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Recherche d'articles par mois

  1. Des carbonnades sans Dolorès par Bernard Guilmot - (01/05/2025)

    Oh tiens, de la finesse, sur la Zone ? On aura tout vu... Un jeu de séduction entre le narrateur et une amie de sa femme qu'il juge trop maigre. le tout pendant la préparation d'une carbonnade. Jeux amoureux à double sens, peut-être triple, si on en croit les habitudes gastronomiques du narrateur. Ca manque toutefois de mordant, si vous voulez bien me passer l'expression.

  2. La maison et les galets par Radeau Pleure - (02/05/2025)

    Attention, OLNI. Non pas optimum limitrophe nullement ignifugé, ou occasion lamentable, nectar idolâtré, mais bien l'un de ces objets littéraires non identifiés qu'il fait bon lire pour pas finir idiots. Ici, Radeau Pleure nous raconte un rêve étrange et dérangeant inspiré de mythologie gréco-romaine et de tragédie antique. Pourtant, une famille sans tabou, une jeune fille délurée, un petit frère voyeur, une plage où les algues caressent l'héroïne et où on n'a le droit de se baigner qu'en tenue d'Eve ou d'Adam (ah, désolé, mauvaise mythologie), on dirait un crossover entre un film de boules dirigé par Brisseau, une BD de Vivès, un rêve érotique de quadra cisgenre bien à l'aise dans la domination que lui autorise son statut dans une société patriarcale. Dans les faits, pas du tout. Il s'agit bien d'un rêve bizarre mais raconté trivialement, loin d'un onirisme flou mais loin également d'une complaisance lexicale qui prendrait le risque de jouer la carte de l'excitation. Perturbant, ludique, à lire.

  3. La Zone lâche son com ( épisode 1 ) par Lapinchien, Zone Inc., Zone Forum - (03/05/2025)

    Premier épisode d'une rubrique collective à l'initiative de lapinchien, invitant les zonards à faire preuve de répartie sur les réseaux sociaux, d'aller pondre leurs cacas, leurs commentaires inspirés ou débiles, chez leurs voisins, de préférence des célébrités, tant qu'à faire ce peu, puis de tout rapporter sur le forum dans le topic dédié. Pour le premier volet, seul lapinchien a participé mais il compte bien que vous le suiviez dans son délire qui fera le plus grand bien à la communauté zonarde dans le cadre d'une saine activité créant de l'émulation. M'sieurs, dames, à vot' bon cœur, tas de flans avariés.

  4. Lumières sanglantes par Younisos - (04/05/2025)

    Dans Younisos, cri d’alarme, y a SOS, Se brise l’écho d’un poème en détresse. Vers pétés, claqués, gisant au sol fendu, Comme un délire où le sens s’est perdu. On dirait, sous l’encre, un programme exalté, De Daesh en transe, s’il pouvait s’égarer À sniffer la kétamine, à gober l’LSD, Dans un vertige impie, loin de la Charia. Mais nul n’y croit : leur rigueur, froide et dure, N’invite ni l’extase ni la fissure. Ainsi s’effondre, en rimes éclatées, Ce chaos lyrique, à jamais égaré.

  5. La tasée par Paul Sunderland - (05/05/2025)

    Voilà ce que me dit l'auteur : 'Je viens d'envoyer une flash fiction inédite et d'une puissance, euh, rare.' Et voici ce que je lui ai répondu : 'C'est incroyable à quel point les journalistes passent à coté de faits-divers de cette puissance pour se focaliser sur le sensationnalisme exclusivement. Pourtant ces faits-divers sont vecteurs de tant de messages à méditer pour l'humanité... Perso, j'aime bien ton texte même si c'était flashesque, j'espère qu'un admin le publiera et que cette grosse vache que tu calomnies t'intentera un procès au pénal. Au plaisir de te lire, lapinchien' Vannes beaufs d'une autre époque, mais assumées.

  6. Petit Journal d'été par Mausel Crine - (06/05/2025)

    Dans ce road-journal à vélo dans le terroir pisseux de nos campagnes, l’auteur, autoproclamé cartographe d’un périple aussi trivial que sidérant, tisse une œuvre d’une audace littéraire rare, où le banal se mue en une fresque hallucinatoire. Loin d’un simple road trip à vélo – qu’on pourrait hâtivement taxer de gonzo du pauvre – cette nouvelle s’impose comme un texte totalement azimuté, flirtant avec le cut-up de Burroughs sans jamais s’y abandonner. L’auteur, maître d’un flou volontaire, orchestre une narration où les phrases, parfois dénuées de lien apparent, s’enchaînent avec une tension qui happe le lecteur, l’entraînant dans un vertige comparable aux effets du LSD. Les descriptions de bad trips, d’une beauté presque tentatrice, côtoient des fulgurances comme cette phrase mémorable : « Quand je prends une trace, j’essaie de me rappeler la tête de Patrick Sébastien », quintessence d’une absurdité qui pourrait vendre la drogue mieux qu’une campagne publicitaire. Le texte, pourtant, ne montre jamais la prise de drogue, la reléguant à une ombre diffuse dont les secousses irradient la structure même du récit : les jours s’entremêlent, s’évanouissent ou surgissent en doublons, tandis que des phrases s’interrompent abruptement, laissant le paragraphe orphelin d’explications – une trouvaille géniale. Cette fragmentation, alliée à un recours fréquent aux listes, secoue le lecteur, le maintenant en alerte. Le narrateur, tantôt plongé dans un détail minutieusement disséqué, tantôt saisi par l’immensité cosmique, brise le quatrième mur avec une aisance qui traduit l’errance d’un esprit sous acide. Les passages en live, où le yoyo émotionnel du protagoniste s’expose crûment, injectent une couche supplémentaire d’hallucination, tandis que le baratin de sitcom, matériau trivial par excellence, est malaxé jusqu’à devenir une sculpture littéraire d’une originalité saisissante. Preuve s’il en faut que la gonzo littérature peut transcender un quotidien d’une affligeante banalité, ce texte, qui part en vrille au détour d’une phrase inattendue, confronte le trivial et le cosmique, le grotesque et le sublime, pour extraire la moelle d’une expérience humaine désaxée. En refusant la linéarité, en jouant des ruptures et des zooms inattendus, l’auteur ne se contente pas de décrire un trip : il en fait ressentir chaque pulsation, chaque distorsion, jusqu’à nous laisser, lecteurs, à la fois éblouis et désorientés, comme après une nuit sans sommeil dans un terroir aussi pisseux que magnifié.

  7. Au sujet de Marie-France par Gimini Khrouchtchev - (07/05/2025)

    Dans un élan initial, le texte s’ouvre comme un drame social, dépeignant avec une acuité saisissante la vie en banlieue, où chaque détail, chaque fissure du béton, semble peser son pesant de cacahuètes. La description de la vie intercommunautaire dans une ZEP, vibrante de tensions et d’alliances fragiles entre bandes de jeunes, sonne si juste qu’elle résonne avec ma propre expérience, témoignant d’une vérité crue et vécue. Pourtant, au cœur de cette fresque sociétale, une première partie se tisse autour d’un buddy movie adolescent, suivant deux gamins complémentaires – l’un fort, l’autre intelligent – dont l’amitié éclaire un récit qui, soudain, bascule dans l’inattendu. Car, loin de s’enliser dans le réalisme, le texte opère un virage audacieux, presque choquant, vers un gore fantastique, peuplé de monstres, de démons et de sorcellerie, transformant l’ennui d’une littérature sociétale trop convenue en une explosion de genres. Cette métamorphose évoque l’audace body horror du film The Substance de Coralie Fargeat, où le corps, mutilé et transfiguré, devient un terrain de cauchemar. Entre ces pages, la pornographie, crue et hardcore, ne se contente pas de provoquer : elle s’élève, par sa laideur assumée, au rang d’une littérature qui ose salir ses propres contours. Si la lecture, un peu longue, peut épuiser, elle reste d’une fraîcheur sidérante, mêlant des genres si disparates qu’ils composent une œuvre inédite, à la fois dérangeante et captivante.

  8. I am a vampire par Carrie - (08/05/2025)

    Dans un tourbillon halluciné, le texte de Carrie, soumis à l’œil scrutateur de lapinchien, se déploie comme une fresque grotesque, un miroir déformant où se croisent les ombres gothiques de l’auteur et l’éclat psychédélique de Hunter S. Thompson. Cette œuvre, oscillant entre parodie tarantinesque et comédie grinçante, s’affranchit des amarres temporelles : loin des années 70, elle flotte dans un présent intemporel, où Las Vegas, décor spectral, devient le théâtre d’une humanité vampirique à l’agonie. La chanson « Vampire » d’Antsy Pants, comptine désaccordée d’un suceur de sang édenté, n’est pas un simple ornement ; elle s’inscrit comme un clin d’œil ironique, un générique décalé qui annonce la déchéance d’un monde frelaté. Carrie, avec une audace jubilatoire, tisse un hommage à Juno et Diablo Cody, mais son texte, loin d’être un pastiche littéral de Fear and Loathing in Las Vegas, s’en émancipe pour mieux dynamiter ses codes. Pourtant, lapinchien, désarçonné, s’égare dans les méandres de cette prose. L’anachronisme supposé d’un portable vibrant, l’identité floue de Lucy Starling – avatar fictif d’une héroïne de jeu vidéo, Juliet Starling, grimée en actrice abjecte – ou encore l’énigmatique Flamingo, simple écho de l’hôtel du film, trahissent une confusion que Carrie revendique comme comique, non mentale. Son rire, acide et désabusé, traverse le texte : les vampires, de Raoul Duke à Gonzo, ne sont plus que des caricatures d’eux-mêmes, empoisonnés par une modernité obèse, droguée, asphyxiée par la malbouffe et le clinquant des soirées « bling-bling pourraves ». La poche de sang de Marie Pasteur, symbole d’une pureté illusoire, ne suffit pas à racheter ces créatures déchues, engluées dans un monde où l’air est vicié et la terre asséchée. Mais là où lapinchien cherche une mise en garde – sur le gonzo journalisme, la liberté des années 70 ou l’imaginaire gothique –, Carrie, lui, refuse la solennité. Son texte n’est pas une prophétie, mais un constat brutal, presque nihiliste : vampires et humains, tous sont des « bennes à ordures », condamnés par leur soif de pouvoir et leur avidité. Cette absence de rédemption, cette célébration de l’abject, heurte autant qu’elle fascine. Si l’humour de Carrie, validé par un lapinchien conquis, porte le texte, il n’efface pas ses ambiguïtés : la surcharge de références, entre Bram Stoker et Benicio del Toro, frôle parfois le chaos, au risque de perdre le lecteur. Pourtant, c’est dans ce désordre assumé, dans cette liberté gonzo, que le texte trouve sa force, celle d’une comédie sérieuse qui, sous ses dehors délirants, crache au visage d’une humanité à bout de souffle.

  9. "Fait divers" par Paul Eliott Bernard - (09/05/2025)

    Sublime pastiche raté d'une brève que tout journal digne de ce nom cantonnerait à la rubrique des chiens écrasés. Le suicide par défenestration d'un employé de ménage travaillant en nocturne dans un lycée anonyme, précédé de son annonce via les réseaux sociaux, et qui se conclut sur un foirage total propice à la plus vile dégueulasserie. Sublime pastiche parce que rien ne va dans ce texte : les lycées sont vides de toute activité nocturne. L'arrivée à 6h12 de la lycéenne est tout bonnement ridicule. La description de l'incident relève de l'exploit syntaxique et les accords grammaticaux semblent optionnels. Suite à cet article apparemment posté sur X ou Y ou ce que tu veux, des internautes commentent en allant de l'insipide au putassier. On devine une critique un poil faiblarde des réseaux sociaux mais là encore, l'échec est patent. On imagine ce que ça aurait pu donner avec une frénésie de commentaires haineux, de discussions croisées, de menaces plus ou moins voilées et on se dit que Paul Eliott Bernard pèche par pusillanimité.

  10. Considération sur les armes à percussions et les Tuperweare par Magicien Pampers - (10/05/2025)

    Dans un élan de plume aussi sauvage qu’un coyote sous amphétamines, je me lance dans la critique du texte de Magicien Pampers, cet hommage à Hunter S. Thompson qui sent la sueur, l’encre et la vérité crue, sans le moindre gramme de LSD pour maquiller la réalité. Ce bougre de Pampers, d’habitude perdu dans ses contes de ragondins sorciers et de pangolins chevaliers, dégaine ici une prose si affûtée qu’elle pourrait trancher le cuir d’un redneck texan à cent mètres. Mais attention, pas de novlangue bisounours ici, pas d’argot personnel qui vous fait rouler des yeux jusqu’à l’arrière du crâne : non, c’est du propre, du net, du brutal, comme un Hunter sobre, à jeun, clean, qui vous fixe droit dans les yeux sans ciller. Et pourtant, on sent le chaos sous la surface – combien de personas grouillent dans le cerveau de ce Magicien ? Est-il Gollum, cachant son précieux talent sous des couches de folklore absurde, ou juste un malin qui joue avec nos nerfs ? Pampers fait un choix gonzo, mais pas celui qu’on attend : il bazarde les clichés thompsoniens, pas de drogue, pas d’avocat mexicain hystérique, pas de délire psychédélique pour faire ricaner les blaireaux. Au lieu de ça, il nous balance Hunter en plein vortex redneck, un duel de western improbable où le journaliste, flamboyant mais en panne d’inspiration, affronte des abrutis du cru comme un cow-boy sans revolver. Et le pire ? Il n’écrit même pas à la première personne pour nous enfoncer davantage dans notre médiocrité face à sa plume maîtrisée – un affront, un uppercut littéraire ! On dirait qu’il s’amuse à nous humilier en silence, avec un sourire narquois. Mais pourquoi ce strip-tease de talent ? Peut-être parce qu’il n’y a pas de concours, pas d’enjeu, juste le plaisir pur de montrer ce qu’il a dans le bide. Le texte sidère par son audace : ne pas ignorer la passion de Thompson pour les armes, pas même celle qui l’a emporté, ce serait comme parler de Jésus sans mentionner la croix – pas de sacrilège calculé ici. Pampers ne cherche pas à invoquer la dope pour des gags faciles ; il préfère un Hunter en processus créatif, luttant avec sa page blanche au milieu d’un quotidien de journaliste ordinaire, entouré de ploucs qui n’ont jamais ouvert un bouquin. C’est du Thompson sans le cirque, du Thompson nu, et pourtant, il reste énorme. Que demande le peuple ? Un texte qui cogne, qui surprend, qui révèle un Magicien Pampers débarrassé de ses oripeaux folkloriques pour nous flanquer une claque. Et cette claque, mes amis, elle résonne comme un coup de feu dans le désert du Nevada.

  11. Vous fourrissâtes par Dallaz - (11/05/2025)

    Dans ce texte brumeux, l’ombre d’un Philippe III Dédaleu plane, mais son identité, royale ou non, m’échappe, car les couronnes et le Plat-Pays me sont aussi étrangers que les pages de Gala. L’audace d’un chien narrateur, un chihuahua pitoyable, loin du fier Bull-Terrier de Baxter, porte un regard acéré sur l’humanité, mais sa voix tremblante peine à captiver. Ce canidé, par ses observations crues, semble égratigner la bienséance, fustiger la conformité et les traditions figées, comme une satire grinçante des conventions. Pourtant, l’opacité du texte, où les cibles de la critique restent floues, laisse le lecteur désorienté, privé des clés pour saisir ses subtilités. La violence des mots, brute et sans fard, cogne fort, mais leur sens, noyé dans l’ambiguïté, s’effrite. Si Baxter éclairait l’âme humaine par ses maîtres successifs, ce chihuahua, lui, ne fait qu’aboyer dans le vide, incapable de mordre vraiment. Ainsi, ce texte, entre éclairs de génie et frustrations, se perd dans son propre labyrinthe, aussi fascinant qu’inachevé.

  12. Je deale comme un con par Mill - (12/05/2025)

    Répondant à l'appel à textes en hommage au gonzo journalisme, Hunter S. Thompson, Mill nous propose un vieux texte retravaillé pour l'occasion, un souvenir de jeunesse, semble-t-il, au style relâché et aux anecdotes fleurant bon le bon vieux joint des familles. On ne voit pas trop le rapport avec Thompson, si ce n'est les références à la drogue. L'histoire raconte la mise en place d'une entreprise de deal lycéen par deux bras cassés vite dépassés par les événements. On soupçonne un fond de vérité là-dedans, ce qui explique peut-être un manque de dramaturgie et une absence cruelle d'apothéose.

  13. La folle du quai par RV - (13/05/2025)

    Texte ambivalent, risible par certains aspects, mais parvenant toutefois à installer une atmosphère sombre et menaçante. Il y a de l'inattendu et c'est toujours ça de pris, et une vraie conclusion. Au final, un texte bancal mais plaisant sur le peu de place accordé aux voix discordantes dans un monde aseptisé.

  14. Dernière descente pour Gonzo par Lionel Favennec - (14/05/2025)

    Superbe texte d'un nouvel auteur sur la Zone, un certain Lionel Favennec (dont on se demande s'il ne s'agirait pas de Clacker sous pseudo), dans le cadre de l'appel à textes en hommage à Hunter S. Thompson, journaliste gonzo inventeur du genre. Un must, à lire absolument. Une fois n'est pas coutume, je laisse à l'auteur le soin d'en dresser le pitch : "Février 2025. Un journaliste freelance désabusé, autrefois enflammé par la prose de Hunter S. Thompson, est embauché pour écrire un papier sur le « retour du Gonzo » à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort du maître. Mais le projet tourne au trip délirant. Envoyé à une fausse conférence de presse dans un hôtel miteux à Ibiza par un obscur magazine en ligne décadent, il tombe dans une spirale d'excès et de paranoïa, hanté par le fantôme de Thompson lui-même. Le héros, à moitié lucide, décide de partir à la recherche de l’esprit du Gonzo, qui selon lui, se cache quelque part entre les ruines du capitalisme numérique et les vapeurs d’ayahuasca (breuvage à base d'écorce de lianes du genre Banisteriopsis utilisé par les chamans des tribus amérindiennes d'Amazonie pour se relier au monde des esprits). Au fil de son odyssée (au gré de ses rencontres incongrues et de ses participations à des conférences subliminales en passant par un bunker aménagé en dancefloor...), il s’embarque dans une enquête sans fil conducteur, défoncé à différentes substances et aux doutes. Sa plume devient de plus en plus hallucinée, absurde et corrosive — jusqu’à atteindre une forme de vérité brute : celle qu’on n’écrit plus contre le pouvoir, mais pour le sponsor. Et si la mort de Hunter avait aussi signé celle du journalisme ? Ou pire : de la rage d’écrire ?"

  15. Fantasme par Corinne - (15/05/2025)

    Disons-le d'emblée, nous ne publions ce texte que parce qu'il est signé Corinne, ce qui nous donne l'occasion de redécouvrir cette perle de chansons méchante des Nonnes Troppo. Le poème est court comme un rot spontané en fin de cannette, rythmé comme trois kilos de béton accrochés à chaque talonnette de James Brown, plus inspiré que Yann Moix se défendant devant les images de son film en Corée du Nord, c'est déjà pas si mal. Lisez, commentez, travaillez.

  16. Quatrième Reich par HaiKulysse - (16/05/2025)

    Comme souvent avec HaiKulysse, les images s'enchaînent ici dans un défilé continu où les semblants d'intrigues se croisent et se repoussent dans un flux incessant où il ne se passe finalement pas grand chose. Répondant toutefois à l'appel à textes en hommage à Hunter S. Thompson, le pape de la gonzo littérature, HK met en scène le journaliste frappadingue aux prises avec un monolithe sacré où repose le Docteur Gonzo. Ah, j'oubliais: les Nazis ont gagné la troisième guerre mondiale, on est en plein 4e Reich, et il existe une nouvelle drogue, nommée la "Beuze", développée par les fafs pour asseoir leur domination sur le monde. On y croise aussi des visions lysergiques, des reptiles scrutateurs et des considérations politiques générales. Un sacré bordel. On a le droit de se laisser porter. On a le droit de s'endormir, aussi.

  17. Dépravé par Abrupt - (17/05/2025)

    Le problème avec ce texte, c'est qu'on a deux adjectifs pour le prix d'un. Abrupt pour l'avatar, "Dépravé" pour le titre du poème. On a vite fait de confondre l'un et l'autre parce qu'il faut bien être un petit peu dépravé pour nous envoyer ce machin pour le moins abrupt. Manifestement, on enchaîne les rimes, certaines hilarantes, le plus souvent plates et éculées. La trame ? Il y en a une, cousue de fil blanc. Je vous laisse le soin de la déflorer.

  18. Visite à Jésus par Mausel Crine - (18/05/2025)

    Mausel Crine livre une deuxième contribution à l'appel à textes en hommage à Hunter S. Thompson. Au programme, une visite hallucinée du Corcovado, une grenouille parlante, des sirènes irrésistibles, mais la version antique, avec des ailes plutôt que des nageoires, et un appel en forme de cri du coeur à la gloire de l'imaginaire et du merveilleux. Trop cool.

  19. La nuit gluante par Adam D. - (19/05/2025)

    Ah ben tiens, une nouvelle sombre, dérangeante et un chouïa dégueulasse racontant comment une petite fille assassine son grand frère à renfort de limaces et d'ingéniosité. Une sucrerie d'Adam D : parfaitement comestible.

  20. UX - Le Yogurt (1) par Cuddle - (20/05/2025)

    Dans le cadre de l'appel à textes en hommage à Hunter S. Thompson, Cuddle nous livre un récit d'anticipation à la première personne. Le style se veut nerveux, efficace, les phrases hachées. Le narrateur se soumet volontairement à une expérience neuronale faisant office d'entretien d'embauche. Il est censé devenir à la fois producteur et produit, producteur de contenu, dirions-nous, sorte d'esclave virtuel soumis à une logique de marketing poussé à l'outrance. Flippant et rigolo, super nouvelle.

  21. LA PLANETE DES FEMMES OU ( le lécheur de l'espace) par Magicien Pampers - (21/05/2025)

    Belle fantaisie érotico-sciencefictionesque de Magicien Pampers, qui prend par ailleurs le temps d'installer un univers dans lequel on peut deviner les échos visionnaires de notre monde actuel. Dans une réalité qui pourrait donc ressembler à notre avenir, un transporteur rencontre une communauté de femmes coupées du reste de l'humanité depuis perpète. On s'attend à mille et une déclinaisons coquine du thème archi-revu du dernier homme en vie dans un monde de femmes, puis la nouvelle bascule dans un récit sombre et fascinant. A lire.

  22. ChemSex Charia par Lapinchien, Pute à frange - (22/05/2025)

    Lapinchien, secondé par Pute à frange, son IA personnelle, répond ici à l'appel à textes en hommage à Hunter S. Thompson, l'inventeur du journalisme gonzo. Le résultat ressemble à une incursion particulièrement immersive dans l'univers de "Crossed", série de comic-books gore initiée par Garth Ennis (dont l'auteur de ce texte de présentation recommande ardemment la lecture). Au programme, le kidnapping en pleine orgie de sexe, de drogues et d'alcool, d'un Pierre Palmade en proie à un priapisme encombrant, par une bande de djihadistes décidés à le juger, puis à l'exécuter au milieu des dunes du désert syrien. Suit une intervention de GI's, menés par un officier familier des sketches de l'humoriste. Phrases longues, ouvragées, parfois un rien sinueuses, rythme oscillant entre le lancinant et la lourdeur, un texte assez carnavalesque, violent et brut, parfois boursouflé aux entournures. On aimerait connaître la méthode de travail de l'auteur. Quelle est la part de l'IA ? Comment l'a-t-il utilisée ? En tout cas, grand moment de lecture.

  23. Mauvaise influence par Arthus Lapicque - (23/05/2025)

    On aime bien Arthus Lapicque sur la Zone. Parmi les derniers arrivés sur le site, il fait partie des rares à savoir mener une histoire à son terme tout en maintenant l'attention et en sans se priver d'écrire dans une langue maîtrisée, parfois carrément enthousiasmante. Ici, le récit s'attache à la croisade d'une certaine Olympe de Bazouges. Sauf que pas tout à fait. Il y a un changement de perspective au milieu de l'histoire. On suit également la logique putassière d'un chasseur de clics inconsistant, prêt à propager la vulgate d'extrême-droite dans l'objectif avoué de collecter des milliers de vues, de like, de partages. Belle entourloupe littéraire qui gagnerait à s'allonger un petit peu, surtout à un passage précis. On va voir si vous le trouvez.

  24. AU-DELA DE NOS MORTS par Ego The Seum - (24/05/2025)

    Ce texte est un labyrinthe où éclats de génie et maladresses s’entrechoquent. Par moments, la plume s’envole, ciselée, vibrante, mais s’effondre ailleurs dans des phrases bancales, comme si le narrateur, embourbé dans sa tête, peinait à s’exprimer. La moitié de l’histoire reste prisonnière de son esprit, rendant la lecture pénible. Tout est hyper-sexualisé, le monde vu à travers une pulsion unique, monotone, qui étouffe le texte. Est-ce un choix délibéré, reflet d’un narrateur « pas net » ? Peut-être. Mais qui sommes-nous pour dicter à un écrivain sa voie ? Reste que ce chaos stylistique, s’il peut traduire une psyché fracturée, frustre par son inachèvement. La moelle, entre ambition et naufrage, exige une patience que le texte ne récompense pas toujours.

  25. Explosions, 8.6 et caleçons par Stadecaca14 - (25/05/2025)

    Long récit d'action et d'anticipation par Stadecaca14, dont le pseudo, encore une fois, laisse rêveur. Le héros et son acolyte incarnent des assassins du futur dans un monde détruit par la géopolitique et la crise écologique. Au programme, de la baston, de superbes trouvailles et un hommage déguisé au personnage de Groot, l'homme-arbre des Gardiens de la galaxie. Super texte, à la fois sombre et fantaisiste, malgré une maîtrise aléatoire de certains outils narratifs.

  26. Veillée d'amour en Oudmourtie par László von Knull - (26/05/2025)

    Etrange récit que celui de László von Knull. Le narrateur y entreprend un voyage dans un pays fictif sous influence russe, mais dont la langue nationale semble posséder des vertus érotiques. L'écriture y emprunte des formes complexes, pas toujours maîtrisées, mais dont le rythme enivre. L'irruption inopinée d'une séquence défécatoire laisse perplexe mais semble toutefois participer activement à la recherche d'une certaine harmonie en un vibrant hommage à l'équilibre des contraires.

  27. L'orifice profané par RV - (27/05/2025)

    Si CARAMBAR s'appelait CARAMOISI, ce petit texte en serait la blagounette. Ce petit poème en prose aurait toute sa place dans nos fameuses semaines TDM mais hélas, ô combien hélas, on n'en fait plus.

  28. La PLAGE par claire von corda - (28/05/2025)

    Ah, les joies des vacances d'été à la plage. Les camps de concentration pour touristes. Les barbecues grillagés. Les nuées de sable dans les yeux. La guérilla des mouettes en quête de miettes de hot-dog. Attendez, pourquoi qu'on cause des vacances d'été ? Sur la Zone, on a pour règle de dire que tous les poèmes et textes courts sont pourris. Ne nous attendons pas à ce que ce texte fasse exception donc. Il a pourtant une atmosphère post-apocalyptique avec des morceaux de rouille et de béton qui font couleur locale. On va donc poliment le classer quelque part entre Holidays de Polnareff et Playa Blanca de Houellebecq.

  29. Décomposition par Potier - (29/05/2025)

    Finalement, un texte n'est-il pas simplement un enchaînement de mots ? C'est bien vrai ça. Pardon ? L'enchainement de mots doit produire du sens ? Ah bon ? Mais nous on est des rebelles ! Des terroristes surlittéraires subversifs ! Des activistes qui nous attaquons à ces notions bourgeoises que sont le sens, la beauté, la technique, le rythme, tout ! Nous remettons tout en question ! Donc, on écrit n'importe quoi comme des gros cons. Allez hop.

  30. Pensée et complots par Pierre Merejkowsky - (30/05/2025)

    Dans l’univers de Pierre Merejkowsky, la frontière entre lucidité et folie s’efface comme une ligne tracée dans le sable, mouvante, insaisissable. Son recueil, qu’il brandit tel un étendard, existe-t-il vraiment ou n’est-ce qu’un mirage de sa pensée bouillonnante ? Il dissèque la Pensée, les complots, mais loin des élucubrations conspirationnistes du web, il semble en faire une critique acérée, comme s’il dansait sur le fil d’une ironie subtile. Pourtant, il délaisse l’écrit, proclamant que l’image est le langage de notre époque, mais sa vidéo, collage chaotique de fragments épars, reste une énigme. Est-ce une performance d’art brut, un cri primal où les concepts s’effilochent, ou l’écho d’un esprit saturé de la substance M de Philip K. Dick, perdu dans un labyrinthe où le réel et l’illusion s’entrelacent ?

  31. TERMINAL MARGINAL par Zebraski - (31/05/2025)

    Ce texte, d’une plume crue et viscérale, brosse un portrait saisissant des bas-fonds urbains où des clochards, menés par le charismatique mais désuet Balthazar, affrontent l’irruption brutale de la modernité incarnée par Pied Pourri et ses drones high-tech. À travers un style naturaliste, saturé d’images olfactives et sonores, l’auteur dépeint une lutte de pouvoir désespérée dans un monde de misère et de rebuts, où la technologie, loin de sauver, amplifie la déshumanisation. Si le récit excelle dans son immersion sensorielle et sa tension dramatique, il peut parfois frôler la caricature dans sa description des marginaux, mais cette âpreté sert efficacement son propos : une réflexion amère sur la survie et l’inéluctable avancée du progrès, même dans les marges.