.
Lieu de résidence?
Grande-Synthe.
Raison de ta présence en Belgique, la drogue?
La jeune fille hésita une seconde de trop.
PAF!
Une énorme baffe?
-Je répète:
-Raison de ta présence en Belgique, la drogue?
-Oui;
-Vendeuse?
-Consommatrice?
-Vendeuse.
PAF!
Seconde baffe.
_Mais tu es mineure.
_C'est ton copain qui a tué le type sur le port?
Soudain sous le choc de la question, elle s'écroula, victime d'une très imprésionnante crise d'épilepsie.
***
Au suivant.
Un quart d'heure plus tard,le capitaine était en face du petite ami
-Nom?
Caron.
-Prénom?
-Bruno?
-Àge?
-18 ans.
-Et ta copine?
Il hésita.
Elle vint se placer derrière lui et lui tira violemment les cheveux.
-Écoute bien.
Tu as le choix:
Tu dis la vérité et on laisse ta copine en dehors de l'affaire, sinon...
Deuxième choix, elle est mineure, un accusation de viol est dans l'ordre du possible.
***
À bons flics, bon flair.
Pour nos deux lieutenants aucun doute possible, les gamins étaient innocents.
Non qu'ils soient attendris par une sympathie soudaine pour eux, mais par des faits.
L'autopsie d'abord,réalisée par le légiste Carole Baulieu, plus de 700 "patients" à son actif à l'hôpital de Dunkerque.
_Contre-expertise réalisée à Lille par le professeur Delbard, 49 ans d'expérience.
-Deuxième point l'analyse des vêtements des "suspects", des taches de sauce samouraï et non de sang dilué.
-Trois, les empreintes sur le katana dans les boyaux de la victime, celles du mort.
Quatre, les méthodes douteuses et pourtant très connues du capitaine Lacoste.
Le docteur Baulieu pouvait enfin remplir la dernière ligne du formulaire d'autopsie:
Cause du décès: suicide par éventration.
Un autre indice relança l'enquête, la découverte de l'identité du mort.
Pourquoi mettre ses papiers d'identité dans un double fond de son sac, insérés au milieu d'un carton,puis mis dans une doublure au fond du sac.
Planque indétectable, sauf pour deux flics teigneux.
Franck Laforgue, alias, Hubert Bonnant, alias Richard Levesque, alias, Pascal Lemonier.citoyen Français.
Quatre identités, et autant de passeports:un belge, un suisse,un canadien, et un français.
Ils contactèrent les Services secrets des pays concernets.
Réponse administrative pouvant confirmer tout autant que le contraire:
"Ce genre d'affaire est couvert par le secret".
Ne se décourageant pas pour si peu, ils consultèrent les services de fabrication de passeports de ces pays.
Rien, encore une fois.
Alors, ils passèrent à l'offensive par l'intermédiaire d'un juge afin de faire analyser les passeports par un experts en faux papiers.
Rien.
Durant commençant à être agacé déchiqueta le toile du sac à dos, de laquelle tomba une clef.
Nouvelle impasse en apparence.
La réponse à tous ces mystères fut trouvée en envoyant un message à tous les fabricants de clefs speciales du pays.
La réponse vint de Marseille, avec le nom du propriétaire d'une boîte postale:
Léonid Kravshuk, agent illégal russe au Japon, ingénieur dans un centre de recherche en informatique.
Sa mission, six mois afin de faire parvenir à Moscou les plans d'un ordinateur à la puissance de calcul hors du commun.
Ayant été suspecté dans une affaire de détournement de fonds en Russie, en cas d'échec, il serait envoyé au goulag.
Sa mission ayant échoué, il embarqua sur un cargo, à destination de Rotterdam, puis Dunkerque, ou étant déshonnoré selon le code du samouraï, il se fit
sepuku dans des circonstances plus qu'étranges.
FIN.
*Chercher, patois du Nord et du Pas-de-Calais.
**Mon petit.
***Sepuku,terme japonais qui désigne le hara-kiri
![[illustration]](/data/img/images/2025-06-17-sepuku-big.jpg)
Il y a du sang des tripes et des boyaux.
Ämes sensibles s'abstenir.
Je vous laisse le soin de la mise en page.
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Je trouve que ce texte est un peu écrit comme un scénario de série TV et qu'il manque d'une dimension littéraire et ça s'accentue vers la fin quand l'auteur décide inexplicablement d'accélérer le rythme comme s'il était pressé d'en finir avec l'histoire pour passer à autre chose.
C'est allé un peu vite pour moi, trop d'éléments déposés les uns à côté des autres sans explication, et menant à des conclusions qui ne me semblaient pas légitimes.
C'est poussif dans le style, caricatural, ça manque de fluidité.
l'histoire se tenait.
Nan mais "zyeuter", ça se dit dans le suuud aussi.
OH PUTAIN ! J'ai l'info du C.-GPT. : "Zieuter" est surtout un mot issu de l’argot parisien, où l’onomatopée "zi ! zi !" imitant un regard rapide ou discret s’est transformée en verbe.
Dur.
J'ai eu l'impression aussi d'être dans une télénovela. Après c'était pas désagréable. La forme est à revoir bien sûr (cadratin, retour à la ligne, découpage). Ca aurait été cool que ça soit en mode les Experts, sur plusieurs épisodes. Parce que la fin est grave expéditive.
"Franck Laforgue, alias, Hubert Bonnant, alias Richard Levesque, alias, Pascal Lemonier.citoyen Français." Ce passage m'a bien fait marrer.