Le videur me connaissant, l'entrée ne fut qu'une formalité. Je me plongeais allègrement dans l'ambiance électrique de ces soirées, où l'alcool et la sueur se mélangeaient. Mon petit rituel d'entrée était toujours le même : déposer ma veste à l'hôtesse, faire un tour rapide des lieux en toute discrétion pour faire un premier repérage. Qui ai-je déjà baisé ou qui vais-je baiser ce soir. Une fois le tour accompli, je me dirige vers le bar et y commande un whisky coca, payé en liquide, afin de faire descendre un cacheton d'ecstasy
C'est, quinze minutes plus tard, sur la piste de danse que la montée se fait sentir. Je m'étais approché d'une meuf bien roulée, je lui montrais mes pas de danse ainsi que mes bras musclés quand mon regard fut soudain happé par une jeune femme. C'était un avion de chasse, une dix sur dix, que dis-je, une bombe atomique. J'abandonne la première pour rejoindre la seconde. Les lents mouvements langoureux et sensuels de son corps s'accompagnaient d'une ondulation hypnotique de ses bras et de ses mains. Ses longs cheveux noir corbeau ondoyaient sur ses épaules nues tout en contrastant avec sa peau de nacre. Quand elle sembla s'apercevoir de ma présence, ses yeux sombres se fixèrent aux miens puis me jaugèrent du haut vers le bas, en s'arrêtant un instant sur mon entrejambe. "La coquine" pensais-je. "En voilà une qui sait ce qu'elle veut.".
Pour l'impressionner, je fis rouler mes muscles sous mon tee-shirt moulant. Ces heures en salle de sport n'étaient vraiment pas de trop. D'une demi-révolution, elle me montrait son dos nu, le traversant, était tatouée une forme longue et écailleuse. Sa courte robe noire, me cachait l'essentiel et je me jurai d'y remédier d'ici la fin de la soirée. Collant ses fesses sur mon bas-ventre, elle continua à danser tout en descendant sur ses jambes puis en remontant doucement pour bien sentir mon érection. Elle s'empara de mes mains, les posa sur ses hanches et les remonta sur son ventre jusqu'à ce que je puisse effleurer, un court instant, sa poitrine voluptueuse. J'étais complètement défoncé et excité par la belle. Je glissai mes lèvres sur son cou et quand elle se retourna, elle m'embrassa, puis s'écarta avec un sourire espiègle, tout en me tenant la main. Elle m'entraîna à l'entrée de l'établissement, récupérant son sac et moi ma veste. Une fois dehors, elle me demanda :
" Tu habites loin ?
Non, répondis-je, c'est quoi ton nom ?
T'as besoin de connaître le nom de toutes les femmes que tu baises?
Non."
Elle était un peu trop entreprenante à mon goût et dû sentir ma gêne, car elle changea de posture immédiatement en plaça sa main sur mon avant-bras pour se laisser conduire jusqu'à chez moi.
Une fois à la maison, ce fut un déferlement de désir non contrôlé. Nos mains partaient à la découverte de nos corps et nos langues se joignaient. Nous eûmes grand peine à atteindre ma chambre, bousculant les meubles sur notre passage et manquant à plusieurs reprises de nous prendre les pieds dans un tapis ou sur la table basse, essaimant nos vêtements sur ce parcours du combattant. La soulevant par les fesses, je la portai sur les derniers mètres pendant qu'elle me dévorait le cou de ses lèvres. C'est en la posant sur le lit qu'elle me regarda avec un sourire gourmand et commença à m'engloutir le membre jusqu'à la base. De ma main droite, je lui empoignai les cheveux afin de diriger ses mouvements de va-et-vient et de la gauche, commençait à lui malaxer un téton insolent. Sans que je ne sache d'où il venait, elle déchira le plastique contenant un préservatif avec ses dents, me l'enfila avec sa bouche puis recula sur lit tout en se retournant pour m'offrir sa croupe rebondie. C'est à ce moment-là qu'une nouvelle surprise s'offrit à mon regard : son tatouage en entier se révélait à mon regard.
Le serpent s'enroulait sur une grande partie de son corps, commençant par une jambe et la tête endormie au milieu de ses omoplates. Je me mis en tête de la besogner, aucune femme ne m'avait mis dans un état pareil, j'allais lui montrer qui était le patron dans cette chambre. Elle accompagna mes coups de reins furieux par des gémissements qui se transformèrent rapidement en cris de bête de sauvage. Alors que j'entamais une nouvelle rythmique de mon cru, elle se retira pour se retourner et me faire face, toujours avec son rictus carnassier sur le visage. Oh ce qu'elle pouvait être belle et sauvage, cette coquine. Surpris par son impertinence, elle réussit à m'aliter sur le dos et me chevaucha comme une walkyrie, descendant du Valhalla pour la bataille du Ragnarok. Quand je fis mine de me relever, elle plaqua mes bras sur l'oreiller, ses seins me caressant le torse pendant que ses hanches ondulaient et que ses yeux plongeaient au fond des miens. Elle me fit jouir en même temps qu'elle, dans une apothéose de plaisir, un enivrement des sens tels que je n'en avais jamais vécu. Oubliant jusqu'à mon nom ou le temps qui passe, une transe s'empara de moi pendant qu'elle s'allongeait à côté de moi. Quand elle m'embrassa en me disant bonne nuit, je ne pus même pas lui dire de s'en aller, que ma femme sera rentrée dans la matinée, je dormais déjà.
Un rêve étrange me submergea, le serpent ondulait comme un cobra pour m'hypnotiser et s'enroulait autour de mon corps pour m'étouffer. Tenter de me débattre pour m'en débarrasser ne faisait qu'accentuer la pression. Cette situation me rappelant étrangement la chevauchée, je me trouvais à la fois excité et effrayé. Je pus sortir de ce cauchemar seulement pour en trouver un autre. Une vieille peau, toute fripée, était sur moi, profitant de mon érection pour me violer. Sur sa peau, le tatouage de serpent glissait jusqu'à ce que sa tête se place entre ses deux seins secs et pendouillant misérablement. Je ne rêvais plus, c'était réel. Un cri de stupeur retenti dans la chambre, je compris trop tard que c'était le mien. Je reconnus son sourire carnassier malgré les dents manquantes et la pourriture qui avait envahi le peu qui lui restait. En tentant de me dégager, je reçus une gifle et elle se rit de moi. Mon poing se ferma, s'apprêtant à s'écraser sur son visage quand la tête du serpent sortit de sa niche pour venir planter ses crocs luisant de venin dans mon cou. Un froid paralysant s'empara de mes chairs et je ne fus plus capable de me défendre. De son rire de sorcière, elle acheva de me terroriser tout en tendant une main osseuse vers mon visage. Ses doigts crochus aux ongles noircis s'approchèrent encore, jusqu'à ce que ce dernier vienne pénétrer mon globe oculaire. La douleur et la peur ne purent combattre le poison qui parcourait mes veines et mes cris restèrent incarcérés dans mon crâne qu'elle était en train de fouiller de son ongle sale. De mon œil valide, je la vis sortir le globe de son réceptacle, toujours accroché au bout de son doigt et trancher le nerf à l'aide de son autre main, puis l'approcher lentement de sa bouche. Le serpent était de nouveau dans sa peau et glissait sa tête le long de sa gorge comme pour se préparer à recevoir sa part. Une fois mon ancien organe visuel englouti, elle contempla le deuxième avec gourmandise et tandis qu'elle approchait à nouveau sa griffe elle me sembla rajeunir. Juste avant que les ténèbres m'engloutissent à jamais, la vieille paraissait déjà trente ans de moins...
LA ZONE -
Ma femme travaillant tous les samedis, la nuit entière, à l'hôpital, je pouvais sortir en boîte et me lever une gonzesse. En faisant la queue à l'entrée, ce soir-là, je fus surpris par la taille et la couleur rouille de la pleine lune. Le ciel ne m'avait jamais intéressé mais le phénomène me sembla suffisamment incongru pour que je le remarquasse. = ajouter un commentaire =
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= commentaires =
Je ne suis pas d'accord avec la critique de Cuddle. En tous cas, je suis plus modéré. Ce texte me ferait plutôt penser à un bon épisode des contes de la crypte en un peu plus hardcore. Donc j'ai plutôt aimé ce texte qui comme la série réserve un final twist et je suis friand des retournements de situation.
C'est gentil Lapin. Mais il a pas tort sur le passé simple. J'ai un peu trop forcé la dose.
J'ai hâte de découvrir le trailer du jour par contre, j'y vais de ce pas !
C'est le black friday des pseudos en initiales en ce moment sur le site entre toi, A.B et Y.F ou quoi ?
je ne sais par où commencer; passons l'infidélité et la luxure de mauvais goût, les fautes et le ton insipide. ça me rappelle la série de films "la mutante" avec moins de panache gore. T'es fier de ta belle gueule je suppose? délire pseudo culpabilisant qui finalement n'a aucun affect et si le serpent t'a bouffé la queue...bien fait ! j'ai détesté !
Un massacre de conjugaison et de ponctuation mais il y a de l'idée. Jusqu'au bout, on ne sait si c'est l'effet des drogues ou si la femme vampirique est bien réelle. C'est aussi à de demander comment le narrateur peut raconter les faits tandis qu'il est censé être mort. L'effet des drogues donc...
J'ai vu des textes bien plus mal écrits, mais ce qui peut rattraper les maladresses c'est leur charme. Ici ça fait comme si c'était la rédaction d'un lycéen doué (et un peu perturbé). Du coup le "métatexte" sert presque le texte lui même davantage que l'histoire (un peu convenue) et le style maladroit. Donc j'ai envie de dire, même si ça paraît totalement absurde, que ce texte, malgré ses défauts - et peut être grâce à eux - est en fait assez charmant. Maintenant si il a été écrit par un agrégé de lettres : remplacer charmant par "lamentable"
charmant? tu déconnes !
Chacun ses goûts. J'ai dit si c'est écrit pas un lycéen
Pour ce qui est de la conjugaison, rien d'irrémédiable.
Je n'en dirai pas autant de tous les clichés sur la femme fatale, "un avion de chasse", "une dix sur dix", "une bombe atomique", qui allume le narrateur avec un regard "espiègle".
Le personnage féminin ne devient intéressant que lorsqu'il se mue en serpent. Le récit de l'énucléation est excellent: ça vaudrait le coup que l'auteur reprenne son texte à partir de l'image du globe oculaire au bout de l'ongle sale.
Malheureusement, on retombe dans le cliché quand la bombasse se transforme en vieille sorcière aux seins qui pendent.
Ah ! cette double terreur masculine : être castré et trompé sur la marchandise...
C'est écrit avec les pieds, dommage. Le chasseur chassé, ce n'est pas original mais la chute est sympa car si le retournement est prévisible, l'idée de la vieille est inattendue. Il faudrait que l'écriture soit moins typée porno de seconde zone avec ce narrateur lourdingue qui manque totalement d'intérêt, puis, par pitié, écrire au présent.
Les formules lourdingues du narrateur qui se positionne initialement en prédateur dans son fief, et les clichés cultivés, permettent de mieux valoriser l'inversion du processus. A la limite, le lecteur peut penser que c'est bien fait pour sa gueule. Tel est pris qui croyait prendre.
Le fond de l'histoire et la structure du récit sont bien.
Outre la ponctuation parfois en vrac et la conjugaison qui ne tient pas toujours la concordance des temps,il y a quelques incohérences narratives déjà soulevées (s'il est mort comment peut-il raconter?) et des détails inutiles. Exemple : on s'en fout qu'il paie son verre en liquide.
Ce texte a un vrai mérite : il montre à quel point le narrateur est un goujat fini (connard ?). Le problème, c’est que je ne suis pas sûre que l'auteur s'en soit rendu compte.
Parce que là, on suit un type qui considère les femmes comme un self-service nocturne, qui trompe sa femme par habitude, et qui pense que montrer ses biceps sous un t-shirt moulant est un argument littéraire.
Je ne me suis attachée à personne, je n'ai tremblé pour personne, j'attends juste que la créature le dévore pour soulager la planète.
L’immense majorité du récit est occupée par une scène sexuelle racontée comme un tuto de porno hétéro de 2008 : muscles, gémissements, “elle est bonne”, érection, téton, re-érection, bref. Ça traîne tellement qu’on a envie de dire : « On a compris, passe à l’histoire maintenant. »
Et quand l’histoire arrive enfin - la partie horrifique - c’est presque dommage, parce que c’est la seule partie vraiment réussie. Mais elle démarre au moment où le lecteur n’a plus aucune compassion à offrir. Le mec pourrait finir transformé en distributeur de venin que ce serait encore trop doux comme sanction.
L’intention est floue :
- si c’est censé être érotique, c’est raté ;
- si c’est censé être horrifique, il faut virer les trente lignes de gonflette sexuelle ;
- si c’est censé être moral, alors vas-y franchement : assume que ton narrateur est déjà un monstre avant que la créature pose son sac.
En fait, on a l’impression d’un texte qui se prend au sérieux alors qu’il raconte les ébats d’un type qui respecte moins les femmes qu’un vieux Coca oublié dans une boîte à gants. Le surnaturel vient presque comme un deus ex machina pour punir ce pauvre chéri d’avoir confondu “soirée” et “abattoir”.
C’est juste le récit d’un mec qui méritait ce qui lui arrive - et moi je finis par penser que ce n’est même pas assez.
Le narrateur est un vrai salopard et c'est voulu ainsi.
Le narrateur n'est pas mort à la fin.
L'intention de base était plutôt régressive : prendre plaisir à la souffrance physique et psychologique d'un sale type.
Le côté pompeux du style est celui du narrateur tout aussi pompeux même si j'avoue avoir grave merdé sur l'utilisation des temps.
Je vous remercie tous pour vos retours.
Même si je n'y pensai pas en l'écrivant LC a tapé plutôt juste en pensant à Creepshow puisque cette anthologie a marqué une partie de ma jeunesse. Aucun doute que celle-ci a inspiré mon torchon.
Dommage, en effet, il y a cette impression gênante dans ton texte, on dirait que tu n'as pas vraiment conscience que ton narrateur est un gros con. Il manque un truc dans l'écriture et le traitement narratif, plus d'ironie et moins de complaisance peut-être.